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L’insoutenable intolérance du Canada

Le speak white opère toujours, et le fond orangiste et red-neck n’est point disparu.

L’insoutenable intolérance du Canada anglais oblige à exercer avec lucidité et détermination des fonctions du MICC et du MRI

 
On aurait tort de prétendre que la société anglophone canadienne est plus tolérante que la société québécoise. Elle oblige à la subordination à la langue anglaise, le speak white opère toujours, et le fond orangiste et red-neck n’est point disparu. On n’a qu’à lire les commentaires dans les journaux anglophones pour déjà saisir l’ampleur du  mépris viscéral envers ce qui ne s’exprime pas en anglais…  Il y a au Canada anglais un discours en deux couches : une apparente tolérance, puis en sous-couche un extraordinaire mépris dont relève le mépris pour les langues autochtones et les cultures amérindiennes au Canada anglais. Toutes les lois linguistiques passées au Canada anglais de l’Ouest depuis Louis Riel disent tout de l’intolérance de fond du Canadian, et l’insoutenable combat que doit lirer le Canadien-français pour affirmer sa langue identitaire…
Par ailleurs, la société anglophone canadienne n’est pas de pensée monolithique, Halifax n’est pas Toronto. Beaucoup des attitudes apparemment tolérantes proviennent de besoins économiques pour une main-d’œuvre abondante et renouvelée.  Que survienne une récession dans l’Ouest et vous serez en mesure de jauger le degré réel de tolérance du Canada anglais pour l’immigration à portes ouvertes!
C’est un peu dans ce cadre de fond que doit être aussi jugé le multiculturalisme canadien ayant succédé à l’idée de Biculturalisme et Bilinguisme (http://quebec.huffingtonpost.ca/michel-page/egalitarisme-au-multiculturalisme-canadien-antithese-souverainete-nationale_b_4182432.html).
Certes l’immigration à portes ouvertes pose de plus grands défis au Québec qu’au Canada anglais en raison de la langue et de la culture, et de l’insécurité de peuple minoritaire de la société d’accueil.  Mais ce défi relève aussi des écarts de prospérité économique entre le Québec et les provinces à l’Ouest du Québec.
Le Canada anglais exige de fait, par des attitudes intolérantes et par l’attraction imparable de la langue anglaise, une intégration qui ne peut être égalée au Québec, et encore moins au Canada français. Posons alors comme prémisse que certaines conditions de fait conditionnent déjà, avant même que le migrant pose les pieds au Canada, une situation d’intégration puis d’assimilation à la langue anglaise et à la société anglophone.
Ainsi le Canada anglais, par le gouvernement fédéral, choisit les réfugiés et les immigrants de la catégorie de la réunification des familles. Déjà dans les camps de réfugiés, les autorités fédérales enseignent l’intégration à l’anglais. À titre d’illustration, on aura vu récemment le PM S. Harper promettre une aide à l’éducation des enfants dans des camps de réfugiés syriens.
Je me permets de ramener en avant-plan cette donnée essentielle à l’intégration harmonieuse à la langue et à la culture canadienne-française,  pour bien faire comprendre  le rôle pro-actif potentiel du MICC/MRI auprès des immigrants dits réfugiés et de la réunification des familles, en attente de traitement des demandes d’immigration – ainsi en Syrie, ainsi dans le cadre de l’aide annoncée aux Philippines après le dernier typhon.
Les conditions préalables d’intégration ne sont pas justes, à armes égales. Le  Québec par l’action concertée du MICC et du MRI doit alors remplir un rôle, rôle  qu’ils n’assument pas actuellement…
On se doit de ramener au centre des discussions entre le Québec ( et le Canada français) et le Fédéral ce genre de déséquilibre structurel qui fait toujours pencher la balance dans le camp du Canada anglais.. et engendre la chute du poids du français au Canada…
L’étreinte d’une Confédération n’excuse pas le laxisme et le manque de lucidité de trop d’administrateurs de la chose publique québécoise. Ainsi,  le Québec ne peut pas favoriser l’immigration franco-musulmane et ensuite se plaindre qu’on a trop de femmes voilées! J’ajouterai que la surconcentration sur Montréal des immigrants produit des effets néfastes que nous commençons à découvrir.
L’incohérence de conserver un fort taux d’immigration de pays musulmans sous prétexte d’une compatibilité linguistique alors que tout, au fond, de la discorde autour des la Charte de la laïcité et des signes ostentatoires relève de l’attitude de non-intégration de nouveaux arrivants de confession musulmane de sociétés plus fermées. Les nouvelles vagues d’immigration portent ( référence: des études de l’Institut Fraser) le potentiel de dérapages intégristes ou de menaces à la sécurité du Canada ( tant intégristes terroristes que gangs de rue issus de l’immigration récente: les journaux pan-canadiens rapportent une foule de cas depuis quelques années).
Par ailleurs, la conjoncture et les difficultés économiques dans des pays européens de langue romane  ouvrent un potentiel de recrutement d’immigrants  francophiles ou francophones en provenance de l’Espagne, de l’Italie…  Or, cette voie a été trop négligée par le MICC et le Ministère des Relations extérieures et de la Francophonie (MRI).
Dans cet ordre d’idées, le MICC aura tout avantage à corriger sainement et utilement le tir de la politique des niveaux et de la composition de l’immigration… et à revoir la loi québécoise sur l’immigration…
On comprendra que cette suggestion porte sur les modes de recrutement de l’immigration et le rôle actif que les représentations du Québec ( MRI) au sein de l’espace francophone et francophile européen devraient jouer.
Le MRI a fonction d’accueillir des représentants du MIIC dans leurs fonctions de recrutement et de sélection des immigrants dans les bureaux du Québec à l’étranger. La cohérence accrue de nos suggestions permettrait de mieux recruter, sélectionner et intégrer les immigrants allophones, francotropes ou francophiles.
Nous avions par ailleurs fait valoir le rôle pro-actif que devrait exercer le Québec dans la francisation des migrants des catégories réfugiés et réunification des familles désirant émigrer au Québec, voire au Canada français.
À cet égard, le MRI/MICC pourrait jouer un rôle déterminant ainsi dans des situations précises telles en Syrie ou dans le cas de l’aide annoncée aux Philippines. -(la Syrie comptait traditionnellement bon nombre de locuteurs francophones, mais tout le champ d’intervention est laissé aux recruteurs du Canada anglais et les réfugiés sont initiés à l’anglais)-.
Dans tous les cas, il ne faut pas attendre que le Commissaire aux langues officielles ( CLO) fasse autre chose qu’officier une parade d’égalité linguistique au Canada alors même que les anglophones du Canada anglais alimentent un climat d’incertitude pour la survie même d’une foule de communautés franco-canadiennes…
Ainsi, beaucoup devrait être fait, et nous regrettons un peu que si peu l’ait été…
 
Michel Pagé
Montréal, Janvier 2014, revu février 2014
 
Références partielles :
. http://www.zone.coop/librairie/sciences-politiques/politique-quebecoise-et-canadienne/482850-un-passe-un-destin-ou-l-avenir-d-un-peuple.html
. http://quebec.huffingtonpost.ca/michel-page/egalitarisme-au-multiculturalisme-canadien-antithese-souverainete-nationale_b_4182432.html
http://www.librairie.umontreal.ca/product.aspx?id=318639, chap 2 et chap 6
Études de l’Institut Simon Fraser, 2005, 2009, Mass Immigration etc.

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