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CINÉMA IN FRENCH

Film Tonic inc.
Boul. Saint-Laurent
Montréal, Québec
http://filmlemarais.com/

kimnguyen@filmlemarais.com;
info@inis.qc.ca;
ventes@filmlemarais.com;
presse@filmlemarais.com;
info@filmlemarais.com

cc : La Ministre de la Culture et des Communications du Québec (
line.beauchamp@mcc.gouv.Qc.ca
), la SODEC (
http://www.sodec.gouv.qc.ca/contacts.php
) et L’Office québécois de la
Langue française (
Info.plaintes@oqlf.gouv.Qc.ca
)

Je viens à l’instant de visionner le DVD du film québécois de Kim Nguyen : «
Le Marais », que je me suis procurée en location, et que j’ai d’ailleurs
beaucoup apprécié.

Hélas ! vous avez rompu quelque peu le charme en reprenant à votre compte (du
moins en partie) ces attitudes devenues carrément insupportables au fil des ans
en milieu francophone européen (la France au premier chef, on s’en doute), à
savoir: l’anglaisement tous azimuts (ou Englissement, si vous préférez)
de la présentation (pour le moins).

Quelques illustrations chez vous : Off-line, Bestboy, Storyboard, Feature
(Featurette !), Bloopers, Click (Clickez !), Bonus, Dolby Digital Surround
,*
etc.

Je regrette, mais je suis incapable de percevoir ces «gestes lexicaux»
autrement que par la lunette, cela dit pourtant sans chercher à me faire plus
méchante ou intransigeante que je ne le suis réellement, d’un comportement
«colonisé». Sommes-nous francophones, à la fin, ou bien des francophones honteux
de notre langue et de notre culture…?

Or si les Français (voire les Belges et les Suisses, saisis dans cette
spirale d’«asservissement volontaire») semblent estimer que "tirer la chasse"
sur leur propre langue est synonyme d’«ouverture au monde», il faudra bien
comprendre un jour (avant qu’il ne soit trop tard, et il est moins deux et
quart) qu’il s’agit là bien plutôt, d’abord et avant tout, d’une solide
fermeture à… soi-même
.

Au reste, «le monde», c’est presque deux cents pays et plus de cinq mille
langues (encore) vivantes. Ce n’est surtout pas un (1) seul pays et une (1)
seule langue !

Or depuis quand, dites-moi, la soumission à la dictature d’une culture unique
est-elle synonyme… d’ouverture d’esprit ???

J’ai toujours aimé, voire dévoré, le cinéma québécois et européen (français,
allemand, danois et italien en particulier). Mais si ça devient du cinéma
américain (jusque dans la manière et les scénari, d’ailleurs), vous allez me
perdre. Et définitivement. à l’instar de ce cinéma étatsunien, au demeurant, que
j’ai pour ainsi dire totalement abandonné il y a au moins une quinzaine
d’années, et dans lequel (hormis quelques rares et ponctuelles exceptions, «Sur
la route de Madison
» par exemple) les millions de dollars en effets spéciaux
et spécieux, le tonitruant, les stéréotypes de tout acabit et la violence
(constante et le plus souvent gratuite) ont depuis longtemps évacué la puissance
imaginative des idées, l’intelligence des dialogues, la profondeur des
personnages et la finesse des récits.

Bref, encore un peu, j’aurais pu me croire à l’instant visionnant un film…
français des dernières années. N’y manquaient que les American Songs !

Certes. J’exagère un peu. Il est vrai. Car enfin, il ne s’agit, chez vous,
que de quelques vocables anglais ici ou là.

Sauf qu’on disait la même chose en France ou en Belgique il y a dix ou douze
ans à peine…

Bien « constructivement » vôtre,

Jolière Gauthier,
En pays québécois, ce 16 juillet 2006
Joliere@sympatico.ca

* Bien que cette dernière locution soit vue et retenue généralement comme une
marque déposée (d’autres diraient: Trade Mark), on peut désigner ce
concept autrement. Si Dolby constitue en effet une marque de commerce,
Digital
(dans le sens ici retenu) et Surround ne sont décidément pas
des termes français. Alors, pourquoi pas quelque chose du style: «Son
ambiophonique numérique Dolby» (ou équivalent)? Est-ce donc faire injure à
Mister Bush en personne que de saisir l’univers par des «ustensiles mentaux»
autres qu’anglo-américains…? Et démontrer du coup à la Planète tout entière
que l’on peut agir de manière différente de cet animateur de France Culture (eh
oui: France Culture!), qui pas plus tard que ce matin (via l’accès audio
par la Toile cybernéenne) laissait entendre que la «baladodiffusion» à la mode
québécoise s’avérait un vocable plutôt… "lourd". Un mot anglais («Podcast»
en l’occurrence, et parmi le lot) par demi-phrase (quelquefois sinon toujours),
ça, par contre, ça ne pèse point lourd du tout. Not at all et en aucun
temps. So, all the Time for a new Concept the English Word is always the Best
One
. Générer des siècles durant des Jeanne d’Arc, des Napoléon, des
Clemenceau, des de Gaulle, des André Malraux et des Jean Moulin pour en arriver
là… Alors, Québécois, prudence. Oui, prudence. C’est-à-dire («I mean»):
vigilance et résistance…

(Le 17 juillet 2006)

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