Jacques Myard, Député, membre de la Commission des Affaires étrangères
Il s’agit bien évidemment d’un avis personnel, mais il me semble que le fait de débattre d’un thème tel que " la Francophonie et le développement durable " ne fait pas réellement sens Il Semble que l’enjeu réel soit aujourd’hui celui de savoir si le français, en tant que langue, a encore une modernité économique. Notre langue est-elle un élément de ce débat ? Le fait de répondre " oui " à cette question est la seule manière de revenir – non sans faire un long détour – au thème de l’économie durable, nouveau leitmotiv de la politique française, voire des politiques locales. Il n’y a, certes, rien de neuf à rappeler qu’une langue n’est pas un simple moyen de communication mais que c’est au contraire un système holistique de pensée. Une langue est ainsi normalement structurée pour accéder à un ensemble de concepts de la connaissance humaine. Le français, à cet égard, a des qualités indéniables sans pour autant être supérieur à aucune autre langue. Ce qui rejoint tout à fait le discours sur la nécessité de respecter les langues régionales, nationales, etc. C’est dans le dialogue des cultures que s’enrichissent les cultures et les civilisations.
Néanmoins, nous assistons actuellement à un phénomène assez exceptionnel dans ce débat des concepts et de la connaissance, notamment en France. Les élites françaises font preuve d’un certain renoncement à parler le français, en particulier dans l’ensemble des symposiums internationaux. On se demande parfois si la France n’a pas honte de parler sa langue.
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