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Rapport annuel de l’OQLF

Survol du Rapport annuel 2004-2005 de l’Office québécois de la langue française

Guy G. Loubier

Même si la lecture du Rapport annuel de l’Office est parfois lourde pour les profanes, il n’en contient pas moins des données fort intéressantes sur l’état de la langue française au Québec. Ainsi, on y apprend que le français est la principale langue de travail de la très grande majorité des personnes travaillant à l’extérieur de la métropole (92,8 %), alors que dans la région métropolitaine et dans l’île, seulement 72,4 % et 64,8 % utilisent principalement le français Le fait d’occuper un emploi dans l’île de Montréal a une incidence marquée sur l’utilisation de l’anglais au travail. D’autre part, la langue de travail dépend aussi des caractéristiques individuelles des travailleurs. Ceux de langue maternelle française et ceux de langue maternelle anglaise, travaillent principalement dans leur langue, alors que les personnes d’une tierce langue sont partagées entre le français et l’anglais, et ce, avec plus d’acuité dans l’île de Montréal.

Depuis quelques années, l’Office utilise Internet pour diffuser ses produits terminologiques et linguistiques. Le grand dictionnaire terminologique a fait l’objet de 56 millions de consultations en 2004-2005 au regard d’environ 18 millions en 2001-2002, et attire plus de 400 000 visiteurs par mois. Par ailleurs, la Banque de dépannage linguistique (BDL), au cours de son premier exercice complet d’existence, a été consultée plus de 800 000 fois par les internautes pour répondre à leurs questions sur la grammaire, la syntaxe, le vocabulaire, l’orthographe, etc., et les visiteurs ont consulté en moyenne 80 000 articles par mois.

Sur le portail de l’Office, les internautes peuvent aussi consulter un nombre grandissant de ressources documentaires, terminologiques et linguistiques, qu’ils ont visitées, et ce, au rythme de 170 000 fois par mois.

Contextes de travail de l’Office

Le français est largement majoritaire au Québec, mais minoritaire au Canada et en Amérique du Nord. L’accroissement d’une immigration de plus en plus diversifiée, et la baisse du taux de fécondité de la population francophone depuis le milieu des années 60 pèsent lourds dans l’évolution du français au Québec. Il faut également ajouter à ces facteurs les forces dominantes du marché linguistique nord-américain, l’essor des nouvelles technologies et la mondialisation des activités économiques. Cette situation contribue à expliquer l’attrait de l’anglais pour les allophones qui optent à 54 % pour cette langue.

L’un des objectifs de l’Office est d’enrichir de 5 000 fiches par année le grand dictionnaire terminologique afin de répondre en ligne aux besoins terminologiques des Québécois et de contribuer au rayonnement du français. Bien que cet objectif apparaisse fort ambitieux, il faut savoir que le français compte environ 100 000 mots, alors que le nombre de mots en anglais, s’établit à plus de 500 000. Signalons également une nouveauté parue récemment, le Vocabulaire quadrilingue du commerce électronique (français, anglais, espagnol et portugais). http://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/dictionnaires/voc_q_comel_200506.pdf

Problème domestique!
Voici un exemple de problème auquel l’Office se bute dans ses efforts de francisation. Le pourcentage des produits électriques et électroménagers (laveuses, sécheuses, réfrigérateurs, cuisinières, fours à micro-onde, etc. qui comportent des inscr1ptions en français, n’a cessé de diminuer, passant d’environ 65 % en 1990 à 25 % en 1995. La fermeture de certaines usines québécoises serait responsable de cette diminution. L’Office a reçu de nombreuses plaintes de consommateurs mécontents.

Au cours de l’exercice 2004-2005, l’Office a poursuivi ses efforts pour s’assurer que les constructeurs automobiles DaimlerChrysler, GM, Ford, Toyota et Honda continuent à franciser les documents et les outils de travail destinés au personnel technique des concessionnaires. Ces documents comprennent les manuels de réparation, les catalogues électroniques de pièces, et l’ensemble des systèmes informatisés reliant les concessionnaires aux constructeurs. Il y a lieu de féliciter chaleureusement l’Office pour ce travail ardu et de longue haleine

L’Office offre aussi un service d’assistance terminologique et linguistique personnalisée qui lui a permis de répondre à plus de 4 200 questions d’internautes. S’étant engagé à répondre dans les 24 heures, l’Office a tenu sa promesse avec éclat; 4 061 questions ont reçu une réponse immédiate, alors que les réponses à toutes les autres questions, ont été données dans un délai de 12 heures, donc bien avant 24 heures.

Francisation des entreprises
Bien que la francisation des entreprises de 50 employés et plus, ne soit pas une activité très connue du grand public, et qu’elle devrait faire l’objet d’une plus grande couverture médiatique, ce volet est l’un des plus importants du mandat de l’Office. Le taux de certification des entreprises a atteint un sommet de 80 %, et la francisation des logiciels s’est accrue de plus de 10 %. Cependant, on note que les entreprises n’adoptent pas spontanément la version française des logiciels. à la fin de l’exercice, on comptait 4 216 entreprises certifiées et 545 en application de programme. Intervenir auprès des fabricants et distributeurs pour que les produits offerts au Québec respectent les droits des consommateurs est au coeur de la mission de l’Office.

Pour plus de renseignements, consulter le Rapport annuel de gestion, 2004-2005, Office québécois de la langue française.

(Le 31 mai 2006)

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