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LA RUE AMHERST : UNE HONTE POUR GATINEAU ET LE QUÉBEC

Intervention du RRQ devant le Conseil municipal de Gatineau

La rue Amherst: une honte pour Gatineau et le Québec

Gatineau, le 31 mars 2009 — Une délégation d’une vingtaine de militants du Réseau de résistance du Québécois (RRQ) a rendu visite au conseil municipal de Gatineau, mardi, pour lui demander de faire disparaitre le nom du raciste et génocidaire Jeffrey Amherst du paysage de la ville de Gatineau. Vouloir qu’une rue de Gatineau continue de porter ce nom est une honte pour les gens de Gatineau et pour tous les Québécois.

Dans une brève intervention de deux minutes au micro, le porte-parole du RRQ a commencé par rappeler aux élus municipaux qu’Ottawa s’oppose encore à la Déclaration sur les droits des peuples autochtones, adoptée par les Nations Unies. Puis, il leur a rappelé les conditions de vie actuelles des autochtones au Canada:

– espérance de vie inférieure de six ans à la moyenne;
– taux de suicide chez les jeunes de cinq à huit fois supérieur à la moyenne;
– mortalité infantile presque deux fois plus élevée que la moyenne;
– revenu moyen deux fois et demie inférieur à la moyenne;
– taux de chômage dans les réserves trois fois plus élevé que dans le reste du pays;
– taux d’incarcération de cinq à six fois supérieur à la moyenne;
– épidémie d’enlèvements, de viols et de morts violentes parmi les femmes autochtones.

Les conseillers municipaux se sont fait poser les questions suivantes par le RRQ: «Que dit la Ville de Gatineau aux parents autochtones qui doivent confier leurs enfants à des familles d’accueil parce qu’ils n’ont pas de logement dans leur réserve pour les garder? Que dit la ville de Gatineau aux autochtones privés d’eau potable? Que dit la ville de Gatineau à ces peuples qu’on laisse vivre dans des conditions dignes du tiers-monde après les avoir dépouillés de leurs terres, de leur dignité et de leur fierté? Que répond la ville de Gatineau lorsqu’on lui demande de faire disparaitre de son paysage le nom d’un général britannique raciste et génocidaire qui écrivait en 1763 que les Amérindiens étaient une race exécrable et que tous les moyens étaient bons pour les exterminer, y compris leur distribuer des couvertures contaminées pour leur transmettre la variole?»

La Ville de Gatineau a répondu par la voix du conseiller Patrice Martin qu’il fallait «se doter d’une politique pour étudier les propositions de changement de nom». Autrement dit, M. Martin, qui est le conseiller municipal du district où se trouve la rue Amherst, se fiche pas mal d’ajouter l’insulte à l’injure. Il se fiche pas mal de la dignité des peuples autochtones. Il préfère l’immobilisme bureaucratique et les réponses évasives de peur d’indisposer quelques riverains de la rue Amherst. M. Martin est prêt à sacrifier l’honneur de sa ville et à humilier les autochtones pour quelques votes.

Le comportement de la Ville de Gatineau est indigne des traditions québécoises comme la Grande Paix de Montréal conclue en 1701 avec les nations amérindiennes et comme la Paix des braves signée avec les Cris en 2002. Les Québécois ne sont pas des racistes et n’ont pas parqué les autochtones dans des réserves. Ceux qui ont fait ça au nom de leur reine habitent de l’autre côté de la rivière des Outaouais.

S’il y a des conseillers municipaux qui trouvent qu’il est normal qu’un raciste génocidaire soit honoré dans une ville du Québec, qu’ils aillent se faire élire à Ottawa. Ils ne sont pas dignes de représenter des Québécois. Ils couvrent de honte leur ville et le Québec tout entier.

Le RRQ appuie sans réserve la proposition d’Impératif français et de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais de renommer la rue Amherst «rue Bernard-Assiniwi», en l’honneur de ce grand écrivain cri et québécois. Le changement de nom doit se faire dans les plus brefs délais. Le déshonneur a assez duré.

Bernard Desgagné

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