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“READY FOR THE FUTURE”

Cette année encore, l’Assemblée générale du MEDEF, des "patrons" comme dit parfois la presse, qui s’ouvre aujourd’hui au théâtre Mogador à Paris, se tient sur un thème qui est libellé en anglais : "Ready for the future". Ce qui est traduit, car l’organisation patronale a tout de même consenti à une traduction en français, par : "Vivement l’avenir". L’année dernière, en 2008, le slogan était : "Go for Benchmarking". Et c’est le Mouvement des entreprises de France qui s’exprime ainsi ! Mais on connaît bien, depuis longtemps déjà, la volonté acharnée des milieux d’affaires à chasser le français de France, au nom de la globalisation et de la marchandisation du monde, pour lui substituer petit à petit l’anglais, en passant par l’étape transitoire du bilinguisme.

Comme, d’une manière générale, celle de soumettre la société dans son ensemble aux seules lois (divines) des marchés. A ce propos, il paraît que Mme Laurence Parisot, présidente dudit MEDEF (créé, rappelons le en octobre 1998, date à laquelle il a remplacé le CNPF, Conseil national du patronat français), souhaiterait à terme une nouvelle modification de la définition du licenciement économique afin de laisser la possibilité aux entreprises de licencier encore plus facilement, avant même d’être en difficulté financière. Et cela dans le but de préserver leur compétitivité ! Dans le présent contexte, en ces temps de crise économique mondiale majeure, on comprendra aisément que, pour les organisation syndicales – et pas seulement pour elles d’ailleurs – un tel discours pourrait avoir valeur de provocation, de déclaration de guerre. En trois mois, le nombre de nouveaux chômeurs après un licenciement économique a déjà grimpé de 16% en France. Et de très nombreux plans sociaux sont encore en gestation (on a appris hier que l’économie américaine aura très probablement supprimé plus de 500 000 emplois supplémentaires en janvier).

Cela ne fait donc pas de doute. Cet "avenir" auquel le MEDEF dit aspirer est bel et bien celui d’un capitalisme encore plus radical, encore plus brutal, encore plus dominateur. On sera bien désolé de le contredire, mais les leçons qu’il convient impérativement de tirer de la profonde crise actuelle (et à venir) doivent aller très exactement dans le sens diamétralement opposé, celui d’un retour à un capitalisme tempéré et contrôlé par les Etats.

Jean-Pierre Busnel

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