Dans laffaire de lagenda Historica
Une trentaine de personnes se prononcent publiquement et
demandent des comptes au ministre de léducation
Lors dune conférence de presse tenue à la Maison du citoyen, un groupe dune
trentaine de personnes de lOutaouais représenté par Bernard Desgagné, un père
de famille, a présenté une déclaration commune par laquelle ils exigent
publiquement le retrait de lagenda Historica des écoles de la Commission
scolaire des Portages-de-lOutaouais. Le groupe, qui comprend notamment le
député fédéral Richard Nadeau, le mathématicien Charles Castonguay, le président
dImpératif français, Jean-Paul Perreault, la présidente du groupe Le Québec, un
pays!, édith Gendron et le président du Parti québécois de lOutaouais, Philippe
Boucher, demande des comptes au ministre de léducation, M. Jean-Marc Fournier.
Depuis le début de lannée scolaire, malgré les plaintes individuelles, la
Commission scolaire des Portages-de-lOutaouais (CSPO) refuse de retirer
lagenda Historica de ses écoles primaires, comme lont pourtant déjà fait deux
commissions scolaires du Québec.
Les signataires de la déclaration pensent au contraire quil est important de
ne pas tolérer lagenda Historica parce que ce document est incompatible avec la
mission de lécole québécoise. Ils demandent ensemble à la CSPO de retirer
entièrement cet agenda des sept écoles dans lesquelles il est encore utilisé et
ils prient le ministre de léducation den ordonner le retrait de toutes les
écoles du Québec. Le ministre de léducation na pas encore répondu à la plainte
qui lui a été adressée à ce sujet il y a deux semaines.
La déclaration précise quà lavenir, des règles concernant la distribution
de documents en milieu scolaire devront empêcher que des gens se servent des
écoles primaires et secondaires du Québec comme relais pour diffuser
insidieusement des opinions parmi les enfants et les adolescents.
Les signataires, parmi lesquels se trouvent des enseignants, des
administrateurs scolaires, des parents délève utilisant lagenda Historica
ainsi que des représentants de plusieurs autres sphères de la société, ne
sopposent pas à lenseignement de lhistoire du Canada. Ils pensent que les
jeunes élèves québécois doivent connaitre le Canada.
Toutefois, les signataires refusent la version tronquée de lhistoire
diffusée avec des moyens financiers énormes par la fondation Historica. Ils
refusent aussi que lon nie pratiquement la contribution, voire lexistence du
Québec en racontant le Canada et que lon gomme les origines historiques des
problèmes actuels du Canada et du Québec. Ils pensent quen dévalorisant le
Québec, lécole nuit à lestime de soi des enfants québécois, qui ont besoin de
modèles forts provenant de leur communauté, auxquels ils peuvent sidentifier.
Enfin, les signataires pensent quune fois bien informée, la population se
joindra à eux pour exiger le retrait de lagenda Historica des écoles de
lOutaouais et du reste du Québec.
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Déclaration commune au sujet de lagenda scolaire Historica
Depuis le début de lannée scolaire, malgré les plaintes individuelles, la
Commission scolaire des Portages-de-lOutaouais (CSPO) refuse de retirer
lagenda Historica de ses écoles primaires, comme lont pourtant déjà fait deux
commissions scolaires du Québec. Elle pense que le choix revient aux conseils
détablissement et sefforce de minimiser limportance de laffaire.
Nous pensons au contraire quil est important de ne pas tolérer lagenda
Historica parce que ce document est incompatible avec la mission de lécole
québécoise et quil est susceptible de constituer un dangereux précédent. Nous
demandons ensemble à la CSPO de retirer entièrement cet agenda des sept écoles
dans lesquelles il est encore utilisé et nous prions le ministre de léducation
den ordonner le retrait de toutes les écoles du Québec. Ce retrait peut se
faire à peu de frais, puisque le fabricant a offert de remplacer gratuitement
lagenda, et le papier des agendas remplacés peut être recyclé.
Des règles concernant la distribution de documents en milieu scolaire devront
empêcher à lavenir que des gens se servent des écoles primaires et secondaires
du Québec comme relais pour diffuser insidieusement des opinions parmi les
enfants et les adolescents. Ces règles devront être appliquées avec dautant
plus de fermeté que les opinions seront contraires aux programmes détudes du
ministère de léducation ou aux valeurs fondamentales de la société québécoise.
Le caractère prétendument accessoire des documents ne peut être invoqué comme
excuse. à partir du moment où un document est distribué par une école, il doit
être compatible avec la mission de lécole québécoise. En outre, il ne revient
pas à chaque parent de juger individuellement de la compatibilité dun document
distribué dans toute l’école. Ce choix doit être fait pour lensemble des
enfants, par les autorités scolaires et les élus, qui ont des comptes à rendre
par la suite aux parents et à lensemble de la population du Québec.
Lécole nest pas un lieu dendoctrinement, mais un lieu déducation dont
toute la société doit se sentir responsable. Elle nest pas seulement laffaire
des parents et ne peut pas être adaptée à linfini, voire dénaturée dans chaque
région et chaque localité. Elle doit être le reflet des valeurs fondamentales et
des aspirations de la société québécoise. Cest grâce en grande partie à lécole
quune société peut maintenir sa cohésion, se perpétuer et sépanouir, ce qui
permet à ses membres de sépanouir à leur tour.
Le Canada et le Québec à lécole
Nous ne nous opposons certainement pas à lenseignement de lhistoire du
Canada. Nous pensons que les jeunes élèves québécois doivent connaitre le
Canada. Nous considérons aussi que les efforts de maintien de lunité canadienne
peuvent être légitimes et normaux, tout comme les efforts démocratiques visant à
faire du Québec un pays.
Nous refusons cependant la version tronquée de lhistoire diffusée avec des
moyens financiers énormes par la fondation Historica. Nous refusons que lon nie
pratiquement la contribution, voire lexistence du Québec en racontant le
Canada. Nous refusons que lon gomme les origines historiques des problèmes
actuels du Canada et du Québec.
Cette ignorance et cette dévalorisation du Québec, qui vont parfois même
jusquau mépris, sont incompatibles avec la construction de lestime de soi des
enfants québécois. Les enfants ont besoin de modèles forts provenant de leur
communauté, auxquels ils peuvent sidentifier. Au Québec, aucun enfant ne doit
grandir sans connaitre des figures marquantes comme Thérèse Casgrain, Maurice
Richard, René Lévesque, Marie-Claire Blais, Nicolas Gill et Sylvie Fréchette.
Nous savons que les moyens employés pour endoctriner les enfants par certains
groupes bien outillés peuvent être subtils et attrayants. Nous savons aussi que
même les adultes qui ny font pas trop attention peuvent facilement se laisser
prendre au jeu. Mais nous invitons les gens à prendre connaissance de la vraie
nature de lagenda Historica en tenant compte de lanalyse que nous en avons
faite et en noubliant pas que ses auteurs, loin davoir commis une erreur de
bonne foi, ont des visées bien précises et savaient très bien ce quils
faisaient.
Nous pensons quune fois bien informé, aucun citoyen du Québec nosera
prétendre quun document comme lagenda Historica a sa place dans les écoles
québécoises. Nous invitons la population à se joindre à nous pour réclamer des
autorités scolaires quelles mettent immédiatement fin à ce scandale.
- Pierre Bergeron, économiste
- Philippe Boucher, président du Parti Québécois de lOutaouais
- André Cantin, père de famille
- Charles Castonguay, professeur de mathématiques
- Louise Chicoyne, traductrice
- Yvon Dallaire, architecte
- Bernard Desgagné, traducteur
- émilie Desgagné, étudiante en communication et en développement
international - Jean-Martin Deslauriers, père de famille
- Edith Gendron, présidente du groupe Le Québec, un pays!
- André Guyon, analyste
- Daniel Hamelin, traducteur
- Pauline Joly, citoyenne
- Michel Lacroix, citoyen
- Gérard Laurin, administrateur scolaire à la retraite
- Marc Lavoie, professeur de science économique
- Bernard Lefebvre, professeur au cégep de lOutaouais
- Marie Léveillé, mère de famille
- Jean-Mario Longpré, citoyen
- André Lupien, enseignant, travailleur social et avocat à la retraite
- Emmanuel Marcotte, homme daffaires
- Michel Marcotte, père de famille
- Nicole Massicotte, citoyenne du Québec et du Canada
- Richard Nadeau, député fédéral de Gatineau
- Jean-Paul Perreault, président dImpératif français
- Jean-Michel Prévost, étudiant en génie aérospatial
- Claude Rochon, citoyen
- Normand Rousseau, enseignant à la retraite et écrivain
- Suzanne St-Pierre, enseignante
- Carole Vézina, mère de famille
Et plusieurs autres
Lagenda Historica, cest…
- Quatre pages sur le chemin de fer Canadien pacifique, mais aucune page sur
les réalisations québécoises. (pp. 2, 3, 4 et 6) - Quatre lectures recommandées dauteurs canadiens anglais ou américains,
mais aucun auteur québécois. (p. 7) - Sept héros et figures marquantes du Canada anglais, mais aucun du Québec:
Sanford Fleming, Winnie lourson, Kurt Browning, Debbie Brill, Ian Millar et
son cheval Big Ben, Joseph Tyrrell et Marilyn Bell. (pp. 8, 28, 38, 50, 60,
70, 80 et 100) - Une page sur lhymne national du Canada qui gomme la Fête nationale du
Québec pour lappeler la Saint-Jean-Baptiste, comme autrefois, alors que le
Québec sest laïcisé et sest ouvert au monde depuis la révolution tranquille.
(p. 18) - Une page sur le drapeau du Canada et le respect quon doit lui manifester.
Rien sur le drapeau du Québec. (p. 112) - Onze renvois aux Minutes Historica et à lEncyclopédie canadienne, conçus
pour poursuivre loeuvre entreprise dans les Minutes du patrimoine tant
décriées au cours du scandale des commandites. Aucun renvoi à dautres
ouvrages de référence historique. - Vingt-neuf citations dauteurs et de personnalités du Canada anglais et du
monde anglo-saxon. Sept citations anonymes. Trois citations venant dautres
pays. Deux citations dauteurs français. Trois citations de Québécois (Robert
Charlebois, Julie Payette et Ludmilla Chiriaeff). - Quarante-quatre capsules sur le Canada, y compris sur des réalités
autochtones que la mini-encyclopédie canadienne sapproprie. Une capsule
plutôt neutre, sur les étoiles de mer. Deux capsules seulement à propos du
Québec (Philippe Aubert de Gaspé et la Révolution tranquille). (pp. 123 à 134) - Une demi-vérité sur la Révolution tranquille au Québec, selon laquelle le
Québec aurait alors décidé «de créer ses propres programmes sociaux, plutôt
que dutiliser les programmes nationaux existants». En réalité, cest plutôt
le Canada qui, dans bien des cas, a imité les programmes dont le Québec sest
doté. (p. 131) - Des feuilles dérable à toutes les pages.
(Gatineau, le 10 octobre 2006)