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Ostracisme et discrimination toujours en vigueur dans la capitale du Canada, Ottawa

La question qui lui était posée par un citoyen était pourtant très claire :
« Le maire Jim Watson, maire d’Ottawa et sa collègue la Première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, refusent d’accorder le statut de ‘’bilinguisme officiel’’ à la Ville d’Ottawa, une Capitale nationale qui devrait accueillir, en 2017, de nombreux visiteurs et touristes pour célébrer le 150e anniversaire du Canada. »

« Est-ce que le maire Jim Watson peut confirmer à tous les Canadiens, à tous les Francophones du Canada et du Québec, si sa Ville d’Ottawa aura bel et bien la légitimité d’être l’hôte de ces célébrations et de représenter, en toute légitimité, tous les Canadiens si sa ville n’a pas le statut de ville ‘’officiellement bilingue’’?»

Ci-dessous, la lettre en langue de bois ou le bla-bla du maire Watson ne réussit pas à cacher son refus de reconnaître au français un statut de langue officielle dans la capitale.

From: Watson, Jim (Mayor/Maire)
Sent: Thursday, January 26, 2017 12:28 PM
To: reno@storm.ca
Cc: Gravel, Mathieu ; Manion, Lynne
Subject: RE: Bilinguisme officiel pour la Ville d’Ottawa (Capitale nationale) —

M. Renaud,

Je vous remercie de m’avoir écrit à ce sujet.

Tout comme vous, je crois que la présence d’une communauté francophone dynamique et vibrante à Ottawa est essentielle – je fais d’ailleurs la promotion de cette richesse culturelle, chez nous tout comme lorsque je suis à l’extérieur de la ville. Sans le rayonnement et le dynamisme de cette communauté, la ville d’Ottawa ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.

J’ai toujours été un partenaire de la communauté francophone, autant comme maire d’Ottawa que député et ministre au sein du gouvernement de l’Ontario. Comme maire de l’ancienne Ville d’Ottawa, j’ai appuyé SOS Montfort, pour ensuite revendiquer l’agrandissement de l’hôpital.

À titre de ministre à Queen’s Park, j’ai appuyé la création d’un conseil d’administration distinct pour la Télé-Française d’Ontario (TFO), de même que la création d’un commissariat aux services en français de l’Ontario.

J’ai aussi appuyé la création d’une politique de bilinguisme à la Ville d’Ottawa, une politique qui nous permet depuis 2001 d’identifier les lacunes et d’améliorer les services que nous offrons aux résidents francophones d’Ottawa. J’ai appuyé cette politique à titre de maire, et ensuite à titre de député d’Ottawa-Ouest—Nepean, en votant pour le projet de loi 163, qui garantit aux résidents de la Ville d’Ottawa l’existence d’une politique de bilinguisme.

En fait, la politique sur les services en français de la Ville est devenue officielle le 9 mai 2001 lorsque le Conseil municipal de la Ville d’Ottawa a adopté le Règlement 2001-170. Un règlement municipal est le plus haut niveau de prise de décisions à l’échelle municipale. Par conséquent, un règlement municipal reflète la politique officielle de la Ville d’Ottawa. De plus, il est important de souligner que ce Règlement fut adopté en vertu de l’article 14 de la Loi sur les services en français de l’Ontario, tel que stipulé explicitement dans le texte dudit Règlement.

De plus, la Loi de 1999 sur la Ville d’Ottawa a été modifiée le 9 mars 2005, afin d’exiger que la Ville d’Ottawa se dote d’une politique pour l’utilisation des langues anglaise et française dans l’ensemble ou dans certaines parties de l’administration de la Ville, et dans la prestation par la Ville de la totalité ou d’une partie précise des services municipaux. Par conséquent, il existe une exigence provinciale voulant que la Ville d’Ottawa mette en place une politique pour la prestation des services en français. Je suis fier d’avoir appuyé cette mesure et j’ai voté en sa faveur lorsque j’étais député à l’Assemblée législative de l’Ontario.

Compte tenu de ce qui précède, je crois que la politique de la Ville d’Ottawa sur la prestation des services en français, protégée par un règlement officiel de la Ville d’Ottawa, fait en sorte que notre Ville est, en fait, officiellement bilingue.

Mon approche aux enjeux francophones se veut pragmatique. Pour certain(e)s dans la communauté francophone, être en désaccord avec leur définition du bilinguisme veut dire qu’on est « contre la francophonie. » C’est tout à fait faux. La Ville d’Ottawa est en effet bilingue et mon approche est fondée sur les besoins pratiques et quotidiens des résidents et le vrai développement de la communauté francophone. Je suis d’avis qu’il existe plusieurs façons d’appuyer ce développement.

Je pense par exemple à l’offre active de programmes récréatifs et culturels. Les plus récentes données disponibles indiquent une hausse de 26 % des programmes récréatifs offerts en français par notre Service des parcs, des loisirs et de la culture depuis 2010. Il en va de même pour le nombre d’inscriptions de francophones qui profitent de notre offre bonifiée de services, où l’on enregistrait une hausse de participation de plus de 11 % durant cette même période. C’est ce genre d’actions que nous devons poser afin d’aider les familles francophones d’Ottawa à faire vivre leur langue au quotidien.

Par vrai développement de la communauté, j’entends aussi notre appui au Centre La Maison de la francophonie d’Ottawa (CMFO), qui offrira d’ici quelques années d’importants services en français à une communauté grandissante dans l’Ouest.

Par vrai développement, je veux aussi dire notre appui des arts et de la culture en français; des groupes comme la radio communautaire UNIQUE FM. Sans mentionner une contribution majeure à l’agrandissement de La Nouvelle Scène, qui sera le plus important investissement fait par la Ville d’Ottawa dans les arts et la culture francophones.

Il est aussi important de noter que le nombre de plaintes déposées à la Direction des services en français est à la baisse. Le nombre de plaintes est passé de 119 en 2014 à 83 en 2015, soit une baisse de 30 %, et cette tendance à la baisse s’est maintenue en 2016. Cette diminution des plaintes reflète l’engagement continu de la Ville à améliorer sans cesse la qualité des services qu’elle offre à ses résidents francophones.

J’aimerais croire que notre Comité consultatif sur les services en français, composé de résidents engagés, et le Caucus francophone du Conseil municipal, que je préside, jouent aussi un rôle important dans la promotion et la résolution des enjeux qui importent à nos résidents francophones.

Je suis fier que mon bureau travaille étroitement avec ces partenaires dans la communauté – de même que d’autres groupes comme ACFO-Ottawa et le Regroupement des gens d’affaires de la capitale – pour faire avancer les dossiers qui sont importants pour la communauté.

Cela dit, la communauté francophone a aussi à cœur plusieurs autres enjeux municipaux. Des résidents francophones d’un bout à l’autre de la ville me disent qu’ils sont satisfaits que leurs taxes municipales augmentent de façon minime et à un rythme prévisible. Ils me disent qu’ils sont heureux de la progression du train léger, de nos projets d’infrastructure créateurs d’emplois, et du réaménagement du parc Lansdowne. À les écouter, j’ose croire que la majorité des citoyens se réjouissent du progrès que nous avons accompli comme Ville au cours des quatre dernières années, et ce, tout en étant soucieux de l’intérêt de l’ensemble des contribuables.

La Ville d’Ottawa et ses citoyens doivent travailler côte à côte pour offrir aux francophones les moyens de leurs ambitions et appuyer les institutions qui font vivre le français à Ottawa. Nous devons aussi cerner d’autres occasions qui leur permettront de s’épanouir. À ce titre, je tiens à vous assurer que mon équipe en fait une priorité quotidienne.

Je vous remercie de votre engagement et de m’avoir fait part de vos commentaires.

Cordialement,

Jim Watson
Maire
Ville d’Ottawa

JW/ps
c.c. ACFO-Ottawa; Kathleen Wynne, PM Ontario


Sent: Monday, January 09, 2017 3:47 PM
To: editorial@ledroit.com
Subject: Bilinguisme officiel pour la Ville d’Ottawa (Capitale nationale) —

A l’éditeur,
Le Droit

Objet: Bilinguisme officiel pour la Ville d’Ottawa (Capitale nationale) – 150e Anniversaire de la Confédération —

Le maire Jim Watson, maire d’Ottawa et sa collègue la Première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, refusent d’accorder le statut de ‘’bilinguisme officiel’’ à la Ville d’Ottawa, une Capitale nationale qui devrait accueillir, en 2017, de nombreux visiteurs et touristes pour célébrer le 150e anniversaire du Canada.

Il n’y a pas si longtemps, M. John E. Kent, du Centre d’études en gouvernance de l’Université d’Ottawa, soulevait un point important sur les célébrations du 150e du Canada (Le Droit, 14 août 2014). M. Kent soulignait le fait suivant: ‘’Si la Ville d’Ottawa persiste dans son unilinguisme officiel, on ne peut imaginer qu’elle aura la légitimité d’être l’hôte des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération.

Est-ce que le maire Jim Watson peut confirmer à tous les Canadiens, à tous les Francophones du Canada et du Québec, si sa Ville d’Ottawa aura bel et bien la légitimité d’être l’hôte de ces célébrations et de représenter, en toute légitimité, tous les Canadiens si sa ville n’a pas le statut de ville ‘’officiellement bilingue’’?

M. Renaud
Gatineau, Québec.

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