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MORT DE LA CHANTEUSE PAULINE JULIEN

MORT DE LA CHANTEUSE PAULINE JULIEN

Jeu 01 Oct 98 – 18h21 GMT

MONTREAL, 1er oct (AFP) – La chanteuse canadienne Pauline Julien, qui s’est donné la
mort dans la nuit de mercredi à jeudi à son domicile de Montréal, était célèbre pour
des chansons comme "L’âme à la tendresse" ou "Mommy".

Agée de 70 ans, Pauline Julien souffrait depuis plusieurs années d’aphasie
dégénérative et aurait mis fin à ses jours avec des médicaments. Selon sa nièce
Marie-Hélène Guay, elle a laissé une note expliquant son geste.

Née à Trois-Rivières (Québec) en 1928, Pauline Julien voulait d’abord être
ballerine, puis actrice. Elle avait rejoint Paris en 1951 et y avait commencé sa
carrière en interprétant notamment des chansons de Léo Ferré ou des textes de Bertold
Brecht.

Revenue au Québec au début des années 60, chanteuse engagée, elle avait été
emprisonnée pendant une semaine au moment des événements d’octobre, quand l’armée
canadienne faisait la chasse aux extrémistes indépendantistes. "Elle faisait
chanter les femmes dans la prison", racontait jeudi sa biographe Louise Desjardins.

Pauline Julien, qui défendait aussi les droits des femmes, avait enregistré 23
disques et joué dans des films. Elle avait chanté avec les plus grands chanteurs
québécois, comme Félix Leclerc et Gilles Vigneault, et avait elle-même écrit des
chansons et publié un recueil de nouvelles. Il y a quelques années, elle avait
participé à des opérations humanitaires en Afrique.

Pauline Julien a partagé pendant 30 ans la vie d’un poète et ex-ministre québécois,
Gérald Godin, mort d’un cancer il y a quatre ans, lui aussi militant du nationalisme
québécois.

Il y a quelques années, la France avait décerné à la chanteuse, déjà Grand prix
de l’Académie Charles Cros, le titre de chevalier des Arts et lettres.

"C’était une artiste d’une intégrité remarquable, d’une générosité à toute
épreuve, c’était un personnage", indiquait jeudi le chanteur québécois Claude
Gauthier. "C’était une grande femme", ajoutait l’ancien ministre Lise Payette.

©AFP 1998


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