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RECUL DU FRANÇAIS DANS LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES

RECUL DU FRANçAIS DANS LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES

Le texte joint met en lumière un nouveau recul de la langue française dans les
organisations internationales. Naturellement c’est l’argument du coût qui est avancé.
Notre langue et notre identité ne doivent pas être mis en balance avec quelques
économies de secrétariat. Sont-ce d’ailleurs les bonnes raisons ?

Nous saluons l’intervention du sénateur Legendre et nous notons la réponse du
gouvernement. Des démarches ont bien été entreprises mais malheureusement sans succès.

Nous vous conseillons de visiter le site de l’ANEC :
http://www.citizen.be/standard/PUBLIC/guide/home.htm

et d’écrire pour protester à : anec@anec.org

JOURNAL OFFICIEL DE LA RéPUBLIQUE FRANçAISE

DIRECTION DES JOURNAUX OFFICIELS
26, rue Desaix, 75727 PARIS CEDEX 15

Politique en matière linguistique de l’Association européenne pour la
coordination de la représentation des consommateurs pour la normalisation
(ANEC)

11930. – 5 novembre 1998. – M. Jacques Legendre attire l’attention de Mme
le secrétaire d’état aux petites et moyennes entreprises, au commerce et à
l’artisanat sur la politique de l’Association européenne pour la
coordination de la représentation des consommateurs pour la normalisation
(ANEC) en matière linguistique. Cet organisme, qui agit dans les domaines de
l’éducation, l’information et la représentation des consommateurs de toute
l’Europe, projette en effet de supprimer prochainement le bilinguisme pour
ne conserver que l’anglais. Cette initiative, qui émane de demandes
successives de délégués de pays du nord de l’Europe, entend répondre ainsi à
un souci d’économies budgétaires. Or, sur un budget d’environ, 4,7 millions
de francs, pour lequel le coût des traductions tant écrites qu’orales
représente 3,5 à 4%, les ressources de l’ANEC proviennent de l’Union
européenne à hauteur de 90% et de l’AELE (Association européenne de libre
échange) pour le reste. Sachant en outre que l’ANEC fonctionne déjà avec la
seule langue anglaise pour les travaux techniques, ce qui pénalise les
représentants consommateurs des pays du sud, que la suppression de l’usage
du français à l’ANEC pourrait conduire les représentants français à prendre
leurs distances avec la normalisation européenne, et que le Conseil de
l’Union vient quant à lui d’élargir son fonctionnement par une mesure
portant de trois à cinq langues l’expression de ses travaux, il lui demande
quelles réflexions lui inspire ce projet et quelles actions elle envisage de
mener pour que le français garde toute sa place dans la pratique
linguistique de l’ANEC. – Question transmise à Mme le Ministre de la culture
et de la communication.

(qestion Legendre.doc)
Réponse. – L’Association européenne pour la coordination de la
représentation des consommateurs pour la normalisation (ANEC) occupe un rôle
essentiel dans la participation des consommateurs aux travaux de
normalisation conduits à l’échelle européenne. Elle est également une source
de propositions importantes pour la Commission européenne dans ce domaine.
Aussi, dès qu’ils ont eu connaissance des projets de plusieurs pays membres
de cette association de supprimer, pour des raisons de coûts, le recours au
français dans un certain nombre de réunions et de documents pour n’y
conserver que l’anglais, les principaux partenaires concernés par la place
de notre langue dans la normalisation se sont mobilisés : la direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes et la sous-direction de la qualité pour l’industrie et de la
normalisation (SQUALPI) au ministère de l’économie, des finances et de
l’industrie, la délégation générale à la langue française au ministère de la
culture et de la communication, ainsi que l’Association française de
normalisation (AFNOR). Cette mobilisation est intervenue dans le respect de
l’autonomie de la décision dont dispose l’ANEC, association de droit privé.
Elle a permis à la représentation des consommateurs français au sein de cet
organisme de conduire une action d’information et de sensibilisation sur les
dangers que représenterait la disparition du français, non seulement pour
l’influence de notre langue dans les travaux de normalisation, mais aussi
pour la participation des pays du sud de l’Europe aux travaux techniques et
aux jeunes instances dirigeantes de l’ANEC. La Commission européenne
(direction générale XXIV), la commissaire chargée de la consommation,
plusieurs parlementaires français et européens ont ainsi été alertés.
Malheureusement et en dépit de cette action, l’Assemblée générale de l’ANEC,
qui s’est tenue les 19 et 20 novembre dernier, a adopté la suppression de la
présence du français à l’Assemblée générale et au bureau de l’association
ainsi que dans un certain nombre de ses documents. Cette décision
regrettable a néanmoins été l’occasion d’ouvrir un débat au sein de l’ANEC
sur l’intérêt d’y maintenir un bilinguisme anglais/français et de constater
que les arguments développés par la délégation française étaient partagés
par les pays du sud de l’Europe représentés dans cette association.
L’attachement de ces pays à la présence de notre langue ne peut
qu’encourager le Gouvernement, quand il est en situation de pouvoir le faire
directement, ce qui n’était pas le cas pour l’ANEC, à défendre la place de
notre langue dans les enceintes multilatérales et à y promouvoir le
plurilinguisme.
____________

(Le 19 avril 1999)


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