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Racisme et francophobie

L’intolérance canadienne d’hier… à demain. Merci de diffuser!

Dans un contexte où certains politiciens laissent planer des odeurs accusatrices et culpabilisantes d’extrême droite, de xénophobie et de racisme à l’endroit du peuple québécois, nous croyons nécessaire de tenter de définir, par un regard historique, l’objectif poursuivi par ces « mauvaises » odeurs.

  • 1755 : Lors du Grand Dérangement (nom officiel de la déportation des Acadiens), les Britanniques expulsent 12 000 francophones de leur pays natal, déchirant familles et amitiés. Plus du tiers, de 5 000 à 6 000, trouvèrent la mort.
  • Montréal, 1836 : Naissance d’un mouvement pour la partition de l’île de Montréal et du comté de Vaudreuil et de leur rattachement au Haut-Canada. (The Sherbrooke Farmer’s Advocate)
  • Saint-Charles, 25 novembre 1837 : « En pénétrant dans le village, on ne fit pas de quartier; presque tous les hommes furent mis à mort. Plusieurs furent brûlés vifs dans les granges et les maisons qui furent incendiées, car ils refusaient de se rendre. » (George Bell, Rough Notes by an Old Soldier)
  • 1837 : Saint-Charles, Saint-Eustache, Saint-Benoît, Sainte-Scholastique, Saint-Hermas, partout où passe l’armée britannique et les volontaires, on signale pillages, viols, meurtres.
  • Montréal, avril 1849 : L’appel à la violence du Montreal Gazette est entendu et les anglophones passent à l’action : on met le feu au parlement du Canada situé à Montréal et à ses bibliothèques qui contenaient la plus importante collection de livres d’histoire au pays.
  • 1870 : Le premier ministre John A. Macdonald envoie une expédition militaire à Rivière-Rouge. Cette petite bande persécute les Métis français. Point culminant : Elzéar Goulet est lapidé et noyé à l’instigation de John C. Schultz. Ce dernier sera nommé au Sénat avant de devenir lieutenant-gouverneur du Manitoba. (Mason Wade)
  • 1871 : Le Common School Act du Nouveau-Brunswick enlève aux minorités françaises vivant sur son territoire leurs droits à l’école en français.
  • 1877 : Le Public School Act interdit l’enseignement du français à l’Île-du-Prince-Édouard.
  • 1885 : Le Toronto News demande que Louis Riel soit étranglé avec un drapeau français : « C’est tout le service que peut rendre cette guenille dans le pays. » (Cité dans R. Rumilly, Histoire de la province de Québec) Riel sera pendu.
  • 1888 : Les Townshippers soutenus par les orangistes ontariens veulent séparer les Cantons de l’Est du Québec sous prétexte, selon The Globe, qu’Honoré Mercier voudrait détruire la minorité anglaise du Québec. (R. Rumilly)
  • 1890 : Abolition des écoles catholiques et des droits linguistiques de la minorité francophone au Manitoba.
  • 1905 : L’Alberta réduit l’enseignement du français aux première et deuxième années. Après réflexion, ils ont changé d’idée : on a réduit ça à une demi-heure par jour.
  • 1914 : La Première Guerre mondiale éclate. Les Canadiens anglais réclament la conscription, mais le Québec la rejette en bloc. En guise de représailles, l’Ontario bannit le français de ses écoles.
  • 1915 : Mise en application du Règlement 17 en Ontario limitant à une heure par jour l’apprentissage du français pour les Franco-Ontariens. Le diocèse de Pembroke et le clergé ontarien l’imposent même au Québec, dans la région du Pontiac en Outaouais! La population de cette région est toujours en attente d’excuses officielles! 2017 : Les paroisses du Pontiac québécois relèvent toujours du clergé ontarien.
  • 1916 : La loi Thornton abolit l’enseignement du français au Manitoba.
  • 1927 : Le KKK (Klu Klux Klan, regroupement fanatique anti-noir, anti-juif, anti-catholique et anti-français) devient très influent en Saskatchewan. Allié au mouvement orangiste, il prêche la déportation des Noirs et des non-protestants et s’oppose à toute présence de la langue française, si minoritaire soit-elle, à l’extérieur du Québec. Le Klan est présent et très actif au congrès du Parti conservateur provincial en mars 1928.
  • 1929 : James T. M. Anderson est élu à la tête de la Saskatchewan. S’ouvre alors un chapitre sombre dans l’histoire des Fransaskois. Partisan du « English Only » dans les écoles, il prend immédiatement des mesures anti-françaises.
  • 1931 : Le gouvernement de Regina supprime complètement le cours primaire en français. Le français ne peut plus être enseigné plus d’une heure par jour. Les historiens évaluent que le KKK comptait de 10 000 à 15 000 membres en Saskatchewan à cette époque et que le regroupement fanatique fut très influent au sein du Parti conservateur d’Anderson.
  • 1933 : Fondation de la Commission canadienne de la radiodiffusion (CCR). Dès la diffusion de ses premières émissions, la CCR est dénoncée avec vigueur au Canada anglais. On y retrouve le Protestant Vigilance Committee, les Royal Black Knights of Ireland et les Sons of England of Prince Albert. Ils dénoncent le bilinguisme à la radio et déclarent que le Canada ne doit pas devenir un pays bilingue. Ils ajoutent que le français ne doit recevoir aucune reconnaissance officielle à l’extérieur du Québec.
  • 1944 : Le gouvernement implante un système de grandes unités scolaires qui vient mettre un terme à l’existence des petites écoles rurales francophones. Les jeunes Fransaskois deviennent les minorités des grandes écoles centralisées, ce qui cause une augmentation dramatique du taux d’assimilation des francophones.
  • 1970 : Nos libertés suspendues, des policiers partout qui fouillent nos maisons par milliers, nos concitoyens, hommes, femmes, jeunes, enfants, emprisonnés par centaines sans mandat, sans accusation, sans la moindre explication. Oui, tout ça s’est passé chez nous, au Québec, il n’y a pas si longtemps, à la faveur d’une décision de Pierre Elliott Trudeau, devant un parlement médusé, à 4 h le matin, le 16 octobre 1970.
  • 1971 : Le recensement fédéral rapporte un taux d’assimilation des francophones de 50,9 % en Alberta, de 43,8 % en Saskatchewan et de 30 % au Manitoba. Malgré cela, aucune mesure n’est prise par le gouvernement.
  • 1990 : En Ontario, une quarantaine de villes suivent l’exemple de Sault-Sainte-Marie (une ancienne fortification française) et se déclarent « unilingues anglaises ». Dans la municipalité ontarienne de Brockville, un groupe de bons Canadians anti-francophones s’essuient les pieds et crachent sur le drapeau du Québec devant les caméras de télévision.


Et pour la suite, c’est la même histoire qui continue aujourd’hui avec le même objectif
 :

Le gouvernement du Canada :

  • ne reflète toujours pas dans ses lois et ses actions que le français est la langue officielle canadienne à promouvoir partout au pays, y compris au Québec;
  • refuse toujours de s’assurer que l’image internationale projetée par le Canada en est une aussi de pays francophone;
  • ne met toujours pas fin aux éternels conflits d’intérêts (qu’il nourrit!) entre le Québec et les défenseurs du français des autres provinces; il n’y a qu’une et une seule langue française au Canada, et elle doit être promue partout;
  • refuse toujours de soumettre les institutions et les entreprises sous autorité fédérale à cet impératif de promotion et d’avancement du français;
  • refuse toujours de prendre les mesures pour s’assurer :
    • que tous les juges des cours fédérales, y compris de la Cour suprême, connaissent et parlent français;
    • que tous les ministres, les sous-ministres et les hauts fonctionnaires du gouvernement du Canada connaissent et parlent le français;
    • que tous les employés des ambassades et des consulats du Canada et au Canada parlent français et que tous les documents virtuels ou non ont une version française;
    • que tout le personnel travaillant dans les services d’immigration, les aéroports et les services frontaliers canadiens parle français;
    • que tous les gestionnaires et tous les membres des conseils d’administration de toutes les sociétés d’État fédérales, sans exception, parlent français;
    • que tous les employés de la fonction publique fédérale travaillant au Québec et dans la capitale fédérale connaissent, parlent et travaillent en français.
  • s’acharne à maintenir les discriminations systémiques suivantes :
    • Au Québec, le gouvernement de la fédération canadienne exige la connaissance de l’anglais pour près de 65 % de ses postes afin de desservir une population anglo-québécoise de souche de 3 %, alors qu’en Ontario, ce sont à peine 10 % de ses postes pour lesquels la connaissance du français est exigée pour environ le même nombre de Franco-Ontariens qu’il y a d’Anglo-Québécois.
    • Au sein de l’ensemble de l’Administration publique fédérale canadienne, ce sont plus de 50 % des postes qui exigent uniquement la connaissance de l’anglais alors qu’à peine 3,9 % des postes réclament uniquement la connaissance du français. En ajoutant les postes bilingues, c’est presque tous les emplois, soit plus de 91 % de ceux-ci, qui exigent la connaissance de l’anglais. Si ce n’est pas de la discrimination systémique, de l’exclusion, du « tout-à-l’anglais », qu’est-ce?
  • fait en sorte que la ville d’Ottawa qui héberge la capitale du Canada, pays francophone, maintienne ses pratiques de discrimination ne reconnaissant pas au français et à la francophonie un statut officiel;
  • subventionne l’avancement de l’anglicisation du Québec par le sur-financement des universités anglophones, le financement d’organismes dont la mission est l’anglicisation du Québec;
  • n’abandonne pas ses pratiques anglicisantes et américanisantes des ondes canadiennes,
  • n’abandonne pas sa manipulation politicienne consistant à faire croire que le bilinguisme progresse au Canada alors que la réalité est tout autre. C’est l’unilinguisme anglais qui progresse d’environ 2,6 millions de locuteurs tous les dix ans;
  • refuse toujours de réviser ses politiques linguistiques, culturelles et migratoires afin de stopper le recul du français à tous les niveaux au Canada et même au Québec.


Tout ceci nous permet de confirmer pour demain
 :

  • que la défrancisation et l’anglicisation du Canada et du Québec se poursuivront et que les résultats des prochains recensements fédéraux le confirmeront. À moins que!
  • que Statistique Canada tentera de nouveau de trafiquer les données du recensement comme il l’a fait en 2016 pour camoufler la lourde tendance structurante à l’affaiblissement du Québec et de la francophonie.

N’êtes-vous pas tannés!


Recherche et rédaction avec  la collaboration de Paul Morissette, professeur et écrivain

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