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Expansion de l’anglais au collégial : le gouvernement abandonne le Québec


Jean-Paul Perreault, président d’Impératif français, s’insurge vigoureusement contre la nouvelle dérive linguistique du gouvernement du Québec. Sous couvert de l’autonomie de gestion des Cégeps, le gouvernement lance les Cégeps dans une spirale défrancisante!


Après l’anglicisation du primaire, puis du secondaire, le gouvernement s’en prend aux établissements postsecondaires. L’un des objectifs est de fournir aux Universités McGill et Concordia les étudiants qui leur manquent pour accroître leur phase expansionniste dans le décor montréalais. Et l’autre objectif majeur est d’ordre électoral : satisfaire l’électorat anglophone en imposant l’anglais comme langue publique commune.

Les dérives postuniversitaires ont été jusqu’à maintenant nombreuses : l’anglais dans les cours de deuxième cycle au sein des universités de langue française, sa pénétration dans les cours de premier cycle, la dévalorisation du français parmi les critères de recrutement des professeurs, notamment comme critère de publication, etc. De même, le choix d’accorder à la minorité anglo-québécoise un des deux méga-hôpitaux universitaires montréalais (le CUSM), puis de réserver à celui-ci, par son Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) un quart de la population québécoise (aux trois quarts francophone), incluant la totalité des nations autochtones du Grand-Nord (Cris et Inuits), sont des décisions anglicisantes lourdes de conséquences pour l’avenir. Sans oublier cette autre décision d’opter pour un enseignement de la médecine en anglais en Outaouais, au profit de l’Université McGill, qui ne dépêchera même pas de professeurs sur place (puisque les cours se donneront essentiellement par vidéo-conférence). Impératif français a déjà dénoncé cette décision, et notamment ses effets d’entraînement sur d’autres cours universitaires et même… collégiaux.

Il y a quelques jours, un quotidien montréalais révélait que le Cégep Bois-de-Boulogne, de langue française, s’engageait dans un échange de programmes avec le Cégep Dawson, de langue anglaise. Le premier entend offrir dès 2018 des cours en anglais tandis que le second en offrira d’autres en langue française. La justification première : pallier à la diminution de la clientèle dans les Cégeps de langue française en recrutant dans les Cégeps de langue anglaise, qui débordent d’inscriptions. Il y a là une stupidité innommable puisque la valorisation de l’anglais confirmée par les Cégeps de langue française ne pourra qu’amener les étudiants collégiaux là où ils apprendront véritablement la langue anglaise, en vue d’une entrée dans les institutions universitaires ou les entreprises de langue anglaise. Ainsi le directeur adjoint des études du Cégep Dawson voyait-il son institution ajouter ce rôle de « passerelle » vers l’Université McGill. Du côté anglophone, on ne semble pas se méprendre quant aux avantages de tels arrangements : pourquoi poursuivre au collégial en langue française alors que l’essentiel est d’apprendre la langue anglaise ?

Selon ce raisonnement, il est inéluctable que de plus en plus d’institutions collégiales publiques vont à l’avenir suivre les traces des Cégeps « Bois-de-Boulogne et Dawson », qui suivent elles-mêmes celles des Cégeps Saint-Laurent (fr.) et Vanier (angl.), ou les cours bilingues des Cégeps privés LaSalle et O’Sullivan à Montréal, de Mérici à Québec et Laflèche à Trois-Rivières. Le plus inquiétant est de voir comment le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur s’en lave les mains. Deux directeurs adjoints de programmes concoctent des brèches majeures dans l’enseignement en français des institutions collégiales et le ministère, d’une part affirme ne pas être au courant et, d’autre part, défend la « flexibilité » dont disposent les Cégeps pour établir tous les projets les plus antipatriotes qui soient.

Pour le président d’Impératif français, la solution ne consiste pas à introduire plus d’anglais au collégial français. Plus d’anglais va amener encore plus d’anglais par le simple jeu de la concurrence. Et plus d’anglais signifiera plus d’anglophones et plus de départs vers le reste du Canada.

La véritable solution est de n’avoir qu’un seul réseau collégial de langue française pour tous et toutes puisque le problème réside, pour le marché québécois du travail, dans la méconnaissance du français chez les anglophones et les allophones, le français étant la langue commune d’usage public et la langue de travail. Les anglophones et allophones incapables de considérer leur avenir en français au Québec n’auront plus à quitter pour un environnement anglophone. « Si, pour le gouvernement, le Québec est français, il doit agir en ouvrant l’accès au travail et l’avenir par la maîtrise du français au Québec », poursuit M. Perreault avant d’ajouter : « le passage obligatoire par un seul réseau collégial de langue française est la solution évidente! »

Adresse utile :


Sébastien Proulx
ministre.education@education.gouv.qc.ca

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