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DISPARAISSONS FIÈREMENT

Disparaissons fièrement

Le président du Conseil de la langue française, Conrad Ouellon, croit que les Québécois ne sont pas assez fiers de leur langue. Ils se mettent à parler anglais lorsqu’un anglophone se joint à un groupe de francophones. Ils n’exigent pas d’être servis en français. Si le français perd lentement des forces au Québec, c’est la faute des Québécois eux-mêmes. C’est tant pis pour eux. Jadis sans histoire, ils sont aujourd’hui sans fierté, ce qui revient au même: s’ils ne sont pas capables de se débrouiller seuls, ils ne méritent pas autre chose que leur assimilation à l’Amérique anglo-saxonne.

Les reproches de Ouellon s’apparentent à ceux d’André Pratte, qui condamne dans ses éditoriaux le mauvais français du peuple, en particulier lorsque le peuple fait mine de vouloir se libérer. Ouellon et Pratte proposent aux Québécois de se résigner devant leur sort inéluctable de minoritaires. La marée anglo-saxonne étant irrésistible, il ne reste plus au peuple que le salut par la grammaire. Soumettons-nous et, dernier geste héroïque, monologuons dans un français impeccable chacun sur son tertre battu par les flots. Ayons comme vision d’avenir une mort digne.

Ouellon et Pratte sont deux curés qui proposent aux pécheurs une mortification nouveau genre pour gagner leur ciel. Fédéralistes jusqu’au-boutistes, ils invoquent les séquelles de l’asservissement pour justifier le maintien du régime de servage. Ils se disent que, les caribous ayant été maintenus dans un enclos pendant deux siècles et demi, ils ne savent plus courir et ont besoin du maître pour les nourrir, bien qu’ils soient autorisés à garder leur panache.

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