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On chille ou on flâne ?

Extrait de http://www.lactualite.com
ChillinÀ force de dire : «Es-tu down pour aller chiller ?», les Québécois parleront-ils demain une langue incompréhensible ? Des linguistes s’affrontent.
«?Bon week-end?!?» Chaque fois qu’on la salue de la sorte, le vendredi après-midi, Nadine Vincent ressent une pointe d’agacement. Non pas qu’elle rechigne à prendre un peu de repos les samedis et les dimanches. C’est l’expression qui porte sur les nerfs de cette linguiste, professionnelle de recherche et chargée de cours à l’Université de Sherbrooke et à l’Université de Montréal, et membre du groupe d’humoristes Les Zapartistes. «?Il y a 20 ans, il n’y avait que Bernard Derome et ses collègues radio-canadiens qui nous saluaient ainsi. Aujourd’hui, on l’entend partout.?»
Chez bien des Québécois, utiliser «?week-end?» plutôt que «?fin de semaine?» est désormais bon chic bon genre. «?Les “week-ends”, on part à la campagne?; les “fins de semaine”, on fait platement son lavage?», ironise-t-elle.
Paradoxalement, cet anglicisme n’a pas gagné le Québec en provenance du Canada ou des États-Unis. Il est arrivé, beaucoup plus sournoisement, de la France. Tout comme shopping, meeting, people et tant d’autres qu’on peut entendre dans la bouche de journalistes québécois, d’Outremontais branchés… du jet-set, quoi. «?On commence par dire ces mots avec un sourire en coin, en imitant les Français, puis on finit par les intégrer à notre vocabulaire, parce qu’on oublie comment dire les choses autrement?», observe la linguiste.
D’une certaine façon, les quelques mots anglais exportés par nos cousins d’outre-Atlantique l’inquiètent davantage que ceux dont nous bombardent nos voisins immédiats. «?C’est un peu la ligne Maginot linguistique, illustre-t-elle. Les Québécois ont élaboré des moyens de défense pour résister à l’invasion de mots empruntés aux Américains et aux Canadiens. Mais quand ils viennent de la France, on les laisse passer, parce qu’on a l’impression que cela est acceptable et même désirable.?»
Après nous avoir abandonnés lors de la Conquête de 1760, voici que la mère patrie déserte la cause du français et nous laisse à nous-mêmes pour nous défendre?!
La suite : http://www.lactualite.com/societe/on-chille-ou-on-flane/

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