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GALA DES OLIVIERS

Un gala Les Olivier aux dessous politiques

La politique a gagné même le divertissement.  Le Big winner des Olivier nous présente un bien troublant portrait du Québec. Aussi incohérent que celui de fêter, en 2008, la fondation « française » du Québec  par un concert donné en anglais, par un sir britannique, sur les Plaines d’Abraham!

Sugar Sammy aurait-il cent fois plus de talent que sa victoire ne changerait rien à l’affaire. Peut-être sans l’avoir entendu et sans lui trouver ni  drôlerie ni valeur réelles a-t-on voulu simplement paraître branché et « tolérant » en plébiscitant à l’aveugle bilinguisme et multiculturalisme? Et pourquoi pas en se faisant servir ce qu’il y a de plus convenu,  éculé et  démobilisant dans un traitement équivoque des deux solitudes et maintenant des multi-solitudes.  Le problème, c’est qu’il n’y a plus de solitude du tout, mais des vases communicants dans lesquels s’efface déjà toute conscience distincte et où le Québec  français, submergé par un rire équivoque, s’engouffre dans une indifférenciation tranquille. Sugar Sammy le dit si bien dans sa langue et son esprit globish :  « J’espère que vous n’allez pas blâmer ça sur le vote ethnique! »

Faut-il le dire, nous n’avons pas ri du tout, même pas jaune. En dépit de tous nos progrès, pourquoi notre mentalité est-elle restée incurablement bloquée en arrière? Le colonialisme consiste à se voir avec les yeux de ce qui nous domine, à emprunter son point de vue forcément dépréciateur. Quand il est intériorisé, il se double de l’incapacité à s’en apercevoir et d’une franche approbation. Un peu comme le quatuor de journalistes qui nous examine à l’aune du Canada tous les jeudis soirs à Radio-Canada!

On nous apprend tout doucement, comme un poison bien dosé qui vous euthanasie, à rire de notre identité, à s’en détacher et à mépriser les moyens vraiment efficaces de la conserver et de la renforcer. En vérité, rien de plus anglicisant et multiculturalisant que le triomphe d’un Sugar Sammy dont les dents sucrées cachent mal un rire de loup. « À bas la loi 101! », voilà ce que l’on approuve!

Hubert Larocque, Gatineau.

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