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JE SUIS L’ENFANT D’UN GRAND PAYS

Texte rendu public à la conférence de presse pour le lancement
de la programmation des grandes festivités nationales, édition 2000.

Je suis
l’enfant d’un grand Pays
par Micheline Scott

Je suis l’enfant qui naît comme tant d’autres, prêt à
découvrir et à boire la vie à grandes gorgées d’espoir.

Celui d’une grande famille dont les frères et sœurs
partagent le même toit.

Dans ce doux temps de l’enfance où je grandis, mon corps change,
se transforme, mes rêves tapissent l’horizon, le goût de découvrir est ma passion.

Alors ma main minuscule mais chaude serre la main de mon père, il
guide mes pas, j’imite ces moindres gestes. Son chemin est le mien et je lui fais
confiance. Les yeux fermés, j’irais au bout du monde à ses côtés.

Mais le temps passe et je deviens trop grand pour que mon corps
m’habite comme un malaise, le temps de mon adolescence fait surface. Ce temps des
questions sans réponses, des bouleversements intérieurs, je veux partir, je veux
grandir, devenir cet être authentique.

Je me rebelle parfois ou j’hésite. Tout s’anime en moi et
parfois, je veux rester là près des miens.

Pris entre l’enfant et l’adulte, la crainte de sortir du
cocon et de devenir papillon me hante.

Je jongle avec les ressemblances et différences et dans ce dilemme, je
deviens l’homme, la femme. Ceux que j’avais quittés, je les retrouve parfois
pour m’apercevoir que malgré tout, nos âmes cherchaient la même route, devenir
vrai, devenir grand.

Je suis une parcelle de l’âme d’un grand pays, mes couleurs
et ma langue ont connu des routes solitaires, je suis une parcelle de l’âme
d’un grand pays, mes chansons et mon sucre d’érable font couler beaucoup
d’encre. Je suis une âme qui veut garder ses chansons venues de France, ses héros,
ses héroïnes d’antan et d’aujourd’hui, cette langue si belle aux accents
de mes rivières.

Je veux marcher la tête haute, en promenant mon histoire, ma culture,
mes découvertes autour du monde.

Je ne courbe plus l’échine. Je suis l’enfant d’un grand pays, mon
chemin ne fut pas facile, je suis l’enfant d’un grand pays, mon nom résonne
dans les forêts comme un coup de canon dans la nuit. J’entends son écho dans mon
âme, j’entends le chant, j’entends son cri : QUéBEC, QUéBEC, je suis
ici…


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