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DES ÉCOUTEURS POUR LE PREMIER MINISTRE DU QUÉBEC

Pauline MaroisJusqu’à peu, on croyait dur comme fer, en vertu d’un vieux complexe, que la connaissance et la pratique de l’anglais conféraient l’intelligence, le savoir et la culture. Un malencontreux voyage de Mme Marois en Écosse ramène la question à l’ordre du jour. Peut-on croire que l’anglais soit l’unique clé du monde moderne? Le caractère quasi obligatoire de sa connaissance ne tient pas tant à sa valeur intrinsèque qu’au fait que les Américains ne connaissent à peu près pas d’autres langues que la leur.

À vrai dire, une seule langue est nécessaire, la sienne. Les autres sont de convenance ou d’utilité, parfois de nécessité circonstantielle. Pour les bourgeois de jadis, l’anglais, avec d’autres langues, a pu être une élégance culturelle. On voit assez peu ce que l’anglais d’aujourd’hui peut transmettre de culturel au-delà du jargon technique et commercial, sinon une culture de masse  primaire et insignifiante. En revanche, l’anglais, par la puissance des États-Unis, possède le terrible pouvoir d’insinuer  un sentiment d’infériorité et de honte de soi à qui ne le connaît pas du tout ou pas assez. 

Toutefois, on a vu dans les commentaires sur l’anglais de Mme Marois, avec les résidus du vieux complexe, percer, même chez les « fédéralistes », une prise de conscience identitaire. C’est là chose nouvelle qu’il faut souligner. En effet, l’affirmation que le Québec est un pays français menace fort de n’être comprise et acceptée que dans un usage strictement local. Si le premier ministre du Québec parle anglais dans ses voyages, s’il  participe aux réunions fédérales en anglais, comment voulez-vous que notre caractère français soit connu et pris au sérieux?

En arrivant au pouvoir, une merveilleuse amnésie devrait rendre la premier ministre du Québec sourd à l’anglais et incapable de le parler dans la sphère publique.  Que ce soit dans les conférences fédérales-provinciales ou à l’étranger, même s’il entend et parle l’anglais à la perfection, il devrait, comme le président de la Russie ou de la Chine, prendre des écouteurs et  ne communiquer avec ses interlocuteurs que par le truchement d’un interprète. Voilà ce que seraient, en plus de la conscience de sa fonction, la cohérence, la fierté et l’affirmation nationales!

Hubert Larocque, Gatineau. 

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