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LANGUE SOUILLÉE

Extrait de http://www.journaldequebec.com/2012/04/17/langue-souillee

Langue souillée
Matthieu Payen / Agence QMI
Hier à 19:11

Langue souillée

Photo Matthieu Payen / Agence QMI

Des dizaines de paniers portant l’inscription anglaise «Soiled Linen» (linge souillé) ont fait leur apparition ces derniers jours à l’Hôpital Saint-Luc du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM).

Cette situation contrevient une fois de plus aux dispositions de la loi 101 et prouve qu’il est difficile de se prévaloir du titre de «plus grand centre hospitalier universitaire francophone en Amérique du Nord».

«C’est impardonnable, a soutenu le président d’Impératif français, Jean-Paul Perreault. C’est avec les impôts de Québécois que l’on paie des fournisseurs qui se moquent de notre culture. Les gestionnaires de cet hôpital mériteraient une thérapie de respect envers la particularité linguistique du Québec.»

Une courte visite sur les lieux a permis de constater que dans les chambres et les couloirs d’au moins quatre étages du pavillon, on pouvait trouver ces bacs blancs sur roulettes. Sur le couvercle des paniers, l’inscription « Soiled Linen » était écrite en grosses lettres bleues.

Autocollants absents

«On vient de recevoir ces bacs, a précisé une infirmière de l’hôpital. C’est un peu bizarre, mais ça doit probablement venir d’un fournisseur américain ou ontarien.»

«Ces supports ont été fabriqués aux États-Unis, a confirmé Lucie Dufresne, conseillère en communications au CHUM. Ils sont accompagnés d’autocollants avec des inscriptions en français. Mais ces supports étaient requis rapidement, nous les avons donc déployés avant d’avoir eu le temps de les apposer sur les couvercles. Dès demain [mardi], ce sera corrigé.»

Une information qui ne rassure pas M Perreault. «Le message [du français comme langue officielle au Québec] doit être présent partout et tout le temps, c’est la loi. Et il doit d’autant plus être respecté qu’il s’agit d’un établissement public.»

L’Office québécois de la langue française (OQLF) partage d’ailleurs cette position. «Les instructions doivent être en français, l’administration publique doit être exemplaire en la matière, a confirmé son porte-parole, Martin Bergeron. Pour l’instant, nous n’avons pas reçu de plainte, mais nous allons intervenir en allant vérifier, puis en rencontrant les responsables de l’hôpital.»

Le mois dernier, l’OQLF a ouvert une enquête sur l’usage prioritaire de l’anglais dans le cadre du chantier du nouveau CHUM. Le CHUM assure cependant être «très sensible à la question du français dans ses établissements. Nous faisons notre possible pour éviter ce genre de situations».

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