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COMMUNIQUER EN FRANÇAIS AVEC DES FEMMES SÉNÉGALAISES

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Semaine de la langue française
du 18 au 26 mars 2000
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COMMUNIQUER EN FRANçAIS AVEC DES FEMMES SéNéGALAISES

Monique
Dumais, professeure
Université du Québec à Rimouski

Dakar, capitale du Sénégal, était l’hôte du 17 au 21 mai 1999 d’un colloque
international sur la recherche féministe dans le monde francophone. C’était pour moi
l’occasion de découvrir le continent africain et d’avoir une connaissance plus
développée des femmes de différents pays africains francophones. En effet, elles sont
venues de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie, du Liban, du Mali, du Cameroun, de la Côte
d’Ivoire, du Niger, du Bénin, du Burkina Faso, de la Mauritanie, partager avec leurs
soeurs du Sénégal. Nous étions là, du Québec et du Canada, de la France, de la
Belgique, de la Suisse, des états-Unis pour participer à ces échanges internationaux.
Et nous communiquions en français, avec grande aisance et beaucoup de plaisir!

Les revendications des femmes des différents continents se ressemblent, mais elles ont
des teintes particulières et parfois plus tragiques. Les questions économiques, les
expériences des femmes en politique ont retenu l’attention avec les questions de
polygamie, d’excision, la mise en place très ardue d’un code de la famille. Celui-ci
revêt une grande importance, car il assure une protection aux femmes et aux enfants
notamment dans les cas de divorce. Comme plusieurs de ces pays ont une forte majorité
mulsumane, les interprétations du Coran étaient souvent au coeur du débat, et j’ai pu
constater qu’elles étaient multiples et qu’elles avaient des impacts positifs ou
négatifs selon les pays.

Des témoignages de femmes m’ont particulièrement rejointe. Une ancienne ministre de
la santé au Sénégal a exprimé les difficultés de trouver des femmes pour travailler
avec elle en politique. Quatre femmes qui gèrent une banque agricole pour les femmes et
qui viennent de la Casamance, une région du Sénégal, ont montré avec vigueur que les
femmes agissent et veulent transformer leur monde. Encore et encore les femmes
travaillent, sont au centre de la vie du monde, mais cachées. Action d’un levain
invisible, mais combien efficace, qui finira par devenir visible!

Les discussions sur l’identité des femmes, les inégalités entre les sexes dans
différentes situations de vie permettent de voir les forces de changements qui sont à
l’oeuvre. Tout est loin d’être clair, mais la vie sous ses formes multiples progresse et
trace son chemin.

J’ai été heureuse de connaître les Sénégalaises à l’allure très fière, à
l’élégance éblouissante, à l’accueil très amical. Il a été aussi étonnant
d’entendre l’immense vague de l’Atlantique, de sentir les fortes odeurs poissonneuses,
d’être constamment touchée par les vendeurs qui nous assaillent, d’admirer les femmes
qui ont pour chapeau un large plateau de bananes. Voilà quelques impressions sensorielles
qui me restent de ma brève visite à Dakar et qui m’ont permis d’apprécier la joie de
communiquer en français avec des femmes de différents continents, à Dakar, Sénégal.


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