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OUVERTURE ET ASSIMILATION

LE CAS DE RADIO-CANADA

Un autre phénomène d’anglicisation gallopante a été l’objet d’une couverture médiatique complaisante aujourd’hui même à l’émission C’est bien meilleur le matin => Entrevue de René Homier-Roy avec Pascale Picard qui assurera la trame sonore exclusivement ANGLO de la série Trauma à la SRC… pas une seule question sur ce recul du français dans une production québécoise, comme si cette brèche provoquée par Fabienne Larouche l’an dernier était devenue un fait acquis… http://www.radio-canada.ca/emissions/cest_bien_meilleur_le_matin/2011-2012/chronique.asp?idChronique=186004

LE CAS DE TÉLÉ-QUÉBEC

Voici copie d’un courriel que j’adressais ce matin à l’animateur de l’émission Voir, diffusée hier soir sur les ondes de Télé-Québec (http://voir.telequebec.tv/)

J’ai vraiment été ébranlé hier soir, en regardant l’entrevue que Sébastien Diaz a menée à l’émission Voir (Télé-Québec) avec Ariane Moffat, et particulièrement lorsqu’il a abordé la question sensible de son choix de se tourner à 50 % vers la chanson anglophone dans son nouveau CD. Je n’en croyais pas mes oreilles d’entendre M. Diaz, avec une sorte de ton de reproche dans la voix, lui demander : « Mais pourquoi pas avant? », comme si c’était un crime d’« attardé » de n’avoir chanté jusqu’ici que dans sa langue maternelle, comme si « enfin! elle arrivait en ville »… Et quant aux réponses d’Ariane concernant ce « choix » du bilinguisme, alors là, permettez-moi de questionner leur pertinence, sinon leur sincérité : (1) Jusqu’à tout récemment, elle ne se sentait pas à la hauteur ni capable d’écrire en anglais… ça sent un peu le complexe du colonisé, non? (2) Elle avait, pendant toutes ces années, renié ses véritables origines et influences «anglos»… eh bien, moi, je trouvais que tout cela donnait un excellent résultat en français! Triste tout de même que des artistes québécois francophones découvrent tout à coup que leurs «véritables origines» sont anglophones… Y a-t-il tant d’enfants « adoptés » au Québec et qui retrouvent tout soudain leurs parents biologiques? (3) Elle va faire la promotion de la chanson française du côté anglophone… eh bien BONNE CHANCE!!!, car quoi qu’on en dise, l’ouverture à la culture franco du côté anglophone (à part l’excellente et unique émission de Jim Corcoran à la radio de la CBC) reste un leurre, et disons que la couverture médiatique de l’excellent travail de Jimmy Hunt par les médias francophones n’a absolument aucun équivalent du côté anglais à l’égard de la foule d’artistes québécois francophones qui se tournent récemment de plus en plus vers l’anglais… Aucune commune mesure et aucune réciprocité! L’ouverture à sens unique. Et pourtant, à ce que je sache, ce n’est pas la culture anglaise qui est menacée en Amérique du Nord. Et Sébastien Diaz de terminer l’entrevue en prévenant Ariane (avec un ton de connivence) qu’elle sera probablement l’objet de critiques de la part de ces francophones qui manquent d’ouverture, ces esprits obtus qui regretteront son choix de se tourner vers l’anglais, d’adhérer au «main stream»…

I want to pogne!, voilà le fin mot de tout ce débat, la véritable motivation profonde selon moi. Et pourquoi a-t-on aussi peur d’appeler un chat un chat, de dire tout haut que dans le cas d’une culture fragilisée, l’ouverture à sens unique, ça porte un nom en français => l’ASSIMILATION… est-ce tabou d’appeler les choses par leur nom? Et j’espère (mais permettez-moi d’en douter) pour Ariane qu’elle pourra obtenir 50 % de la promotion de son prochain CD dans les médias anglos, car 100 % de promotion dans les médias francophones, ce serait monopoliser 50 % de trop de temps d’antenne, qui devrait normalement être consacré à promouvoir des productions en français, qui ont bien besoin de cette visibilité!

Robert Morin, St-Jean-de-Matha

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