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OCCULTER LE PROBLÈME LINGUISTIQUE

La SSJBM, par la voix de son président général Jean Dorion, commente le
rapport annuel courageux et éclairant, publié par l’Office québécois de la
langue française (OQLF).

L’impression d’ensemble, produite par ce document, en est une de sur place et
de réversibilité des progrès passés, souligne Jean Dorion.
Vingt-sept ans après l’adoption de la loi 101 qui voulait faire du français la
langue commune du Québec, comment se satisfaire de ce que l’anglais, langue
maternelle de moins d’un Québécois sur dix, ait fait plus de gains nets (comme
langue d’usage à la maison) que le français, langue maternelle de plus de huit
Québécois sur dix ?

Une des explications les plus déterminantes de la suprématie de l’anglais
ressort du rapport, publié il y a deux semaines par la Commissaire fédérale aux
langues officielles, Dyane Adam. Selon elle, les deux tiers des anglophones
estiment qu’il est possible de vivre en anglais dans leur entourage; un
cinquième seulement parlent surtout le français au travail et, à Montréal, les
trois-quarts parlent surtout l’anglais au travail, dans une ville où il n’y a
même pas un anglophone sur cinq habitants. «Une telle situation serait
impossible sans l’imposition, par ces personnes, de l’anglais comme langue de
travail à beaucoup de collègues, de subalternes, voire même de patrons
francophones et allophones» conclut Jean Dorion. Cette non obligation du
français, pour ceux qui parlent l’anglais, explique la plus grande partie des
autres situations révélées par l’Office québécois de la langue française. Jean
Dorion souligne la profonde ambiguïté de la situation linguistique au Québec:
«Alors que nous avons prétendu faire du français la langue officielle, dans les
faits tous les services publics demeurent accessibles en anglais et les lois
sont aussi rédigées dans cette langue avec le résultat que l’état québécois
n’est pas vraiment français mais bilingue».

Sur le plan des comportements individuels, il faut déplorer la propension de
très nombreux Québécois à utiliser l’anglais avec toute personne, dont le
français n’est pas la langue maternelle. La SSJBM invite les Québécois à éviter
cette malheureuse habitude qui, en plus de causer beaucoup de tort au français,
est souvent perçue comme un message d’exclusion adressé aux non francophones.

«Il y a des progrès», souligne l’attachée de presse de la ministre
responsable de l’OQLF, Lyne Beauchamp. Elle aurait plutôt dû dire : «Il y a eu
des progrès à l’époque où la préoccupation pour le français était beaucoup plus
forte», souligne Jean Dorion. Malheureusement, les neuf dernières années ont été
marquées par une volonté d’occulter le problème linguistique, tant de la part
des gouvernements que de celle d’une majorité des élites médiatiques. Il faut
féliciter l’OQLF de relancer un débat nécessaire.

Renseignements supplémentaires :
Jean Dorion (514) 830-5161
http://www.ssjb.com/

(Le 6 décembre 2004)

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