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LE DROIT DE TRAVAILLER EN FRANÇAIS

Faudra-t-il systématiquement parler anglais pour décrocher un emploi de boucher, d’ouvrier, de médecin… ou de journaliste ? Cette perspective n’aurait rien de saugrenue aux yeux de Jean-Loup Cuisiniez porte-parole du collectif intersyndical pour le droit de travailler en français en France. « La langue française est menacée dans l’entreprise », a-t-il martelé vendredi de son domicile chartrain.

Ce cri d’alarme est alimenté par la prochaine ratification du protocole de Londres par les parlementaires français, le 24 septembre. Si la majorité l’approuve, l’Etat français « renoncera aux exigence de traduction des brevets étrangers vers la langue nationale. C’est le renoncement à l’exigence de traduction », précise Jean-Loup Cuisiniez. En clair, les USA voulant imposer leur technologie en France n’auront plus obligation de l’accompagner d’un décryptage en français. Ce serait alors la porte ouverte au "tout anglais". Pour Jean-Loup Cuisiniez, qui est également délégué départemental CFTC en charge de la francophonie, les conséquences sociale, économique et sanitaire seraient multiples. « La première sera la disparition des 20 000 traducteurs-interprètes français dès la ratification de ce protocole. L’Etat renonçant à la primauté de sa langue dans la traduction des brevets, il y aura un effet d’enchaînement dans tous les domaines ».

« une insécurité Linguistique »

Logiciels, notes ou modes d’emploi, la langue de Shakespeare aurait investi de façon insidieuse les arcanes de l’économie. 12% des entreprises d’Île-de-France sont à "l’heure anglaise". Selon Jean-Loup Cuisiniez, l’affaire des irradiés de l’hôpital Epinal (Vosges) en est la plus dramatique illustration. 700 personnes ont été anormalement exposées à des radiations suite à de mauvais réglages d’appareils diffusant les rayon X. « Il n’y a pas eu de traduction du livret de manipulation de la machine à radiographier », ajoute Jean-Loup Cuisiniez, déplorant l’existence « d’une insécurité linguistique ».

Jean-Loup Cuisiniez craint également que le recrutement passe obligatoirement par l’anglais, au détriment des acquis de base nécessaires à un emploi. « Qui peut dire que l’anglais ne sera pas éliminatoire pour un jeune, postulant pour être boucher ? »

Soutenu par de nombreux chefs d’entreprise, le collectif en appelle désormais aux députés et sénateurs euréliens. Dans un tract, la CFTC les interpelle : « Par votre vote, allez-vous contribuer à compromettre davantage l’avenir de la langue française dans nos entreprises ? »

Olivier BOHIN
L’Echo Républicain
8 septembre 2007
Collectif du droit de travailler en français en France.
06.67.31.80.17 ou 06.80.59.29.80

Retransmis par :

Gérald Lanza secrétaire de l’ADIF
http://adif.ovh.org

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