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VOCABULAIRE, ORTHOGRAPHE ET SÉMANTIQUE

Nécessité d’une réflexion approfondie

Edgar Faure (1908-1988) fut à plusieurs reprises président du Conseil et,
aussi, président de l’Assemblée Nationale Française. Personnalité d’envergure,
au bénéfice d’une culture impressionnante, Edgar Faure arrivait sans peine à
séduire et subjuguer ses interlocuteurs, fort d’une dialectique implacable.

Encore une année avant sa mort, il avait été pressenti pour parler des
médias, ce vaste ensemble de sujets. Faure avertit son auditoire : « je me
dispenserai d’aborder le fond de ces divers problèmes afin de vous présenter un
sujet que les médias m’ont posé en même temps qu’à mes collègues académiciens,
un problème de vocabulaire, d’orthographe et de sémantique ». Et notre brillant
académicien de nous expliquer que « leur commission du dictionnaire avait émis
la prétention d’imposer le mot médiat au singulier, aux médias au
pluriel ; il s’agissait de noyer cette horrible bévue ».

écoutons Edgar Faure nous donner sa conclusion : « il est parfaitement admis
de dire média et/ou médias, l’usage comportant l’utilisation de
tels mots par l’emploi au singulier du pluriel d’origine, à partir de quoi ce
singulier ex-pluriel se pluralise tout bonnement par l’application du « s ». Et
de nous rappeler -encore- que le terme médiat suppose la nécessité d’un
agent de relation alors que le terme média s’identifie lui même à un agent de
relation. Ah, oui ! le dictionnaire (Larousse) : Média, n.m. (abréviation
de mass média).

Qu’ajouter à cette brillante démonstration ? Edgar Faure, un prince de
l’élitisme, des idées, de la connaissance.

Pierre G. THEUS

Cet article a été publié dans le numéro de juin 2004 de « L’EXTENSION »
Genève, tirage à 200 000 exemplaires.

(Le 7 juin 2004)

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