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UN FLAMAND INDIGNÉ

En cherchant quelques informations sur la chanson “Les vieux”
de Jacques Brel dans le livre de Martin Monestier, j’ai
découvert une affirmation inique. En effet, à la
question si Jacques Brel aurait pu écrire en
néerlandais, ce qu’il a fait, l’auteur du volume Jacques
Brel, le livre du souvenir  (Paris, Tchou, 1979) ose affirmer:
” Cela dit, à l’époque où il
était enfant, le flamand ou plutôt le
néerlandais, n’était en effet pas assez riche
pour permettre d’exprimer une pensée. ” (p. 249)

J’ai été profondément
blessé par ce jugement sur ma langue maternelle. J’ai voulu
réagir aussitôt par quelques lignes
envoyées au journal. Mais je me suis demandé si
les lecteurs francophones pouvaient saisir ma colère. La
traduction du journaliste Denis Gratton d’une lettre
grossière de la “dénommée dame Evelyn
Brunton” qui vilipende “une forme de nettoyage ethnique des anglophones
d’Ottawa” par les francophones et qu’il a, heureusement,
publiée dans Le Droit  (8 avril 2005, p. 8) me
donne l’occasion d’exprimer mes commentaires et de faciliter la
compréhension de mon indignation.

Je suis d’avis que les lettres réagissant
à cette missive traduite, humiliante et
complètement injustifiée ont
été assez cinglantes et claires. (Le
Droit,  “À vous la parole”, “Le Canada, c’est son
pays”, 12 avril, p. 18 et “Dégoût,
écœurement et rage” 15 avril, p. 16)

Le terme Nederlands , néerlandais
apparaît pour la première fois en 1482. Cette
langue, dont dérive l’afrikaans, appartient à la
famille indo-européenne. Elle tire son origine, comme
l’allemand, l’anglais et le frison, des dialectes germaniques
occidentaux. Elle a subi la mutation bas-allemande. Je ne vois pas que
l’auteur Martin Monestier offrirait la même
appréciation de l’anglais ou de l’allemand actuel, qui a
subi la mutation haut-allemande.

Maintenant je me sens doublement indigné, comme
Flamand et comme personne dont la langue à la maison
à Cantley est le français. En tout cas, si la
langue de Molière est si développée
qu’elle puisse formuler et proférer un tel jugement, que
l’on peut nommer de l’ignorance crasse, je ne puis lui accorder une
haute note. Sans doute, n’est-ce pas la langue française qui
est en cause mais la personne qui a écrit cette
évaluation du néerlandais. On peut dire la
même chose de cette anglophone “chassée du
Québec”.

Je m’étonne qu’aucune autorité
municipale, provinciale ou fédérale n’ait
levé la voix et n’ait porté une accusation
concernant cette déclaration haineuse et raciste de cette
habitante d’Ottawa.

Gustaaf Schoovaerts,
professeur honoraire UQO.
Cantley Québec
gusscho@yahoo.ca

(Le 17 janvier 2006)

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