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Une honte – La France ne cesse de s’écraser et de décevoir la Francophonie et la diversité culturelle mondiale!

Candidature de Paris aux J. O. de 2024 – « Made for Sharing », où comment le « pragmatisme » et la docilité sont devenus les valeurs les plus représentatives de la candidature de Paris.

Suite à l’annonce en grande pompe du slogan principal –officiel- de la ville de Paris pour briguer l’accueil des JO en 2024, plusieurs associations de langue française, parmi les plus confiantes dans la nature humaine, sont allées ce jeudi 3 mars à la rencontre du Comité de candidature.

L’A.Fr.Av, le COURRIEL, et DLF ont donc été reçus, dans une ambiance cordiale, mais tendue, par la tête du Comité.

[Rappel des faits] Ils n’ont pas vu la symbolique. Une maladresse. Pardon. On convoque la télévision, la presse mondiale, au sujet d’un des plus gros événements planétaires réguliers, on privatise la tour Eiffel, on monopolise l’antenne –et on pensait sincèrement, focalisé sur ce noble but, s’adresser aux 95 membres du Comité International Olympique. A peine a-t-on noté –avec surprise ? – cette foule de locaux s’agitant sur le champ de Mars.

Ces messieurs se sont plaints d’être entre le marteau et l’enclume, coincés entre les attentes contraires de leurs compatriotes et de leurs homologues étrangers. Et ils ont raison. Totalement. Effectivement, soit ils prennent le risque d’être abusivement taxés de manque « internationalisme » aux yeux des zélotes de l’anglais universel, soit de « décevoir » (… humilier) les Français et les Francophones. Et ils ont fait leur choix. Simple arithmétique, semble-t-il, rien de personnel ! 80% des membres du CIO souhaiteraient l’anglais : choisir « Made for Sharing », c’est un peu comme changer d’épouse pour faire plaisir aux voisins.

Au reste, notre intérêt supérieur serait de construire de nouvelles piscines et d’accueillir plus encore de touristes, plutôt que préserver notre identité, promouvoir notre culture, et faire rayonner nos valeurs. Sans doute la France, et Paris, si mal servis sur un plan touristique, ont-ils un handicap sur la question de l’accueil (y-mange-t-on bien ? arrive-t-on vraiment à s’y faire voiturer, loger, servir? Les autochtones sont-ils agressifs ?), et sans doute notre langue et ses 250 millions de locuteurs dans ( le Monde ) reste-t-elle trop confidentielle pour que sa prétention à nous représenter ne prête pas à sourire.

Bref : dans une telle situation, évidemment, il faut montrer patte blanche, rassurer, séduire. Heureusement, après cette rencontre, nous ne doutons pas qu’ils sauront convaincre de leur docilité.

Inévitable appel au pragmatisme. Cette qualité des perdants, cette vertu des vaincus ! Celle qui troque souvent la seule chose qui restait encore contre l’espoir d’un peu de ce qui est déjà perdu ! –Les faibles n’ont pas droit aux principes, aux idéaux, aux valeurs. Le Comité qui nous a si aimablement reçus l’illustre bien : du partage universel réduit à l’anglais d’aéroport, de l’international pleinement accepté comme une chasse gardée américaine, de l’ouverture à l’autre rapetissée en soumission au dogme, on sent bien que la peur l’emporte sur l’enthousiasme, et que pour eux, aller vers l’autre c’est devoir s’éloigner des siens.

Fiers, pourquoi pas, mais pauvres : jamais !

Et quel dommage, en vérité ! Nous pouvons, Français, être de merveilleux perdants, quand l’échec ne nous affecte pas outre mesure, droits dans nos convictions et fiers dans l’intransigeante générosité de notre vision. Nous sommes, certes, de magnifiques vainqueurs, lorsque la beauté du geste en ajoute encore aux résultats de nos efforts et de notre créativité. Un désintéressement de notre culture, latine et raisonnée, intellectuelle et humaniste, une sorte de substrat chevaleresque, spontané, et qui dans bien des domaines nous fit ouvrir la voie avec audace – des congés payés à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, en passant par XXX exemple truculent et trivial – le veau Orlof ? Une sensibilité manifestement hors de portée du Comité, qui bien plus qu’un slogan, semble avoir adopté jusqu’à l’esprit anglo-saxon. La gagne, la gagne, et bien sûr tout ce que vous voulez à la marge.

Le génie français est de gagner en étant soi-même, l’esprit anglo-saxon d’être soi à travers la victoire. Le Français se défini en lui-même, l’Anglais ou l’Américain se définisse dans le rapport à l’autre. Un héritage culturel longuement, douloureusement forgé dans la guerre de Cent Ans, intériorisé, fondateur.

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