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Les lauréats des concours de créations Impératif français – 2020

Prix Concours de créations Impératif français 2020

Gatineau, le 11 mai 2020 – Impératif français est fier d’annoncer les noms des lauréats et des lauréates des Prix Concours de créations.

Les  Prix Concours de création ont pour objectif de sensibiliser le grand public à l’importance de la création culturelle en français.


Prix Concours de poésie Impératif français 2020

Les lauréats du Concours de poésie, dont le thème cette année était Le français jusqu’au bout des doigts, sont :

Océane Garant - Son joyau

Son joyau

Il l’a passé autour de son cou
Il frissonna, l’opale sur sa peau, sa gorge, sa nuque
Tout doré, ou argenté
Il était… le Prince d’Élide,
Lié, ou délié, par ce collier
Fait de l’émail des huîtres
Dans le blanc cristal des bancs de sable,
Le sel…
Le gout âcre de ses larmes de nacre
Ce bijou, c’est le rose de ses joues
Son esprit qui divague, zigzag,
Entre ces bagues, une vague,
Un raz-de-marée, un tsunami!
Les perles qu’il touche du bout de ses doigts et qui glissent sur sa langue
La houle sur ses lèvres qui murmure
Les cristaux de ses mots
Et à travers la brise de la mer, sa parole
Dans ses profondeurs, un trésor de pirate
Un coffre qui déborde, à l’abordage!
Son collier, sa parure, son règne, ses mots… il s’exprime!

– Océane Garant

Hamza Debbakh – En te regardant

En te regardant…

Dans la certitude fugace des jours chargés de tonne de peine
Dans le rythme glauque des survivantes du travail de rue
Dans le monde alpha beta, data, méga vente et que sais-je
La misère flotte au-dessus des géographies déformées par des tarés
Dans la démarche d’une écorchée vive, soupesant voluptueusement ses pas
Une lumière gitane s’invite dans le tunnel des amants
Oh ceux-là ! ils s’avouent heureux et toussent le souffre des mensonges urbains
Dans la voix outre-tombe de Maria Casarès, je sens la grandeur et la tragédie du Grec
Dans ton parfum citronné lové dans les bouleaux de la rivière Outaouais
À cette aube douloureuse, en te regardant, j’aurais voulu t’écrire ceci :

C’est miracle que d’être ensemble
Que la lumière sur ta joue
Qu’autour de toi le vent se joue
Toujours si je te vois, je tremble
Comme à son premier rendez-vous
Un jeune homme qui me ressemble

H. Debbakh
Ottawa
Hiver 2020

Welongo Ngena – Involontairement volontaire

INVOLONTAIREMENT
VOLONTAIRE

Je n’œuvre pas sur commande,
Je compose par passion,
Par impulsion poétique,
Par l’inné acquis du moment

Français ou francophone,
La nuance est délicate, alors
Le débat est couvert, mais
Franchement, j’ignorais la sémantique

Involontairement volontaire,
Ou conditionnement impératif,
La vie d’un poète
Est une langue de bois franc

Au-delà des mots et des expressions,
Au-delà des sons et de leurs échos,
Les papilles linguistiques
Rêvent d’une finalité patriotique

WELONGO NGENA
14 février 2020

Johanne Dion – Du cœur au bout des doigts

Du cœur au bout des doigts

Tu te souviens de ce jour ? Le premier où l’on s’est rencontrés ?
Tu m’as accueillie avec douceur, tendresse, bienveillance.
Tes mots doux ont chatouillé mes oreilles, ont bercé mon âme et m’ont rassurée.
Je sentais ta joie résonner et ton amour vibrer.

Jour après jour, tu m’as accompagnée.
Chaque fois, je tendais l’oreille pour mieux écouter et percevoir tes subtilités.
Mots papillons, mots poire et melon, mots rire et violon,
mais parfois, mots noirs égarés ces soirs de désespoir et d’épuisement.
Tous les jours, tu m’accompagnais.
Et moi, avide de toi, j’ai commencé à t’imiter, à te reproduire,
à te parler et à te chanter jusqu’à te lire et t’écrire.

Je t’ai fait mienne, gardienne de mes pensées,
mes interrogations et mes apprentissages.
Tu es devenue mon alliée, mon amie.
Toi, langue mère, langue terre, langue corps, langue phare qui me guide
et m’habite de la tête aux pieds, du cœur au bout des doigts.
Toi, langue française, langue de mes ancêtres que je lègue à mes élèves,
mes enfants et mes petits-enfants.
Je continuerai à te nourrir, te partager, te transmettre, te faire connaître
avec tes règles et tes exceptions, mais surtout avec tes beautés et tes subtilités.

– Johanne Dion

Caroline Kobela – Stylo magique

« Le stylo magique »

De ma main droite ou de la gauche

Coulante et dansante de cloches

Par un stylo qui jette à la mer son ancre

Et se fixer pour but au bout des doigts un sacre

Et par cette plume créer mon œuvre

Ventouses saisissantes d’une pieuvre

Plongeant dans cette eau comme ma grand-mère

Habile en nage, lettre et grammaire

Langue parlée, écrite, qui nous inonde

Et par ce canal je viens du bout du monde

Auteur : Yano

Amelia Gutu - S’échapper de ses malheurs pour découvrir le bonheur

S’échapper de ses malheurs pour découvrir le bonheur

Les étoiles brillaient de mille feux,
À travers la noirceur dans ses yeux,
Ses larmes d’un éclat cristallin,
Cherchaient à s’esquiver en vain,
S’envoler elle tentait,
Découvrir le monde elle voulait,
Elle ouvrit grandement ses ailes,
Et s’élança dans le ciel,
Mais quelque chose l’en empêcha,
D’une grande peur elle se retourna,
Envoûtée par son regard,
Elle lui dit au revoir,
Son sourire mit un baume sur son coeur brisé,
Il la réconforta d’un baiser passionné,
Elle connaissait sa destinée,
Le quitter était une nécessité,
Puis un miracle exceptionnel se produit,
Un sourire se dessina sur ses lèvres attendries,
Cette jeune fille était enfin libre,
La colère s’échappa de son coeur sensible.

– Amelia Gutu

Johanne Lussier – La langue française

La langue française

Je suis la mémoire des générations futures
Je me suis battue pour préserver ton identité
Je rêve que les sacrifices des générations passées
Ne capituleront pas devant l’autocensure.

J’ai peur que l’impact de la mondialisation
Te fasse oublier ta langue maternelle
Que tu t’étoignes petit à petit de son giron
Et qu’on arrive à te couper les ailes

Petit à petit ton environnement se modifie
D’autres langues te courtisent pour travailler
Tu veux découvrir le monde et te faire des amis
Ne m’oublie pas car je serai toujours ton alliée

Je suis les racines de ta personnalité
Du fond des temps je coule dans tes veines
Sois fier de tout ceux qui t’ont précédé
Ils ont parfois sacrifié leur vie à grand peine

– Johanne Lussier

Lise Rheault – Langage-toi

Langage-toi!

D’Acadie en Colombie,
De Sudbury à Belle Vallée,
Que tu aies dix ans
Ou quatre-vingt-dix ans,
Langage-toi!

Avec fierté, parle la langue de tes aÏeux!
Patois, accents et régionalismes :
Ce bagage est précieux.
Il te définit et te propulse devant
Pour apprendre et communiquer,
Pour travailler et t’amuser.
Collée à ta peau, à ton âme,
C’est ton cœur qui la disperse.
Pour la garder vivante et florissante,
Langage-toi!

Pour ceux que tu aimes,
Qui vivent et grandissent avec toi,
Pour tes enfants et tes petits-enfants,
Pour qu’ils parlent aussi la langue de ton cœur,
Langage-toi!

– Lise Rheault

Louis Girard-Bock – Fragrance oubliée

Fragrance oubliée
(Sonnet classique)

Une écorce souple qui me tourne le dos,
Et une noire vivace, née de notre Ancien Monde,
Le regard de Méduse, cette vipère immonde,
Des chemins sinueux, héritage de Mauro.

Sans mouvement, aucun, ainsi je te découvre,
Moi, croyant voyager, là où tous les fruits naissent,
Toi, regardant au loin, Éole soufflant tes tresses,
La peur me prend alors, l’instant où mon coeur s’ouvre.

Oh, mon Seigneur, pourquoi ne serons-nous jamais?
Je ne suis Montaigu, elle non plus Capulet,
Pourquoi ainsi tuer ce qui n’a vu le jour?

Aujourd’hui, je souris à ces larmes versées,
Pour ce coeur intouchable, cette âme de velours.
Je ris, Ô noble Dame, du jour où j’ai aimé!

– Louis Girard-Bock

Michel Constantinidis – La noyée

La noyée

Gisant dans l’écume qui refluait des flots
La vague l’assaillait et retournait son corps
Si gracieusement que l’on l’eût dit point mort

Ses yeux fixaient toujours dans un regard falot
Parfois ils se fermaient comme pour me héler
Ses paupières clignaient et semblaient m’appeler

Aux algues ses cheveux se mêlaient tête-bêche
En ondulant dans l’eau et les rendant épais
Ils balayaient son front comme un vent le saurait

Autour de ses cuisses tout comme une escabèche
Se mêlaient créatures flux troubles des fonds
Attirés par ce corps sans vie tel un chiffon

Durcis par l ‘eau froide ses seins s’épanouissaient
Tendus violacés on eût dit que par l’onde
Ils avaient des nuits joui d’amours fécondes

Sa main sortait des eaux quand elles refluaient
Et me montrait du doigt d’un geste lent et sourd
Qui semblait quelques fois me crier au secours

Deux pas nous séparaient que je n’osais franchir
Car il me semblait voir chaque onde frémissante
Venir recommencer cette étreinte changeante

Elle épousait la mer pour plus s’en affranchir
J’ai tourné les talons et sans me retourner
J’ai gardé le secret de leur intimité

– Michel Constantinidis


Prix Concours d'affiche Impératif français 2020

Les lauréats du concours d’affiche sont Carolina Penagos et Rachelle Rocheleau :

Nous tenons à remercier nos partenaires pour leurs généreux dons offerts pour les bourses et les certificats d’attestation :

Maude Marquis Bissonnette – Syndicat de l’enseignement de l’Outaouais – ASULF – Michel Prévost – SOL Épicerie santé – UQO – CEGEP – Accueil parrainage Outaouais – Conseillers municipaux Mike Duggan, Audrey Bureau et Maude Marquis Bissonnette.

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