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Le délire anglomane allemand contre sa langue et la diversité culturelle mondiale

Johannes Singhammer, député de Munich, a envoyé une lettre de reproches au président de la TMU. Il a indiqué qu’abandonner l’allemand comme langue principale d’enseignement reviendrait à envoyer «un mauvais signal», qui donnerait l’impression que l’allemand «n’est plus approprié pour les études technologiques» et ferait de la langue de Goethe une langue morte, «prête à être jetée à la casse avec les anciennes langues de haut niveau». L’homme politique a également indiqué craindre «des risques de désavantages économiques» pour le pays.
Extrait de : http://cplussur.lefigaro.fr/assurance-etudiants-working-holiday-visa/offre?s=FIG_1&xts=464285&xtor=AD-614-[20140506_fig_etudiant]&xtdt=23445572
À l’université de Munich, tous les cours seront désormais en anglais
Université Munich

Le hall central de la faculté de mathématique et d’informatique de la TMU. (Flickr/CC/trip.mckay)
Une des meilleures universités d’Allemagne a pris la décision, controversée, de donner tous ses cours de Master dans la langue de Shakespeare, pour gagner en reconnaissance au niveau international.
Faut-il donner tous les cours en anglais pour s’ouvrir à l’international? La question, déjà objet d’un débat récurrent en France, s’exporte aujourd’hui en Allemagne. Le président de l’université technique de Munich (TMU), une des meilleures universités allemandes, vient d’annoncer que l’intégralité des cours de niveau Master de son établissement seront progressivement donnés en anglais, au cours des six prochaines années. Une mesure qui suscite de nombreuses critiques outre-Rhin.
Actuellement, 30 des 99 cursus de Master sont en anglais au sein de l’université allemande. Mais selon le président de l’établissement Wolfgang Herrmann, «l’anglais est la lingua franca de la science et de l’industrie.» L’homme a donc discuté avec son conseil d’administration de la possibilité d’imposer cette langue aux autres cursus, car c’est «la tâche d’une université de préparer ses étudiants au mieux» à une vie professionnelle au cours de laquelle «on attendra d’eux qu’ils parlent anglais.»
L’université technique de Munich est à la 87e place du prestigieux classement des universités du Times Higher Education de 2014, et cette position ne semble pas être satisfaisante. En imposant l’anglais, Wolfgang Herrmann veut «envoyer un signal fort» au monde de l’entreprise, a-t-il indiqué dans le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Mais également prendre part à la compétition qui fait rage entre les plus grands établissements au monde pour attirer les meilleurs étudiants.
 

Des réactions négatives à cette mesure

Johannes Singhammer, député de Munich, a envoyé une lettre de reproches au président de la TMU. Il a indiqué qu’abandonner l’allemand comme langue principale d’enseignement reviendrait à envoyer «un mauvais signal», qui donnerait l’impression que l’allemand «n’est plus approprié pour les études technologiques» et ferait de la langue de Goethe une langue morte, «prête à être jetée à la casse avec les anciennes langues de haut niveau». L’homme politique a également indiqué craindre «des risques de désavantages économiques» pour le pays.
Les étudiants de l’université se sont également fait entendre par l’intermédiaire de Sebastian Biermann, représentant des étudiants de l’université. S’il indique que les étudiants ne sont pas opposés à plus de cours en anglais, il note toutefois qu’ «un changement complet de l’allemand à l’anglais est une chose qui est plutôt mal vue». Dans certains cursus, comme les sciences informatiques, le passage au tout-anglais est selon lui recommandé. Mais ce n’est pas le cas pour les cours d’ingénierie de la construction, par exemple.
Une étude de 2010 par l’Institut HIS, think-tank spécialisé dans l’éducation supérieure cité par le journal The Local, indique que pour les chercheurs allemands, les publications en anglais sont «souvent le seul moyen d’être remarqués par la communauté scientifique internationale.»
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