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Haro sur le baudet – Télé-Québec

On en vient à penser que c’est une tare de ne pas être parfaitement bilingue au Québec et on développe en ce cas un vain sentiment d’infériorité.

Je ressens toujours un malaise lorsqu’on se moque de Simon Boulerice pour sa difficulté à prononcer le titre d’une œuvre ou le nom d’un auteur en anglais à l’émission « Cette année-là » à Télé Québec.

Je comprends que c’est dans le ton de l’émission qu’on se taquine allègrement les uns les autres sur ses propres particularités.

Mais en ce qui concerne sa capacité de s’exprimer en anglais, il me semble qu’on est souvent porté à abaisser le francophone québécois qui ne maîtrise pas cette langue comme s’il était un moins que rien.

On a par exemple allègrement ridiculisé Pauline Marois pour sa difficile élocution en anglais et on a fait savoir à Sébastien Proulx qu’il lui serait difficile de se présenter à la chefferie du parti libéral sans être parfaitement bilingue.

On en vient à penser que c’est une tare de ne pas être parfaitement bilingue au Québec et on développe en ce cas un vain sentiment d’infériorité.

Nous sommes beaucoup plus indulgents envers les anglophones qui baragouinent le français, dans les rares cas où ils osent le faire.

Dans un État dont la langue officielle et d’usage est le français, on devrait être fier et se sentir bien dans sa peau en toute occasion même si on ne s’exprime pas facilement dans une langue autre, et apprécier plutôt l’effort fait par l’apprenant.

Benoît Bouffard

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