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SOCCER, QUE NOUS CACHES-TU ?

Cette histoire insoluble de turban au soccer devrait nous démontrer la confusion des esprits et combien peu nous sommes maîtres chez nous. De quoi serait-il question s’il n’y avait en dessous l’éternel contentieux national? Uniquement, d’une affaire d’uniformité de tenue, de discipline sportive. On le sait bien : toutes les théories sur le danger du turban, tous ces émois sur l’exclusion prétendue de quelques enfants sont des passions artificielles qui expriment de façon indirecte, dégradée l’affrontement entre le Canada et le Québec. Personne ne croit au danger du turban ni à la persécution des Sicks. Seulement, le Canada veut imposer au Québec son modèle multiculturel où nous ne serions qu’une minorité parmi les autres, sans passé actuel et sans droits particuliers. Le Québec, lui,  veut que les immigrants acceptent de devenir des Québécois et se fondent, sans visibilité autre que la couleur, dans notre société et dans notre espace public et culturel. Le reste demeure d’ordre strictement privé et en décroissance par adaptation progressive à notre milieu. Nous acceptons des individus qui veulent devenir Québécois et non des pays et des cultures qui se transporteraient chez nous pour nous mettre en situation de malaise et de danger et nous condamner, avec  l’aide d’Ottawa, au refoulement dans les marges de notre propre pays.

Une vision saine et réaliste exclurait également du débat tout ce battage religieux ou laïcisant qui empoisonne le discours, détourne l’attention de notre vouloir national  et augmente la confusion. Le turban n’est pas plus nécessaire à la foi qu’il prétend montrer que le port de la soutane, de la cornette ou du crucifix pour les Catholiques. Autant la foi des Sicks ne nous regarde pas, autant les immigrants devraient comprendre que, en dehors des manifestations folkloriques, le port de signes étrangers est une incongruité.  Interrogé sur le port du voile, le grand anthropologue Lévi-Strauss a répondu sans hésitation que c’était une impolitesse. Nous ajouterions, la marque infaillible d’un refus d’intégration.

Hubert Larocque, Gatineau.

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