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L’Église pratique le racisme !

Pape François 2016Gatineau, le 8 juillet 2016 – Le 22 février 2016, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a présenté aux Franco-Ontariens des regrets très officiels pour l’imposition en 1912 du Règlement 17, ayant eu pour effet d’interdire l’enseignement en français dans la province après la deuxième année du primaire. L’application de ce règlement ethnocidaire a été suspendue en 1927, mais ses séquelles se font toujours sentir aujourd’hui dans l’ensemble de la collectivité francophone de l’Ontario.

Ce que le public ignore, c’est que le clergé anglo-irlandais francophobe qui appuyait ouvertement le Règlement 17, avec l’appui regrettable du Vatican, administrait un diocèse (Pembroke) qui englobait la région québécoise du Pontiac. Ce diocèse ontarien contrôlait l’organisation paroissiale et scolaire des Québécois francophones du Pontiac, imposant aux écoliers de langue française un régime semblable à celui du Règlement 17.

Des citoyens et organisations ont appelé en vain l’Église et le gouvernement québécois à leur secours. En désespoir, ils ont même sollicité le soutien d’organisations franco-ontariennes rompues à la lutte contre le Règlement 17. La situation scolaire des Pontissois s’est en partie améliorée dans les années 1960 quand Québec a créé son ministère de l’Éducation et libéré les écoles de l’emprise du clergé francophobe de Pembroke.  Mais il a fallu attendre la création des commissions scolaires francophones à la fin du XXe siècle pour que les francophones pontissois aient droit à un enseignement entièrement en français. Le mal était fait et quant à elle, la situation religieuse n’a guère évolué depuis plus de 100 ans.

Impératif français estime que les francophones du Pontiac ont droit aux mêmes excuses que les Franco-Ontariens pour le régime répressif d’anglicisation qu’ils ont subi pendant si longtemps. Et, pour que ces regrets aient une valeur réelle, ils doivent s’accompagner de réparations susceptibles de mettre fin, une fois pour toutes, aux injustices que subissent toujours les Pontissois en 2016.

L’Église catholique doit, en tout premier lieu, s’excuser d’avoir persécuté les francophones du diocèse de Pembroke, tant du côté ontarien que québécois. Les dirigeants de l’Église catholique n’ont plus d’autorité sur les écoles, mais ils peuvent apporter des correctifs au sein de leur propre organisation en intégrant les paroisses du Pontiac à l’archidiocèse de Gatineau, conformément à des engagements pris il y a plus de 50 ans.

La hiérarchie catholique n’a pas besoin d’enquêter pour voir l’injustice de la situation. Elle est déjà au courant. Persister à ne pas réparer rend l’Église actuelle complice d’actions racistes du passé.

Le gouvernement du Québec, pour sa part, doit s’excuser d’avoir abandonné si longtemps les francophones du Pontiac à leur triste sort. Son inaction historique est aussi coupable que les actions déshonorantes du clergé. Un programme et des mesures concrètes gouvernemental de réparation historique s’imposent.  Et sans tarder, à titre d’amorce de réparation, Québec doit  dépêcher des enquêteurs dans cette région outaouaise pour enfin dresser un bilan de la situation réelle de la francophonie pontissoise.

Enfin, même si le gouvernement fédéral semble exempt de responsabilité directe dans l’application de mesures répressives contre les Pontissois de langue française, il convient de rappeler que les auteurs du pacte fédératif avaient inclus le Pontiac parmi les circonscriptions provinciales protégées du Québec en 1867 (article 80 de l’AANB), dans le but exprès d’assurer la domination anglaise dans cette région. Vu la suite des événements, un petit mea culpa fédéral ne serait pas de trop.

Source :

Jean-Paul Perreault, Président
Mouvement Impératif français

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