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DU BLOC À LAYTON : LOGIQUE D’UNE « INCOHÉRENCE »

« Souvent Québec varie, bien fol qui s’y fie! » Les périodes électorales ont leurs genres et leur style. Elles ne sont pas le lieu où se débattent tout à clair les grandes vérités et où l’on peut appeler  trop ouvertement un chat un chat. Pourtant, elles ont leur sérieux et leur vérité plus profonds que l’on pourrait le penser.  Au lieu de s’exalter sans trop d’examen pour  des données nouvelles, ou de se désespérer pour  un engouement que l’on juge dangereux, pourquoi ne pas accueillir l’apparente vogue du NPD comme un fait et se demander ce que cela peut bien signifier? Peut-on en conclure, selon le point de vue, à une nouvelle victoire du fédéralisme  ou bien à une inconséquence qui mettrait au rancart toute la question nationale?

L’heure n’est plus à la Révolution tranquille et à son après. On vivait en prise directe sur l’histoire et une ontologie de la nation. Depuis l’an 2000, le Québec vit une déstabilisation due à la prise de conscience de la mondialisation et à une explosion de l’individualisme.  Le Québec s’éprouve comme incertain en lui-même et face à de puissantes oppositions. Plus que jamais il pratique l’art de la demi-conscience et de la procrastination. À part une minorité qui occupe toute l’avant-scène, il juge dangereux tout choix précis entre un fédéralisme vampirisant dont il connaît à fond les détours inchangés, et une indépendance sans chefs et sans vision qui risquerait de déclencher sur lui des représailles meurtrières. L’électorat, qui peut parfois être sage,  choisit entre deux maux le moindre tout en paraissant réserver l’avenir.  Il rejette donc  le Canada traditionnel  représenté par les grands partis canadiens,  conservateurs et libéraux et paraît s’enthousiasmer pour un fédéralisme dégriffé qui serait chargé de valeurs sociales. Ainsi,  on se divertira pour un temps des grandes questions  de notre identité et de notre destin propres.  Mais le Québec attend toujours des politiciens capables de porter  un espoir chevillé à son existence même.

Hubert Larocque, Gatineau.

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