Rechercher
Close this search box.

Du français de façade

Toy's R UsÀ l’automne 2015, la ministre de la Culture, des Communications et ministre responsable de la Charte de la langue française, Mme Hélène David, par l’intermédiaire du député de Sherbrooke, son adjoint parlementaire,  M. Luc Fortin, convoquait des représentantes et représentants d’organismes, notamment d’Impératif français, afin qu’ils lui fassent part de leurs recommandations pour « la rédaction de la modification réglementaire » sur l’usage des marques de commerce comme noms d’entreprise.

Pour Impératif français, cette nouvelle réglementation devait être claire et accorder une place nettement prépondérante au français et surtout ne pas réduire cette place à sa seule présence dans l’affichage extérieur des marques de commerce. Autrement dit, le nouveau règlement devait inclure les multiples plateformes utilisées par les entreprises pour faire la promotion de leur marque de commerce, que ce soit dans leur site Web, sur les réseaux sociaux, dans les médias ainsi que dans leur documentation commerciale, administrative ou professionnelle.

WalmartCostco 2015Alors que l’on croyait que le message était d’une limpidité à toute épreuve, quelle stupeur ce fut de découvrir, dans un article du Soleil du 29 janvier 2016, que le gouvernement du Québec s’apprête à nous écraser et à effacer encore davantage le visage français du Québec en légalisant l’américanisation du paysage culturel du Québec. En effet, dans cet article : Slogan en français: Walmart dit aller au-devant du règlement,  il appert qu’après avoir dépensé plusieurs millions de dollars en procédures judiciaires pour ne pas nous respecter, pour nous américaniser, les multinationales pourraient dorénavant le faire en toute légalité avec en prime l’appui du gouvernement du Québec et de l’Office québécois de la langue française (OQLF).

Canadian TireAinsi, au lieu de franciser entièrement leur nom comme l’ont déjà fait plusieurs entreprises ou – et c’était déjà si peu demander – d’ajouter un générique ou un descriptif en français à leur marque de commerce comme l’exigeait l’OQLF, quelques mots de français sur la façade suffiront! Et on ne parle même pas des nombreuses autres façades dont les nombreuses plateformes énumérées précédemment. Le gouvernement du Québec s’apprêterait donc à reconnaître légalement le droit aux Canadian Tire, Toys R US, Costco Warehouse, Curves, Old Nagy, GAP, Payless Shoe Source, Bulk Barn, Best Buy… de continuer à  niveler, angliciser et polluer notre paysage culturel!

Best Buy 2015Pour mesurer l’étendu du recul, il faut se rappeler qu’initialement la loi 101 exigeait la francisation de toutes les raisons sociales!

Finalement, nous sommes en droit d’être méfiants! Car en plus d’accorder plus de pouvoirs d’anglicisation et d’américanisation du Québec aux grandes entreprises, cette réforme oubliera sûrement de baliser par de meilleurs règlements le droit au travail en français et l’obligation aux allophones et anglophones d’apprendre le français!

Sur le même sujet, les articles suivants d’Impératif français : L’arrogance a un goût! et Fin à la pollution linguistique par des marques de commerce non conformes?

Source :

Jean-Paul Perreault, président
Impératif français

Nous avons besoin de vous

Contribuez à Impératif français en faisant un don ou en devenant membre !