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CLAUDE RIFAT, TEL QUE JE L’AI CONNU

Nous tenons à remercier Isabelle Saint-Pierre qui, à notre demande, a
gentiment accepté de rendre un dernier hommage à notre grand ami Claude Rifat
qu’elle a si bien accompagné au cours des dernières années de son existence.
Nous publions intégralement le texte d’Isabelle. Un texte poignant d’admiration
!

CLAUDE RIFAT, TEL QUE JE L’AI CONNU
« Le Roi est mort! Vive Claude Rifat dans la mémoire de l’Humanité, prince
de la polypensée universelle! »

Isabelle Saint-Pierre
isasp@acica.com

Claude Rifat

« Quand on pense que tout est fini, il y toujours un rouge-gorge qui se met à
chanter.»

Il y a quelques jours, est décédé fin juillet 2002, suite à une crise
cardiaque au Japon, mon ami Claude Rifat-Sayed, un personnage hors du commun et
fort connu par bien des internautes, pour son panache et son style pamphlétaire
en faveur de la Renaissance de la Nouvelle-France, du soutien aux luttes
essentielles contre la domination anglosphérique impérialiste dans le monde
actuel, via le renouvellement de la pensée militante à partir de ses
connaissances variées, quasi-encyclopédiques et de son propre parcours
expérimental personnel.

Citoyen suisse, âgé d’une quarantaine d’années avancées, aux parents natifs
de l’Arabie Saoudite, pédagogue et chercheur de profession, Claude a écrit,
depuis neuf ans plus de 92000 messages et textes sur Internet ( c’est déjà digne
en soi d’une record Guiness ), sous différents pseudos: Claude de Contrecoeur,
Cyrano, Abbaye de Thélème..Il était fondateur aussi de trois forum de
discussions. Il m’a nommée comodératrice avec mon amie Marie-Mance Vallée, de
son Forum Renaissance de la Nouvelle-France sur Groupes Yahoo, 15 jours avant
son décès.

Je suis entrée en communication personnelle avec lui à l’automne 2001. Par
son intermédiaire, il m’a mise en relation avec M. Alfred Mignot de Vox Latina.
Il m’a fait découvrir la Francosphère et la Latinosphère ainsi que des sites
engagés militants comme celui Paix et Socialisme d’un grand militant belge: R.
Romains (dit RORO) pour les intimes..

Petite militante de Mobilisation Indépendance Québec ( MIQ, tendance Gauche
Patriotique ), fondée par mon conjoint, Jean-Marc Rioux, je défendais alors
différentes thèses socio-politiques, républicaines et indépendantistes engagées
québécoises sur différents Forums internautiques.

Très vite des liens étroits se sont tissés au cours des mois suivants, entre
moi, mon conjoint et Claude. Très vite, j’ai découvert en Claude, un Picasso de
l’âme humaine personnelle et collective dans ses mouvances terrestres souvent en
contradiction avec ses propres finalités. Depuis, nous avons échangé plus de 300
courriels, textes, photos ensemble et j’ai survolé avec lui de grandes
fresques colorées de l’histoire universelle.

Les données ainsi recueillies, et les témoignages de plusieurs amis et amies
en contact direct aussi avec lui, me permettent d’esquisser, sans prétention
faussement objective ce mini-tableau de Claude, tel que je l’ai connu.

Claude, c’est un Voltaire aux accents désinvoltes rabelaisiens, qui
s’exprimait *librement* et avec conviction sur Internet. L’homme et le message
ne faisaient qu’UN dans les méandres de sa polypensée et de ses sources
diversifiées.

Il pourfendait les censeurs de bien des Forums. Il démontrait leur
tartufferie, leur tournage en rond et surtout l’Impuissance d’agir solidairement
contre l’anglosphère dominante et leurs valets-collabos.

Il avait connu le célèbre Dr Laborit, et il défendait avec âpreté ses
découvertes sur la physiologie cérébrale, découvertes qu’il avait lui-même
poursuivies. Ses thèses sur l’endoréalité et l’exoréalité, la nature
psychosociale des psychovirus, de la psychovirose, de l’oniisme conscient l’ont
amené ainsi que son ami circonstanciel Charles Durand, à rendre à terme un livre
très important: La Guerre de Velours. Dans ce livre, il y est démontré, les
causes profondes de l’aliénation des hommes libres et des peuples de la Terre,
par les mercantopithèques (expression rifatienne) et les monopenseurs
asservissants et dominateurs, non seulement anglosphériques, mais aussi chez
leurs valets conscients ou inconscients, petits chefs auto-proclamés au langage
de bois, aux certitudes et aux rectitudes de toute nature bien ancrées dans les
structures politiques, sociales, économiques, culturelles, académiques,
médiatiques, scientifiques, dans nos pays occidentaux notamment.

Claude était un être sensible, génial, cosmopolite, pourfendeur des
injustices profondes, à la recherche constante d’une cosmogenèse
scientifiquement explicative. Profondément humaniste. il reconnaissait que la
plus grande des patries pour l’humanité dans sa diversité était notre belle
Planète bleue! Il avait entrevu et exploré sous maintes coutures
intersectionelles le fait évident que les véritables vertus républicaines et
fondamentalement et participativement démocratiques déclinaient en Occident
proportionnellement à la montée de l’intégrisme étatsunien impérialiste sous la
gouverne actuelle de Bush 1er et de son IV ième Reich, et avaient été remplacées
par les valeurs des adorateurs du Veau d’Or présentées trompeusement comme
progressistes.

Les événements du 11 septembre 2001 ne furent pas pour lui un choc de
civilisations. Ils confirmaient surtout qu’ils avaient profité aux véritables
maîtres auto-proclamés de notre Planète, à se demander même s’ils n’avaient pas
été provoqués et/ou utilisés, à l’exemple de l’incendie du Reichtag lors de la
montée fulgurante de Hitler en 1933.

Naturellement, il s’est fait des ennemis impitoyables en développant de
telles thèses. Oui, il dérangeait le discours dominant, les quiétudes
mécaniquement apprises, les propagandistes monopenseurs à la solde du
néo-libéralisme sauvage et du Nouvel Ordre mondial déguisé sous le couvert de la
lutte anti-terroriste, et dirigé de manière néo-fascisante par l’impérialisme
américain contre les véritables forces progressistes du monde entier.

Il allait de soi, pour lui, que les luttes pacifiques de libération des
peuples devaient tenir compte de ces analyses et impliquaient de grandes
solidarités nouvelles, internationales et interculturelles, ainsi qu’une grande
méditation quotidienne basée sur la critique et l’auto-critique.

Il fut banni de plusieurs Forums pour son activisme et sa grande liberté
d’expression toutes voiles tendues vers tous les azimuts. Il fut banni aussi
pour avoir dénoncé ses adversaires, crabes et hypocrites qui aimaient aussi
censurer ses meilleurs amis. En cela, il démontrait, jusqu’à se sacrifier
lui-même, que la solidarité n’était un vain mot pour lui. Je puis
personnellement ainsi que mon conjoint, Jean-Marc, rendre hommage à cette grande
vertu rifatienne, car il nous l’a démontrée concrètement, plusieurs fois,
personnellement.

Claude savait épiloguer et renouveler dans son parcours scientifique et
éthique, les fondements mêmes des religions comparées ( il aimait pourfendre le
calvinisime-protestantisme monothéiste radical source de bien de nos maux
actuels notamment ) et avait découvert dans le bouddhisme, une approche
philosophique qu’il renouvelait aussi ( en y incorporant la notion de Plaisir),
et qui correspondait à ses propres analyses vectorielles. Cela aussi, il nous en
faisait part dans ses nombreux courriels ainsi que des liens intersectionnels, à
l’image même du fonctionnement de notre cerveau, qu’il faisait entre les
différents niveaux de la conscience humaine et leurs interrelations
imperceptibles, mais combien agissant avec les milieux ambiants. Un peu, comme
dans la Théorie du Chaos, il voyait le vol d’un papillon dans un archipel du
Pacifique, provoqué ailleurs, de gros orages, quelques temps plus tard.

Cette recherche toute personnelle du mystérieux inconnu humain a fait de lui,
dans son parcours hyperrationel et hyperssensoriel, un ermite au Japon,
contemplatif-analyste des sources vives de la quotidienneté et de la grandeur et
des bassesses de l’Humanité.

Parfois, un peu misanthrope, il voyait avec une quasi-impuissance, l’humanité
se désintégrer et/ou être désintégré, dans son aveuglement exploité et même
encouragé par les élites profiteuses, nombrilistes et monopenseuses.

En privé, Claude, était un être lucide, doux, prévenant, respectueux et
chaleureux. Si on lui montrait une grande ouverture d’esprit, de l’affection, de
l’amitié sincère, son coeur s’ouvrait et l’intelligence cohérente de son grand
coeur devenait manifeste. Il épiloguait alors sur les difficultés de
communication avec ses parents, de ses voyages notamment en Thaïlande et au
Japon, de son amour sensuel des jeunes et belles asiatiques..:)))) Claude
adorait les femmes..Il écrivait souvent, que seules les femmes conscientisées
semblaient véritablement le comprendre. Il entrevoyait ainsi que les Femmes
auraient à jouer un rôle accru dans le présent et dans le futur, pour libérer
l’Humanité de ses asservissements historiquement tutélaires. Quelques mois,
avant d’être en contact avec lui, Claude avait subi une grand peine d’amour et
il ne s’était jamais pleinement remis de cette rupture avec sa sensuelle
Japonaise. Il souhaitait toujours son retour. Claude croyait sincèrement que
l’Amour ondulatoire, réciproque et solidaire était la clef de l’Univers
évolutionniste et de la dynamique humaine.

Son chagrin affectif ainsi que la détérioration de sa santé (notamment une
tumeur à l’estomac) et sa précarité financière au Japon, ont beaucoup attristé
ses derniers mois de vie. Depuis quelques semaines précédant son décès,
plusieurs de ses amis (es) et moi, nous l’avons vu (quasi-impuissants (tes) )
décliner à petits feux.

Claude, malgré des offres répétées, refusait de quitter le Japon et de se
faire soigner ailleurs, car il ne possédait pas les sous qu’impliquait la
thérapie nécessaire dans son pays d’adoption où tout son univers personnel y
était profondément enraciné. Claude était un être très courageux et très fier:
il ne voulait pas que l’on s’apitoie sur son sort, quoique bien de ses derniers
messages, tant publiques que privés étaient des S.O.S. inconsciemment exprimés.

Entre deux plats de nouilles, il continuait, même gravement malade, à
poursuivre ses recherches, à diffuser ses innombrables courriels quotidiens où
se reflétaient ses inquiétudes aussi quant à la continuité et à la conservation
de son oeuvre magistrale. Il aimait le matin, se promener en solitaire méditatif
dans les beaux jardins japonais, au minimum deux heures par jour. Il avait même
planté de petits arbustes et fleurs, provenant de sa Suisse natale et/ou envois
de ses amis, pour laisser ainsi sa signature sans le vrai monde réel..Dans un
message, il me disait même, que dans tous les pays visités par lui, il avait
fait la même chose. Si un jour, dans un pays lointain, le souvenir de Claude,
vous vient momentanément à l’esprit, en contemplant de petits arbustes et
fleurs, différents dans leur environnement normal, alors vous découvrirez que
Claude y est pour quelque chose..

Ses ennemis, dans ses derniers kilomètres vitaux, ne lui faisaient pas de
quartiers non plus. Ils ont vandalisé son ordinateur, à la fin de mai 2002, avec
des virus intentionnellement envoyés. Claude nous a alors demandé de lui faire
parvenir les doubles de ses principaux textes qu’il avait perdus sur son disque
dur. Même son Forum Renaissance de la Nouvelle-France fut attaqué aussi.

Il m’avait mise en relation durant cette période, avec Charles Durand, pour
la diffusion de son nouveau livre, et pour obtenir, via son intermédiaire, des
cartes détaillées et inédites de l’Amérique néo-française, provenant du
Ministère de l’Amirauté et datées de 1742.

Oui, Claude s’intéressait, alors qu’il n’avait jamais mis les pieds au
Québec, à notre histoire, à notre culture, à notre lutte nationale et à nos
débats. Il entrevoyait pour les néo-français, comme pays libéré un rôle capital
à jouer un jour sur la vaste scène planétaire..Il admirait l’héroïsme de nos
ancêtres, et déplorait que bien de nos élites actuelles oubliaient trop souvent
notre devise nationale: JE ME SOUVIENS !

Il nous fournissait souvent des textes historiques de Jumonvile, de
Lafayette, et de nombreux textes retrouvés dans les journaux de l’ère coloniale
américaine, afin de soutenir sa grille analytique et des actions conséquentes à
mener dans nos luttes actuelles..

Oui, nous devons beaucoup à Claude Rifat. Durant la période des fêtes (2001),
j’ai envoyé à Claude un petit présent: le livre de M. Yves Michaud, notre grand
patriote national, Paroles d’un Homme Libre, tellement je retrouvais des
similitudes entre ces deux grands personnages éminemment courageux, même dans
les plus grandes épreuves et tellement leurs combats acharnés se complétaient
aussi mutuellement. En retour, Claude m’a envoyé un résumé de ses recherches et
théories. Je suis très heureuse de l’avoir connu et de m’avoir incitée à
dépasser mes propres connaissances dans bien des domaines dont j’ignorais même
l’existence. Trop en avance, sur notre époque troublée, seul le futur lui rendra
probablement justice, comme un grand pionnier
visionnaire de L’Humanité régénérée, libérée de ses chaînes actuelles.

Le Roi est mort! Vive Claude Rifat dans la mémoire de l’Humanité, prince de
la polypensée universelle! Derrière le voile de ma grande peine, je ressens plus
que jamais, sa grande hilarité défiante et entraînante.

Sa petite Isa québécoise, qui a finalement compris la dernière phrase de son
dernier message privé reçu: « Les mots sont les ombres de tous nos maux ! »

Isabelle St Pierre
Québec, la belle capitale de notre nation
isasp@acica.com

(Le 5 août 2002)


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