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Nivellement par le bas ou mépris de la langue française en éducation : une voie de rechange plus cohérente

Yves Bolduc

Suivi au reportage de M. Robert Dutrisac : Bolduc veut le pouvoir de mettre les écoles sous tutelle : Le ministre de l’Éducation souhaite agir contre les écoles déficientes

On s’attendrait à ce qu’un gouvernement national, et tout particulièrement un ministre de l’Éducation du gouvernement du Québec, toute allégeance politique confondue, fasse preuve d’une affirmation avérée et déterminée de la primauté de l’Éducation en français et de la maîtrise de la langue française dans les écoles et l’organisation scolaire et pédagogique, de la maternelle à la douzième année.

Pourtant trop déjà confirme une forme de méconnaissance de la règle naturelle que les Romains résumaient par la maxime Amor Patrea nostra lex!

Ainsi le Devoir (Robert Dutrisac, édition du samedi le 24 octobre dernier) révélait une attitude étrange du ministre de l’éducation quant à l’exigence de réussite des examens de français à l’obtention du diplôme d’études collégiales ( DEC).

L’étrangeté de la situation est énorme : un ministre de l’éducation qui entend dispenser des étudiants d’exigences minimales pour l’obtention d’un diplôme d’études! Quelle honte qu’une telle incitation au nivellement par le bas de la qualité des diplômes et, de manière particulière, quel mépris envers la langue française identitaire! L’incohérence est totale sur le plan de l’organisation pédagogique. Ah! Si l’actuel ministre de l’éducation avait le goût de la lecture nous le référerions à la donne suivante : les difficultés de tant d’étudiants collégiaux en français ( 15% des étudiants échoueraient un premier examen de français mais les deux tiers répondraient aux exigences après des enseignements d’appoint.) devraient susciter une réponse pragmatique plus éclairée, ainsi une approche constructive ferait en sorte que les étudiants échouant une deuxième fois seraient inscrits à une formation complémentaire par laquelle ils acquérraient la maîtrise d’un vocabulaire, d’un lexique, d’une terminologie répondant aux exigences de leurs choix de carrière. Mais il y a plus, les difficultés décrites peuvent être corrélées à celles rencontrées dès le primaire en lecture et en écriture : les difficultés en lecture enchaînent des difficultés scolaires subséquentes, voire le décrochage. Monsieur le ministre devrait alors comprendre que la réponse à long terme exigerait un renforcement du goût de la lecture au primaire et le soutient déterminé de l’aide aux devoirs. Mais le ministre aura proclamé une réduction de budgets sous le volet de l’achat des livres pour les bibliothèques scolaires, et incité les commissions scolaires à menacer de réduction de services d’aide aux devoirs. Entendons encore que beaucoup des difficultés futures des jeunes du primaire sont liées à des difficultés en orthophonie, on aura là aussi préconisé une coupure de services!

Tous azimuts, le gouvernement du PLQ affiche un mépris ( au mieux une méconnaissance de la situation de problèmes) envers la vitalité de la langue française identitaire. Dans la même édition du Devoir, on rapportait que le MIDI ( nouvelle appellation du MICC, on met l’accent sur la diversité et non sur l‘obligation d’intégration. Dès 2010 nous avions suggéré que le MICC soit renommé le MIICQ -ministère de l’immigration, de l’intégration et de la citoyenneté québécoise- car l’immigrant a l’obligation de s’intégrer à sa société d’accueil, et celle-ci a le devoir de l’intégrer positive dans le respect de la diversité culturelle) annonce la fermeture des bureaux régionaux ce qui suscite un lot d’interrogations sur le maintien des services de francisation et d’intégration offerts aux immigrants en région alors le mot d’ordre d’austérité du ministre Bolduc aux Commissions scolaires provoque des annonces de coupures dans les services de francisation…  

Le Québec eût de grands ministres de l’Éducation : Paul Gérin-Lajoie, Jean-Guy Cardinal, Jacques-Yvan , Morin, Camille Laurin, Claude Ryan, mais que de désolation sous l’ère PLQ depuis 2003! Pauvre société distincte : un prochain quatre années d’inepties en Éducation et en immigration et Montréal sera définitivement anglotrope!

En terminant, nous réitérons l’argumentaire proposé â titre position de rechange â l’attitude d’abandon du ministre affiche en écho au rapport de nature administrative de  M. G. Demers. Si tant d’étudiants collégiaux éprouvent des difficultés à réussir l’épreuve de français, alors que ceux qui échouent une deuxième reprise de l’examen de français soient inscrits à une formation complémentaire mettant l’accent sur un vocabulaire, un lexique, une terminologie et des lectures en relation à leurs choix professionnels car ils devront toujours trouver une fierté à pouvoir s’exprimer dans un bon français dans leurs milieux de travail…

Michel Pagé
Montréal

Références sélectives sous le thème de la cohérence en Éducation :
– https://coopuqam.com/275283-Des-arguments-autour-de-themes-portant-sur-la-coherence-du-systeme-d-enseignement-en-Francais-produit.html ( réédition 2013);
– Résolution de problèmes en éducation par voie de similitude avec celui de la santé. McGill Journal of Education. Vol 29 No. 1 hiver 1994.

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