Voulant sans doute profiter de la torpeur de lété, le Medef relance une
offensive en faveur de la ratification, par la France, du protocole de Londres*.
Un article rappelant la nomination du professeur Alain Pompidou à la tête de
lOffice européen des brevets** est paru le 29 juin 2004 dans Le Monde. Il
annonce la volonté du Medef dobtenir du gouvernement la ratification de ce
document au seul motif que cela réduirait les coûts de traduction par deux. Cet
argument, contesté par tous les professionnels, montre assez que le sort de
notre langue ne pèse pas lourd devant les impératifs financiers.
Le manifeste du Medef demande également la création, au niveau européen,
dune juridiction unique pour régler les litiges. On peut penser que la langue
utilisée sera naturellement langlais, sur la base dun droit anglo-saxon. Cela
exclura petit à petit le droit français de cette activité, en attendant dautres
abandons.
Il nous appartient encore une fois den appeler à nos parlementaires pour que
notre langue ne soit pas sacrifiée sur lautel de la rentabilité immédiate et de
la mondialisation.
DLF va sy employer avec détermination.
Marceau Déchamps (
dlf78@club-internet.fr )
Vice-président
*Nous rappelons que ce protocole propose que les brevets
européenne ne soient plus dorénavant rédigés quen une des trois langues,
allemand, anglais ou français, pour être acceptés dans tous les pays de lUnion
européenne. Cela signifie quà terme tous les brevets seront rédigés en anglais
puisque ils présenteront ainsi le grand avantage dêtre également reçus dans les
grands pays anglo-saxons ou pratiquant langlais au quotidien.
** Bien que les langues officielles de lOEB soient les trois
langues, allemand, anglais et français, le site
http://www.epo.org est déjà
essentiellement en anglais, une fois passés les sous-titres. Cela prouve bien la
pente vers laquelle nous entraîne lOffice européen des brevets.
(Le 6 juillet 2004)