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LE FRANÇAIS DÉGRINGOLE

Le français dégringole

Il faut relancer notre politique linguistique

Le français dégringole« Un Québec aussi français que l’Ontario est anglais », « Le français, langue commune de la société québécoise », les idées claires ne manquaient pas à ceux qui présentaient aux Québécois leur Charte de la langue française.

Qu’en reste-t-il? Au français, langue commune, qui se trouve au cœur de la Charte, la Cour suprême a opposé la « nette prédominance » du français. Cela nous a conduits à un Québec bilingue nouveau genre où la nette prédominance est, en réalité, celle de l’anglais.

« La langue française dégringole! » Luc Plamondon avait raison de lancer ce pavé dans la mare. Entre 2001 et 2006, le poids des francophones, langue maternelle, au Québec a brusquement plongé de 81 à 79,1 %. Une chute de deux points de pourcentage en cinq ans. Du jamais vu dans l’histoire du recensement, soit depuis 1871.

Fait également inédit, le poids des anglophones n’a pas reculé d’un milligramme entre 2001 et 2006. Par surcroît, le français dégringole aussi au Québec en tant que langue d’usage à la maison, alors que le poids de l’anglais, langue d’usage, augmente – du jamais vu, encore, depuis que le recensement recueille cette information.

Quant à l’ensemble canadien, entre 2001 et 2006 le poids des francophones a chuté d’un point complet. Recul record qui accentue une tendance qui a fait perdre aux francophones 7,5 points de leur poids depuis 1951. Ils comptaient alors pour 29 % de la population du Canada. Ils ont dégringolé jusqu’à 21,6 % en 2006.

Le poids des anglophones, par contre, se maintient. Ils représentaient 59 % de la population canadienne en 1951, et 58 % en 2006.

La même tendance sévit quant à la langue d’usage. La population de langue d’usage française est passée de 25,7 à 21 % de la population du Canada entre 1971 et 2006. En revanche, celle de langue d’usage anglaise comptait pour 67 % en 1971 comme en 2006.

En chiffres réels, entre 2001 et 2006 la population anglophone, langue maternelle, a augmenté de plus d’un demi-million de personnes. La population francophone, elle, n’a augmenté que de 10 000. Aussi bien dire zéro. Une autre première.

En somme, au vu de ce qui se passe au Canada comme au Québec, qu’on puisse encore hésiter à renforcer la loi 101 dépasse l’entendement. Il faut rapailler la Charte.

Jusqu’à nouvel ordre, le Parti québécois envisage cependant de ce faire sous le signe de… la nette prédominance du français. C’est le titre même de la section de sa Proposition principale portant sur la langue, qui vise pourtant aussi à « redonner à la nouvelle Charte sa cohérence », à la « rendre plus claire ».

Quelle cohérence? Quelle clarté? Celles des 10 pontifes du monde selon Trudeau, dont le concept de nette prédominance s’apprête à toutes les sauces, chacune incompatible avec celui du français, langue commune?

Au sein du parti qui a conçu la Charte, certains ne voient pas à quel point ils ont intériorisé une idéologie néfaste au français, celle d’une forme de bilinguisme institutionnel. Ce n’est pas ainsi qu’on redonnera au français l’élan qu’il a reçu en 1977. En consacrant la présence de deux langues communes, la nette prédominance du français mène, en fin de compte, à la nette prédominance de l’anglais.

Comme principe premier, la nette prédominance est un leurre. Il faut remettre l’anglais à sa place. Et le français aussi. À sa place de langue commune du Québec.

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