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POÈMES DES LAURÉATS ET LAURÉATES 2012

Le français... Moi, je me mouille! par François Bonnet

Quand j’étais petit, le français, je ne le comprenais pas
Pour moi, ce n’était qu’un quelconque charabia.
Je ne savais pas que c’était comme un catamaran
Ou mieux, un océan
Où viennent se nourrir les goélands et les pélicans
Et où se baignent aussi bien les petits que les grands.
C’est aussi important qu’un ouragan : un ouragan de langage courant!
Mais bon, revenons à nos moutons,
Ne parlons plus de poissons et de moussaillons.
Dans cette même langue,
Il peut y avoir tellement de différence :
Il faut avouer qu’entre le québecois et l’accent du Sud de la France,
Il y a une certaine nuance!
J’aimerais élaborer plus longuement sur cette matière
Dans laquelle, je pense, tout le monde devrait plonger tête première
Mais comment tout exprimer en quelques vers !?
Je résumerai tout en ceci :
Ce langage, transmettant de si beaux messages,
Fait partie de notre vie, jour comme nuit.
François Bonnet

Le français... Moi, je me mouille! par Marie-Ève Asselin-Verreault

Le français, ce n’est pas un talent
Comme la danse et le chant.
C’est plus de rigueur et d’imagination,
Venant de ton coeur, au plus profond.
La compréhension c’est de l’écoute.
C’est amusant comme une joute.
S’épanouir comme une fleur,
Aller de l’avant sans avoir peur.
Le français… Moi, je me mouille.
Je n’ai pas peur de la rouille.
Pourquoi hésiter à se lancer,
quand on n’a qu’à penser?
Marie-Ève Asselin-Verreault

Le français... Moi, je me mouille! par Jean-Christophe Frappier

En français, on prend des risques spectaculaires
C’est comme un bateau voguant au milieu de la mer
Sans même y penser,
On peut, chacun de nous, y exceller
Lorsqu’on écrit une dictée,
Nos coeurs commencent à palpiter
Les mots s’enchaînent magiquement
Pour faire des formes variées d’alignement
Mais, pendant les exposés,
On a beaucoup trop peur de chanter
Car on a peur de la réaction
Que nos amis nous transmettront
Et soudain arrivent les projets d’écriture
Sur ce point, on s’aide de la littérature
Il faut faire attention à l’orthographe
Car on peut recevoir une paire de baffes
Et finalement, viennent les poèmes
C’est un moyen de communication sans problème
On y écrit toutes nos émotions
Sans toujours en dévoiler l’intention…
Jean-Christophe Frappier

Plongeon dans la vie par Sana Ghouri

Le but de la vie, c’est de s’amuser
Rire, niaiser, voyager
Que ce soit à Beyrouth, Kinshasa ou Paris
Moi,  je serais prête à faire le tour du monde en taxi
Mais pourquoi restes-tu plantée là en dépression?
Le temps roule : fais attention!
N’aie pas peur, aie confiance en toi
Pour l’amour, lâche ton désarroi
Tu as une vie, une chance, pars à l’aventure
Rencontrer des gens d’autres cultures
Pour une fois, enlève donc ton armure
Mouille-toi, en français, c’est ça ta nature
Notre langue, c’est un sacré passeport
Qu’est ce que tu attends pour prendre le bord?
Vas-y, fonce à tout prix
Avec moi Sana, ta meilleure amie!
Sana Ghouri

Rivière de mots par Natasha Grimard

Ma page est blanche; je n’ai pas d’inspiration
Ma conscience déserte mon corps et s’enfuit dans la forêt de l’Imagination
Une rivière de mots y coule sous mes yeux
Tout autour de moi est silencieux
Tout, à part les mots, les phrases qui coulent
Elles chuchotent leur histoire puis se fondent dans la foule
Les courants paisibles sont de mots doux
Les mots violents créent des remous
Et moi, j’observe leur valse incessante
En me demandant si je m’y trempe
Ça y est, j’ai décidé
Je saute; tête première, j’ai plongé
Je sens en moi les mots s’imprégner
Je sens naître une tempête; non, un ouragan d’idées
De retour dans la réalité, je n’ai plus qu’un besoin : écrire
Les mots coulent sur ma feuille, l’encre tache mes doigts
Je continue à noircir des pages sans en faire de cas
La page blanche? Ça n’existe plus pour moi
Le remède impératif : un bain de mots
Pour voir le français sous un jour nouveau
Natasha Grimard

Le français... Moi, je me mouille! par Joseph Absi

À l’aube de sa vie, il faut savoir choisir,
Un lieu à vivre, dans une mer de désirs,
Parcourir des eaux calmes ou agitées,
Ça dépend de l’être concerné,
Certains choisissent rapidement leur demeure,
D’autres se préoccupent plutôt de leur âme soeur,
Peu importe, il va falloir décider,
Si l’on ne veut pas finir noyé,
Quant à moi, je nageais facilement,
Mais pas toutes les mers me plaisaient autant,
Certaines dépassaient les bornes selon moi,
Et d’autres me remplirent de haine et d’effroi,
Je pataugeais dans une mer peu profonde,
Lorsqu’elle m’attrapa et m’emporta en trombe,
L’eau faisait comme un tourbillon d’Asie,
Lorsqu’un équipage vint me sauver la vie,
Ils s’appelaient le Bescherelle, la Grammaire et le Dictionnaire,
Et connaissaient tout sur une langue très familière,
Je m’établis dans la mer ou ils se mouillent en paix,
Cette eau où règne le monde magnifique du Français!
Joseph  Absi

Le français... je me mouille par Myriam Garand

Le soleil perce l’horizon
Un arc-en-ciel se réveille
Je suis submergé par l’eau
Laissant mon parapluie, qui est de trop
Il y a longtemps
Un déluge a englouti mon pays
Maintenant
Le désert s’agrandit
Laissant une oasis, pleine de vie
L’eau de celle-ci
C’est la racine de ce que je suis
C’est ma culture
C’est mon allure
Ce sont mes rêves et mes pensées
Ce sont les traces de mon passé
Cette eau est une chose naïve et simple
C’est le français que j’use, que j’use
Mes efforts sont les trous que j’ai creusés
Afin que l’eau  redevienne l’océan oublié
Myriam Garand

Le français... Moi, je me mouille par Alex Chang

Vous êtes vous déjà demandés
Ce qui avait d’intéressant,
Dans cette langue si compliquée
Et plus vaste que les océans.
Elle est dans tous les pays,
Et utilisée à toutes les secondes
Et ce n’est pas aujourd’hui,
Qu’on va arrêter dans le monde.
C’est une langue qui a vécu,
Au fil des années et du temps.
Elle ne sera jamais vaincue,
Pas dans des siècles, ni dans un an.
Comme la marée d’une plage,
Tu es une source infinie
De matière que seulement les sages
Trouvent intéressant comme produit.
C’est ta grammaire que je trouve douce,
C’est dans ton vocabulaire que je fouille,
C’est pour toi que je me pousse,
C’Est pour le français que je me mouille.
Alex Chang

Le français...Moi, je me mouille par Catherine Capkun-Huot

Pris entre deux feux, perdu entre deux souffles, d’une identité brimée, tu te mens à toi-même.
Et dissimulé sous ta coquille, tu t’enfonces et tu te caches de toi-même.
Alors en français , impose-toi, affirme-toi, exprime-toi.
Tu t’accroches à quelque chose qui n’est pas toi. Tu t’engouffres dans le déni.
Tu te fais petit telle une fourmi. Tu erres sans trop te plaire. Tu disparais peu à peu.
Alors en français, impose-toi, affirme-toi, exprime-toi.
Tu t’opprimes, tu t’étouffes, tu renies ta propre identité, à l’égard d’une autre au zénith. Ça me dépite.
Et sortant de ton orbite, j’ai peur que, dans un grand fracas, tu t’écrases telle une météorite.
Alors en français, impose-toi, affirme-toi, exprime-toi.
J’ose même sans plaire, parce que j’ai ma langue au coeur.
Et je ne parle pas de celle en biologie, mais celle qui règne dans notre esprit.
Intrépide devant l’autre, je ne me tais pas.
Et en français, je m’impose, je m’affirme, je m’exprime.
Osons notre langue. Osons notre identité. Osons nous dévoiler. Osons être nous-mêmes.
Catherine Capkun-Huot

Le français...Moi, je me mouille par Sarah Cool-Fergus

Le français, c’est une langue courante,
Comme une rivière de mots extravagants,
Je nage dans les rapides qui en m’emportant,
Me laisse découvrir une culture si importante!
Puis je saute dans cette mer de grammaire,
Rempli de règles tout à fait compliquées,
Avec ses conjugaisons qu’il fait toujours appliquer,
Cet idiome parlé autour de la Terre!
Ces phrases complexes coulent de mes lèvres facilement,
Comme une cascade de lettres qui me portent loin d’ici,
Dans un monde de littérature qui m’ébahit,
C’est le français qui a changé m’a vie radicalement!
Même si je prends le risque de le dialoguer,
Je sais tout ce que le français m’a permis d’accomplir,
Des liens d’amitiés que j’ai pu établir,
Le français: une langue que je ne peux guère oublier!
Sarah Cool-Fergus

Le français...Moi, je me mouille par Mathis Vuillermin

Le français, langue si belle mais si compliquée,
Certains ne l’ont jamais accepté,
Ils ne font pas l’effort  de parler,
Pas même dans un français abrégé.
Le français, langue académique,
Compliqué à utiliser, avec ses nombreux hics,
Si parfait dans ses subtilités,
Mais toujours plaisant une fois maîtrisé.
Le français, langue de Molière,
Utilisé par les plus grands, comme Rabelais.
C’est vrai qu’elle est compliquée, sa grammaire.
Mais apprécions, comme il se doit, les beautés du français.
Le français, langue qui vaut la peine d’être défendue,
Qui doit survivre à la langue anglaise,
Qu’il ne faut pas sauter comme une page nue,
Et qu’il faut savoir parler avec aise.
Cette langue qui me tient à coeur,
Je veux toujours la mettre en valeur!
Moi, c’est en français que je vis,
Au soleil, dans la neige et sous la pluie!
Mathis Vuillermin

Le français... Moi, je me mouille! par Asma Saad

Pour le français, je ferai des milliers de pas sous une pluie tordante,
Sur moi se déposeront des gouttes de pluie verglaçante,
Je traverserai des milliers de frontières sous ces conditions,
Car ces derniers ne peuvent se mesurer à mes ambitions,
Pour le français, je prendrai position, le contraire il n’en est pas question.
Pour cette langue, je ne rebrousserai jamais chemin,
Arriviste et audacieuse, je resterai en vain,
Je ne laisserai jamais cette langue se faner comme une rose,
Essoufflée je serai, mais l’effort en vaudra la cause.
Le français, c’est notre culture et notre héritage,
Nous ne pourrons jamais tourner la page.
Asma Saad

Une douche francophone par Florence Dostie-Ménard

Les longs cheveux tous mouillés,
Le visage humecté d’eau fraîche,
Elle chantonne, sous la douche,
Ces quelques mots si bien prononcés.
Elle articule un français coulant à l’ouïe,
Ces phrases qui se marient si bien les unes aux autres.
Suggèrent d’entendre une douce mélodie,
La douche vibrante en guise de rythme.
La musique ralentit, puis s’arrête.
Malgré cela, les mots persistent et s’enchaînent sans aucune retenue.
Ils ne s’arrêteront à leur tour que si elle le décide ainsi,
Mais pourquoi donc suspendre une aussi belle composition?
Soyons fiers de NOTRE langue française, chantons-la haut et fort!
Il ne s’agit pas de seulement posséder une langue,
Mais bien d’avoir la faculté de chanter une merveilleuse chanson tous en coeur,
Battons-nous pour elle comme s’il s’agissait d’un de nos proches!
Mouillons- nous à notre tour!
Florence Dostie-Ménard

Le français...Moi, je me mouille! par Gabrielle Jean-Venne-Laporte

Je m’écroule sous une pluie de mots
Je suffoque sous un ouragan de phrases
Je me noie dans une piscine de grammaire
Toutes ses règles et exceptions me mènent à une impasse
Un jour, j’espère, je pourrai me retrouver dans un océan d’expressions
Danser sous ces pluies de mots
Me sécher de ses fautes d’orthographes
Et avoir le goût de m’exprimer dans cette langue plutôt compliquée
Du haut d’un plongeoir, près du grand saut
Je regarde plus bas, les eaux sont peuplées de lettres
La chute est longue et me remplit de craintes
Une fois dans l’eau on apprend et on apprécie.
Gabrielle Jean-Venne-Laporte

C’est un poème par Aude Meunier-Rochon

C’est une goutte d’eau
Dans un océan de souvenirs à décrire
C’est un océan authentique cadeau
Lorsque notre encre s’effrite sur une marge de soupirs
Une larme cristalline qui coule
En transportant en elle des utopies brisées
Puis qui, sur une page noire page noire de mots, s’écroule
Laissant dans son  sillage des mots blancs, tendres, qui te sont destinés
C’est une rivière murmurant dans son landau
Au gré d’un vent de rires
Des petits poèmes récités en crescendo
D’émotions que, sur ta peau, s’imprégner tu peux sentir
Sur un lac agité comme un tambour qui roule
L’écho des vagues qui se sont fracassées
Sur des rochers singuliers usés par la banalité du moule
Fait entendre sur des plages de portées son unique tonalité
C’est un océan aux multiples radeaux
Qui voguent doucement sur un mouton de cachemire
Pour atteindre la rive de sable d’où descendent des rideaux
D’expressions francophones qui laissent nos pensées s’épanouir
Aude Meunier-Rochon

En bateau par Louis Girard-Bock

Voguant ainsi sur les eaux par voile
Il faut supporter les mouvements de la toile
Sinon jamais nous ne passerez
Au travers de ces mers déchaînées
Naviguant sur les étendues bleutées
Respirant l’air salin et purifié
Vous comprenez maintenant tout l’incompris
Au moment où vous sombrez dans l’oubli
Océan trop cruel et féroce
Arrachant votre coeur avec force
Attirant aux plus profonds abysses
Votre âme, vos souvenirs et vos vices
Louis Girard-Bock

Inspirer la création par Jessika Ladouceur

Ma vie inspirée d’une histoire, d’un roman,
Voyageant songeuse sur les souffles du vent,
Le reflux de mots tel une rivière,
Les phrases, qui elles, ne sont guère éphémères,
Les pages submergées d’amour et d’idées,
Les chapitres enchaînés jusqu’au dernier,
Libre, essentielle et large comme le ciel,
L’univers de la langue est vive étincelle,
Exquise, joviale, amoureuse et romantique,
Elle crée de son cru un univers fantastique,
Une eau claire et pure,
Comblée de savoirs,
Lorsque j’y suis plongée,
Moi, j’y suis restée,
Car l’histoire du français,
Ne sera jamais écrite à l’imparfait.
Jessika Ladouceur

Le français... Moi, je me mouille! par Amélie Ethier

Une gouttelette tombant des cieux,
Fît naître l’espoir dans nos coeurs malheureux,
L’espérance que notre culture fasse partie de nos vies,
En utilisant nos convictions comme fusil,
Le combat s’engagea, long mais révolté,
À nos côtés, notre arme la plus puissante,
La soif de continuité et d’unicité,
Et l’espoir d’une culture riche et indépendante,
L’orage éclata pour l’obtention d’un droit,
Le droit à notre culture, l’héritage de nos ancêtres,
Mais pour récolter cette victoire il fallait avoir la foi,
Et se débattre dans cette tempête pour stopper la conquête,
La victoire de notre bataillon décrétée,
La tourmente se tue, exténuée,
D’avoir clamé haut et fort ce pourquoi nous nous battions,
Notre langue, notre culture, le futur de notre nation!
Amélie Ethier

Le français... Moi, je me mouille! par Fériel Rahmani

Par un flot d’expressions aux reflets éclatants,
La langue qui m’a bercée au creux de ses accents
Ouvre les portes à la rencontre des cultures
Qu’elle soit chantée fort ou donnée en un murmure.
Avec style, l’eau s’écoule et écrit mon histoire.
L’encre de mon stylo conserve ma mémoire.
La francophonie, c’est la voix que j’ai choisie
Pour partager et vivre chaque instant de ma vie.
Le français… Moi, je me mouille à ses vers, ses vagues.
Les courants littéraires m’emportent et je vogue
À la découverte du monde par les mots d’autrui.
Le français… Moi, je me mouille à sa vérité.
Je m’immerge en ses eaux et en sort inspirée,
En accords et liaisons avec qui je suis.
Fériel Rahmani

Plongeon pour ma patrie par Gabriela Turmel

Si nos Fous volent haut et prennent l’altitude
C’est simplement pour produire un meilleur plongeon
Créant une onde de choc de grande amplitude
D’une telle force que, secoués, nous serons
Elle nous rejoindra par le fleuve et les rivières
Parcourant  la terre de notre bel état
Elle fera chemin jusqu’à nous, même en hiver
Par la neige amassée sous chacun de nos pas
Cette vague viendra profondément troubler
Nos corps, également composés de cette eau
Elle nous transmettra le courage qu’il faut
Pour, à notre tour, s’investir et se mouiller
Nous devons répondre à cette invitation
Car passer à l’action est l’unique façon
De protéger, pour nos enfants, notre trésor
Notre fierté, notre langue, notre culture
Gabriela Turmel

Le français... Moi, je me mouille! par Gabrielle Caron

Notre langue est celle d’une grande contrée,
une nation de vallées et de forêts,
un pays d’eau.
Notre langue est une rivière qui coule au creux de nous,
en flots tumultueux franchissant des cascades,
ou suivant calmement son cours.
Maîtriser les cascades qui bouillonnent demande la connaissance et l’effort,
car les courants impétueux nous emportent facilement au large,
mais le contrôle en fait un merveilleux voyage…
Nous jetterons-nous à l’eau pour que sa beauté nous transcende,
pour découvrir la vie foisonnante qu’elle abrite
et ses richesses possibles?
La laisserons-nous s’évaporer sans s’en soucier,
s’échapper à ne plus s’en souvenir?
Ce jour-là il sera trop tard…
Comment pouvons-nous accorder si peu d’importance
à cette immensité fluide qui nous rassemble?
Pour le chant doux et familier de ma langue,
moi, je me mouille!
Gabrielle Caron

Plongez par Volatiana Razafimandimby

Je me mouille dans le français
Sans complexe, au grand jamais!
Qu’on le dise froid ou bien compliqué,
Je m’y plonge libre, tête en premier.
Fi des sirènes et des vains quolibets :
J’y trouve fraîcheur, rire et beauté.
D’ailleurs lointain, de l’Outaouais,
Amis fidèles viennent s’y baigner.
Joyeux cortège, onde bigarrée,
Vogue entre mots, histoire et fierté.
Alors l’ami, sur la rive ombragée :
Pourquoi hésiter? Viens plonger.
Volatiana Razafimandimby

« Le français... Moi, je me mouille! » par Isabelle A. Martin

La langue mouillée qui salive de mots Moi, je trempe mes mains dans l’eau Je m’applique pour résoudre quelques maux Même si pour ça, je sais qu’il me faut Tous les dictionnaires des petits et grands héros
Le monstre Orthographe assisté de sa grimaçante craie
La Grammaire, sa maîtresse, la Syntaxe et qui sait
Ma conjugaison du verbe, je l’ai dans le tout de l’imparfait
Je suis souveraine dans l’âme de ce qui est
L’aurore des saisons de mon pays que j’y extrais
Je connais bien mon peuple, parler sa langue Sans qu’il sache, son français révèle son slang
Alors, j’élimine les mollassons cangues Par ces lettres de notre alphabet que je leur tangue
Écrire, lire, dire tel Mozart, le génie d’Amadeus Wolfgang
L’inconscient collectif insuffle l’élan à mon écriture
Je suis transie jusqu’aux os, prélude à la littérature
Impression de foetus vague, croissance de ma culture
Attisez mes sens de plume en cahier sous la couverture
Au clavier, de touche en touche, je livre ma parlure
Isabelle A. Martin

L’averse d’une langue aux échos infinis par Chantal Desrochers

Journée de grisaille, de mélancolie
Je me cherche une flamme au creux de ma nuit
Et il me tombe dessus des gouttes de mots
D’une langue aux accents de notre terroir, notre nid
Le français… des notes de musique
Aux accents en crescendo arc-en-ciel
Pendant que je promène au sein de la forêt
Aux arbres aux ombres plus grandes que moi…
J’implore le firmament
En scandant «Alleluiah»!
De me déverser toute cette manne céleste française
Dont l’averse imprègne tous mes sens en ivresse
Imprégnée, imbibée, inondée
De sa chanson se répercutant à mille lieux à la ronde
Tel un caillou dans l’onde
Et je me livre à serment secret
De capter tous les échos rosés…
De cette langue de chez nous
Aux gestes multipliés à l’infini…
Chantal Desrochers

Le français... Moi, je me mouille! par Didier Périès

J’ai voyagé enfant
Au fond d’un bateau ivre
D’orgueil et de merveilles
J’ai grandi face aux rives
Dans son sillage cuivre
Navire sans  pareil
Et sous le joug sans âge
D’la langue sans partage
Qui ravit mon azur
Je vieillis et suis mûr
Sang-mêlé par ici
Et par-là sans merci
Et tempêtes ou écueils
Ou journées incertaines
Rien n’y fait je fais face
Loin du chant des sirènes
Contre deuils et marées
Droit devant je m’en vais.
Didier Périès

L’attente par Mohamed Khabatou

Il pleut des cordes et je suis là, devant ma porte
Je prends mon temps, patiemment, j’attends qu’elle sorte
La pluie s’est arrêtée; les flaques d’eau sont un miroir,
Que se disputent un beau soleil, des nuages noirs,
Et quelques oiseaux qui volètent et se chamaillent.
Mais elle, que fait-elle derrière cette muraille?
Et je guette et je guette, l’apparition de sa svelte silhouette,
Qui fera de cette triste journée un grand jour de fête.
J’attendrai, j’attendrai un peu, j’attendrai longtemps,
J’attendrai le temps qu’il faudra, dans le froid et dans le vent,
Ce moment charmant où son image cinglera mes yeux,
Et peuplera mon coeur solitaire de battements joyeux.
Nous irons flâner sur les berges de la rivière, au milieu des roses,
Je lui dirai, elle me dira, nous nous dirons des tas de choses.
La nuit va tomber, je m’obstine, je continue à faire les cent pas,
Je me dis : « Elle va venir, ne t’en fais pas », mais mon attente n’en finit pas.
Et quand s’ouvre la porte et vient vers moi le visage hargneux de son père,
Je m’en retourne, le coeur serré, vers mes pénates, vers ma misère.
Mohamed Khabatou.

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