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LA FRANCE N’A PLUS LE DROIT DE DÉFENDRE LE FRANÇAIS

LA FRANCE N’A PLUS LE DROIT DE DéFENDRE LE FRANçAIS
Mépris total de la Commission européenne pour le consommateur français.

Je vous adresse un article du Figaro paru le 27 juillet qui me paraît d’une
extrême gravité pour l’avenir de la langue française en France même.
Cette affaire n’est pas nouvelle. Elle montre simplement la persévérance des
technocrates de Bruxelles, Prodi en tête, qui n’ont été élus par personne et qui
ne représentent qu’eux mêmes, mais qui sont les zélés serviteurs de la puissance
anglo-saxonne. Elle montre aussi l’aplatventrisme, pour reprendre l’expression
de Denise Bombardier, des gouvernements français successifs qui n’ont seulement
n’ont jamais protesté mais ont même avalisé la directive de 1978 dont se prévaut
maintenant la Commission. Et que dire des Commissaires français dont la seule
préoccupation semble être de montrer qu’ils savent l’anglais !

J’ajoute que Prodi s’est particulièrement signalé depuis son arrivée à la
tête de la Commission par son acharnement à réduire la place du français au
profit de l’anglais dans toutes les activités de ses services, notamment en
favorisant la promotion de directeurs anglo-saxons dans l’administration
bruxelloise, faits qui ont été signalés par la presse.

Cette affaire est cependant beaucoup plus grave puisqu’il s’agit maintenant
d’imposer l’anglais aux consommateurs français dans leur propre pays. C’est
absolument inacceptable et contraire aux droits élémentaires d’information du
consommateur. Remarquons le mépris total de la Commission pour le consommateur
français (mais aussi allemand, italien, espagnol, etc.) qui s’il ne comprend pas
l’anglais n’a qu’à se contenter d’une vague photo. Observons donc la réaction de
notre nouveau gouvernement face à cette menace de « sanction » ridicule. Il est
malheureusement à craindre qu’il finira par avaliser les vues de la Commission
comme cela s’est toujours fait dans le passé au nom d’une Europe chimérique.

J’ajoute enfin que si les étatsuniens ont des difficultés pour traduire «
chicken wings » et autre mangeaille de « fast-food » en français, ils n’ont qu’à
garder ces produits chez eux ! Je ne suis pas sûr que nous ayons besoin
d’alimentation pour obèses !

JH Mora

henri.mora@wanadoo.fr

(Le 28 juillet 2002)
Cet article est disponible sur le site du Figaro

http://www.lefigaro.fr/economie/20020727.FIG0021.html

UNION EUROPéENNE La Commission s’apprête à rendre un
avis qui interdit d’imposer le français sur les produits alimentaires

La France n’a plus le droit de défendre sa langue !

E. S.
[27 juillet 2002]

La France ne pourra plus imposer la langue française sur les étiquettes de
denrées alimentaires. La Commission de Bruxelles s’apprête à rendre un avis
motivé qui interdirait à la France d’imposer la langue de Molière sur les
produits. La Commission considère qu’une directive de 1978 concernant
l’étiquetage et la présentation des produits interdit à une nation d’imposer une
langue sans retenir la possibilité qu’une autre langue comprise par les
consommateurs puisse être utilisée.

Comme le signale La Correspondance de la presse, la Commission citerait
l’exemple d’un carton contenant des ailes de poulet vendu dans un « fast-food »
sous l’appellation « chicken wings ». La commercialisation dudit produit serait
conforme à la législation européenne si une photo explicite accompagne
l’article.

Cette décision, qui marque un recul de la francophonie, va légitimer un «
packaging » anglophone car la seule langue qui puisse être comprise de tous est,
bien entendu, l’anglais.

Cette position traduit un recul de la France qui avait pourtant obtenu, en
1994, quand Jacques Toubon était ministre de la Culture et de la Communication
que l’on puisse imposer l’usage du français dans le monde publicitaire.

A l’époque, et dans les années qui ont suivi, Bruxelles avait considéré que
la défense des langues nationales ne constituait pas une entrave à la
construction européenne. Il semble désormais que ce ne soit plus le cas.

Si la France devait céder à l’injonction de Bruxelles, cette affaire
dépasserait de très loin le problème des étiquettes et des modes d’emploi. Elle
serait interprétée comme un fléchissement des défenseurs de la francophonie que
leurs adversaires ne manqueront pas d’exploiter. Ceux-ci auront désormais plus
de mal à se battre au sein de l’Europe pour convaincre leurs partenaires que la
publicité doit privilégier les langues nationales.

Le slogan « just do it » de Nike n’aura pas seulement été décliné en anglais
dans tous les pays européens, il aura commencé à être mis en application par la
Commission qui ne tient plus compte des particularités nationales.


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