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LE MAGAZINE GÉO

GéoLettre ouverte à Monsieur Éric Meyer, rédacteur en chef, GÉO
lecteurs@geo.presse.fr

Monsieur le rédacteur en chef,

Quand j’ai reçu le numéro 391 (septembre 2011) de la revue GÉO, je me suis promis qu’au prochain renouvellement de mon abonnement (237063), je vous informerais de mon désaccord profond quant au contenu de votre éditorial « Do you speak anglais? ».

Vous affirmez péremptoirement : « La maîtrise de l’anglais est aujourd’hui plus proche de celle d’une connaissance de base … que celle d’une langue étrangère». Et vous passez le rouleau compresseur sur toute opinion divergente en ajoutant :«…que cela plaise ou non… »

De nombreuses raisons et maints arguments motivent mon désaccord et militent en faveur du combat mené par les nations de la planète contre l’hégémonie nivelante de l’anglais. Cette revue n’est pas la place pour disserter sur un tel sujet. Mais je me permets de donner quelques exemples de cette malheureuse uniformisation linguistique et par voie de conséquence comportementale : publicité tapageuse et vide de  contenu informatif; médiocrité culturelle et médiatique; mondialisation d’un système économique basé sur l’exploitation désordonnée et l’abus de prélèvements des ressources; alimentation débilitante; aliénation de la créativité; perte de la diversité essentielle à la survie de l’humanité; glorification de la violence; etc… La monoculture ne peut que tuer l’avenir.

En tout respect des personnes qui utilisent cette langue, j’estime que l’anglais est une langue impérialiste et ses promoteurs tentaculaires comme cette pseudo société de formation «Education first» (prétextant la tenue d’immersions linguistiques à l’étranger) sont très habiles pour envahir et miner l’humanité. Je suis cependant en accord avec vous sur un point : l’apprentissage d’autres langues est important voire nécessaire. Mais nous gaver ou nous faire ingurgiter de force l’anglais sous de fallacieux prétextes, est contreproductif et propre à niveler l’humanité par le bas.

Toutefois, je veux bien vous prendre au mot et comme, selon vous, la télévision pourrait jouer le rôle d’un excellent et très démocratique maître d’école, pourquoi la revue « National Geographic » n’en ferait-elle pas autant?  Je m’empresse donc d’obéir à votre conseil et, en m’abonnant à « National Geographic » en lieu et place de « GÉO », j’apprendrai l’anglais qui vous est si cher. Ainsi ce geste contribuera à me démarquer de cette plèbe inculte qui ne sait causer qu’en d’autres langues que l’anglais.

Jean-Marie Latreille
Saint-Anicet, Québec 

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