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LA SSJB DE MONTRÉAL RÉPOND

Note sur la note finale du message de M. Bergeron: FÊTE NATIONALE DU QUÉBEC À MONTRÉAL

La Société est intervenue le 2 février, et non seulement “la veille de
l’annonce du site” (le 24 mars) en faveur d’un seul mégahôpital, par un
communiqué qu’on retrouvera, à cette date, sur le site de CNW telbec

http://www.cnw.ca/fr/releases/today.cgi
et que nous reproduisons également
ci-dessous.

Jean Dorion

A l’attention du directeur de l’information et des rédacteurs de la chronique
santé:

Le financement de DEUX mégahôpitaux : l’erreur principale selon la SSJB
MONTREAL, le 2 fév. /CNW Telbec/ – Par la voix de son président général Jean
Dorion, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal intervient dans le débat sur
le futur Centre hospitalier universitaire de Montréal. La Société s’étonne que
la polémique médiatique soit centrée sur le site du CHUM. Question importante,
mais le principal débat devrait porter sur le besoin d’avoir DEUX mégahôpitaux,
séparés sur une base linguistique. Comme s’il y avait deux villes à Montréal, ou
comme si nous étions trop riches, Québec a décidé de payer pour deux
infrastructures identiques et cela ne semble étonner personne! Mais pourquoi
donc le McGill University Health Center (MUHC) devrait- il être financé au même
niveau que le Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM)? Le
mégahôpital anglophone devrait-il même être construit? Ne sont-ce pas là les
vraies questions à se poser? demande Jean Dorion.

La première exigence des citoyens face à leur gouvernement devrait concerner
les intentions de ce dernier quant au financement respectif des deux
établissements. On parle d’un milliard pour chacun des deux mégahôpitaux,
rappelle Jean Dorion. On accorderait donc à McGill la moitié des nouveaux
investissements en santé alors que les anglophones ne forment que 12,1% de la
population du Grand Montréal. Les francophones (67,3%) sont presque cinq fois et
demi plus nombreux! La disproportion serait encore plus forte si on prenait au
sérieux le projet de la Charte de la langue française, adoptée il y a 27 ans,
d’intégrer les allophones à la majorité francophone. Mais on semble miser plutôt
sur leur anglicisation à en juger par la répartition des fonds prévue. On ne
parle pas avec ces hôpitaux de projets dont l’impact durera quelques années,
mais plutôt quelques générations.

Toute la question renvoie à celle des subventions à McGill, déjà
sur-favorisée par ses dotations privées et à laquelle le Gouvernement continue
d’assigner 25% des places en médecine de tout le Québec, soit trois fois le
poids démographique des anglophones au Québec, lequel dépasse à peine les huit
pour cent. Or, le rendement de cet investissement est plus que douteux : une
étude de l’Association des facultés de médecine canadiennes (AFMC) indique que
les diplômés de McGill représentent seulement 10% des médecins qui pratiquent au
Québec (environ 60% des médecins formés à McGill quittent le Québec, cet exode
affectant également ceux d’entre eux qui sont nés au Québec). A l’inverse, les
facultés de langue française ont un taux de rétention qui oscille autour de 88%.
Comment justifier que le CHUM reçoive le même montant que le MUHC, alors que
l’Université de Montréal forme quatre fois plus de médecins pratiquant au Québec
que McGill, soit 40% du total comparativement à 10%?

En termes purement économiques, à investissement égal, le gouvernement du
Québec obtient beaucoup plus de médecins de l’Université de Montréal que de
McGill. Pourtant, on ne constate nulle part le début d’une remise en cause de
l’ampleur des sommes investies à McGill, sommes qui dépassent de loin celles
qu’on pourrait prétendre justifiées par le poids démographique des anglophones
au Québec. Le bon sens voudrait qu’on ne construise à Montréal qu’un seul
mégahôpital, administré dans la langue officielle du Québec par son personnel de
toutes origines, avec des accommodements au niveau des soins en faveur des
patients qui ne la parlent pas, comme on en fait dans tous les pays civilisés.
Mais si l’on veut absolument construire le MUHC, il devrait obtenir 12% du
budget total, par exemple 240 millions sur les deux milliards souvent prévus, et
non 50%, soit un milliard, comme il en est question actuellement. Toute autre
répartition du financement constitue une injustice qui pénalisera les
francophones et encouragera l’anglicisation des allophones, en plus d’impliquer,
par la duplication, un gros gaspillage des ressources déjà insuffisantes du
Québec dans le secteur de la santé, a conclu Jean Dorion.

Renseignements: Mario Beaulieu, Communications SSJB, 514-486-9786 avant 8h,
et 514-843-8851 après 9h.

(Le 4 avril 2005)

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