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CHARTE DE LA LANGUE FRANÇAISE

Français, quand tu nous échappes…

Nous avons connu bien des défaites, des trahisons au point que nous avons fini par les considérer comme notre substance même et pour certains, sous les noms de réalisme et d’ouverture,  comme des motifs de fierté! Ce qui s’agite autour de la loi 14 ajoute encore à la confusion et à une sorte de décadence tranquille dans laquelle nous nous enfonçons de plus en plus. S’il est une évidence, c’est que notre conscience et notre pratique linguistiques sont en train de régresser à un stade antérieur à la Révolution tranquille.  Tout ce grand espoir que nous avions mis dans la loi 101 est en train de s’effriter lamentablement.

Reportons-nous en 1976. Cette loi fut combattue et par le Canada anglais et par le fédéralisme québécois  de façon quasi unanime, comme le fer de lance de la rupture du lien colonial entre le Canada et le Québec. Ce serait une grande illusion de croire que cette loi soit plus acceptée aujourd’hui qu’alors.  On prétendra le contraire, mais on ne perd aucune occasion de l’affaiblir et de l’écraser sous le masque des Chartes des droits. Une Cour de justice dite « suprême » travaille, de jugement en jugement, à une érosion du français, à une sape qui rétablit peu à peu le Régime anglais. Ainsi protégée et fortifiée, l’avance de l’anglais dont Montréal est l’épicentre aveuglant compromet le caractère français du Québec tout entier.  

L’Assemblée nationale expose aux yeux de tous un déplorable esprit de parti qui démoralise une population déjà divisée et incertaine d’elle-même. Alors que la situation exigerait une union sans faille de tous les partis sur l’affirmation du français comme caractère national du Québec, on assiste à de lamentables divisions quand ce n’est pas à l’hostilité, au mépris et à l’indifférence pure et simple. Fidèle à sa base électorale, le parti libéral s’en tient à un au laisser-faire anglicisant, la CAQ refuse tout le contenu significatif et efficace de la loi 14, le parti québécois fragilisé et éperdu de perdre le « pouvoir », hésite, se contredit et recule comme jamais. Voilà, entres autres, le triste résultat d’une élection ratée, reflet de notre désarroi collectif.

Hubert Larocque, Gatineau.

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