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SÉGOLÈNE ROYAL EN VISITE AU QUÉBEC

Veuillez trouver, ci-attaché, un communiqué de presse concernant la ratification du Protocole de Londres par les parlementaires français le 24 septembre 2007. La ratification de ce protocole signifie à toute fin pratique un recul majeur du bloc francophone en matière d’innovation technologique, des sciences et du commerce international.

La présence au Québec de Mme Ségolène Royal et ses conseillers politiques représente une excellente opportunité de lui faire part de l’indignation des québécois face à un recul inacceptable de la langue française dans le monde.

Serge Savoie
Porte-parole québécois de l’ADIF ( Association pour le Droit à l’Information en Français)


Mme Ségolène Royal sera en visite au Québec pour y prononcer, entre autres, un discours sur le thème de la francophonie, mercredi à l’Université de Montréal. Il serait utile qu’à cette occasion elle face connaître aux québécois la position du parti socialiste français sur le Protocole de Londres. Ce Protocole sera déposé à l’Assemblé Nationale française pour ratification le 24 septembre 2007.

À notre insu, une réalité stupéfiante et inquiétante se profile au pays de Molière: l’anglicisation galopante de la société française. On le voit à plusieurs signes : utilisation abusive de termes anglais en publicité et dans les médias, l’abandon de la traduction française dans les notices des produits importés, ségrégation à l’emploi en faveur des candidats bilingues, communication interne unilingue anglaise dans les entreprises multinationales, etc. Un grand nombre de personnalités locales commencent à s’émouvoir des nombreux reculs subits par leur langue à l’échelle européenne et internationale. Le Québec n’a encore aucune idée du drame qui se joue chez nos cousins français et encore moins des conséquences que ce phénomène peut avoir sur notre propre combat culturel.

Un Comité français de soutien contre le Protocole de Londres a dernièrement dénoncé les risques d’une éventuelle ratification de ce protocole. En effet, les grandes entreprises étrangères en bénéficieraient au détriment des PME françaises, et surtout il y aurait des conséquences dramatiques pour la langue française.

Lien vers le site du comité de soutien : http://www.comite-contre-protocole-londres.eu

La ratification de ce protocole, signé en juin 2001, fortement soutenue par une partie des grandes entreprises françaises et internationales, aboutirait en effet, en Europe, à la suppression de l’obligation actuelle de traduire en français tous les brevets rédigés en langue anglaise ou allemande sous prétexte de diminuer le coût des brevets d’invention. Or, selon une étude réalisée par l’OEB (Office européen des brevets) le coût de la traduction représente seulement, en moyenne, 15% de celui du dépôt et non 40% comme l’avancent les plus fervents défenseurs du protocole de Londres.

Une atteinte intolérable au respect de la langue française et à la diversité culturelle :

La ratification du protocole de Londres par le Parlement français reviendrait à admettre, en réalité, l’usage de l’anglais en droit français et serait très dangereuse pour la pérennité de la langue française comme langue scientifique, technique et commerciale.

Une conséquence concrète de la ratification de ce protocole serait de supprimer brutalement l’emploi de 1200 traducteurs français hyper-spécialisés en brevets. Ceux-ci contribuent actuellement par leur activité à enrichir les lexiques dans de nombreux domaines de compétence scientifique et technologique en France mais aussi au Québec. Cette perte constituerait donc une grave atteinte à la compétitivité internationale de nos propres entreprises du Québec.

C’est également le plurilinguisme, reflet de l’identité et de la culture de l’Europe, qui est directement menacé par le protocole de Londres. L’accord de la France étant indispensable pour que ce traité entre en vigueur, c’est elle qui détient le sort de ce protocole.

Au moment où Mme Ségolène Royal réaffirmera, mercredi, l’importance de la francophonie, le fait que les députés de son parti acceptent de ratifier le protocole de Londres serait incohérent avec la politique clairement affichée par la France de défendre la langue française dans le monde.

À la XXIIIe session ordinaire de l’Assemblé Parlementaire de la Francophonie ayant eu lieu à Rabat au Maroc du 29 juin au 23 juillet 2006, une résolution a été émise, demandant aux Parlements membres de l’APF de sensibiliser leur gouvernement sur les dangers de ce protocole qui accentue le recul de la diversité linguistique en Europe. Malgré cela, le gouvernement du Québec, qui est membre à part entière de cette institution, n’a pas été très proactif à ce jour pour influencer les députés français dans le sens du rejet de ce projet de loi.

Lien vers la résolution : http://apf.francophonie.org/spip.php?article559

La France s’anglicise ! Si nous n’y portons pas une attention immédiate, cette dérive est appelée à faire peser sur le Québec un risque considérable sur la compétitivité de nos propres entreprises. La culture est un outil important qui aide nos sociétés à conquérir de nouveaux marchés. Il serait donc intéressant de connaître l’opinion de Mme Ségolène Royal sur le sujet.

Pour plus d’information sur l’Office Européen des Brevets et le Protocole de Londres, veuillez suivre ce lien :

http://documents.epo.org/projects/babylon/eponet.nsf/0/
595FE5E1FC71DD4EC12572BC0058E29D/$File/Agreement_17102000.pdf

Serge Savoie
Porte-parole au Québec de l’ADIF (Association pour le Droit à l’Information en Français )
serge_savoie@sympatico.ca

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