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LA GRANDE NOIRCEUR CULTURELLE

LA GRANDE NOIRCEUR CULTURELLE
Trois des neuf provinces anglophones n’imposent pas l’apprentissage du
français !

Je réagis ici à la lettre de Marc Lalande LA GRANDE NOIRCEUR CULTURELLE
parue sous la rubrique "à vous la parole" à l’adresse

https://www.imperatif-francais.org/paroles/parole.html#NOIRCEUR
.

M. Lalande appuie le Gouvernement libéral de M. Charest dans son intention
de rendre obligatoire l’enseignement de l’anglais dès la première année du
primaire. M. Lalande a des voisins anglophones avec des enfants parfaitement
bilingues, et sans aucun accent dans les 2 langues! M. Lalande aimerait bien
que ses enfants soient aussi avantagés.

Que c’est triste! Ceux-là qui appuient l’initiative de John Charest tombent
dans le piège du Trudeauisme pernicieux (rappel : Trudeau n’a jamais rien
fait pour le Québec, et Charest semble bien suivre ses traces). Le
bilinguisme est bien utile, oui, mais cela n’était pas la raison que Trudeau
avait en tête quand il a imposé le bilinguisme officiel au Canada. Sa raison
était de ralentir le mouvement souverainiste au Québec et de tromper les
Québécois. Pendant ce temps, ce bilinguisme officiel est utilisé depuis 30
ans au Canada anglais pour faire pression sur le Québec pour qu’il devienne
une province bilingue (pourtant les autres provinces cimentent solidement leur
unilinguisme anglais) ! La réaction de Bourassa fut l’unilinguisme officiel
français du Québec. Trente ans plus tard, c’est John Charest qui cède à la
pression. Au moins Bourrassa s’était battu un peu pour le Québec. Voilà pour
le point de vue politique.

Maintenant le point de vue culturel. M. Lalande dit que s’opposer à
cette initiative de M. Charest, c’est rester dans la grande noirceur
culturelle! Alors faut-il croire que la culture québécoise sombre dans la
noirceur du néant et de l’insignifiance? Je doute que M. Lalande ait visité
le reste du Canada, là où la culture canadienne-anglaise est bel et bien
dans l’ombre noir de la culture américaine. Ma famille a demeuré dans
presque toutes les provinces, et notre impression a toujours été que le
Québec est facilement plus multiculturel que toutes les autres provinces. Et
cette impression se vérifie par les chiffres de Statistique Canada :
l’assimilation des groupes culturels-linguistiques est de deux à trois fois
plus élevé dans les autres provinces qu’au Québec.

Le Québec est donc le CHAMPION du multiculturalisme au Canada!!

Ce sont les chiffres qui le démontrent. Allez vous-même sur le site de
StatsCanada, et après plusieurs calculs simples, vous verrez.

Le bilinguisme des enfants anglophones voisins de M. Lalande est avantageux
selon lui. Attention ! Ce n’est pas d’être bilingue qui est avantageux,
c’est de savoir le français. Ces enfants sont bilingues parce qu’ils vivent
dans un environnement majoritairement français. Ils apprennent l’anglais de
leur famille, et le français du milieu extérieur. Ils ne sont pas plus
ouverts culturellement que les enfants unilingues français de M. Lalande.
C’est juste que savoir le français est très utile au Québec, et devrait être
même nécessaire. Les enfants de M. Lalande ne savent pas l’anglais
simplement parce qu’ils n’en ont pas de besoin. Ils ne sont pas anti-anglais.

Alors pourquoi imposer l’apprentissage de l’anglais aux enfants de 6 ans?
Parce que c’est utile? Si oui, alors vous là au Québec, vous avez des
problèmes sérieux! Un enfant du Québec – telle de la région de Gatineau où
les Lalandes résident – ne devrait pas se trouver dans une situation où le
français n’est pas disponible. Bien sûr, éventuellement la connaissance de
l’anglais deviendra utile aux enfants de M. Lalande, tels pour les emplois.
Mais il n’y a pas de jeunes de 6 ans qui se cherchent un emploi. Et si votre
enfant joue avec un jeu d’ordinateur unilingue anglais, la solution n’est
pas d’enseigner l’anglais à l’enfant, mais de demander des explications des
gouvernements du Québec et du Canada qui se disent tellement en faveur de la
vitalité de la francophonie! Pff!

Imposer l’anglais aux jeunes dès qu’ils mettent les pieds dans le système
scolaire, c’est leur enseigner que le français, c’est pour la maison et la
vie sociale, mais pour les emplois, ça sera en anglais.

Maudit ! Vous retournez 40 ans en arrière. Réveillez-vous, chers Québécois,
de ce conte de Cendrillon ! Il est onze heures du soir. à minuit, le conte
de fée sera fini, et vous allez changer en pumpkins laides (si vous ne savez
pas ce que ce mot anglais signifie, demander à votre enfant de 6 ans !). Au
le Canada anglais, le conte de fée est celui de la Belle aux Bois Dormant,
et elle dort depuis plus de 200 ans celle-là, et le sommeil est de plus en
plus profond !

Pour finir, saviez-vous que trois des neuf provinces anglophones n’imposent
pas du tout l’apprentissage du français ? Même pas pour cinq minutes ! Un
anglophone peut, s’il le veut, passer à travers 12 années scolaires sans
avoir appris un seul mot de français! Oui, M. Lalande, vous avez raison. Il
y a LA GRANDE NOIRCEUR CULTURELLE. mais elle n’est pas au Québec!

Jean Corriveau, Winnipeg
corriveauj@shaw.ca

(Le 29 juin 2003)


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