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CONFÉRENCE DE CHRISTIAN DUFOUR

Le jour où tous les Québécois seront bilingues par principe et indépendamment des besoins, quelle motivation auront les anglophones et les immigrants pour apprendre le français? Quelle dévalorisation en découlera-t-il pour le français? Quel rétrécissement du marché en résultera-t-il pour les produits culturels francophones, les émissions de télé et de radio, les livres, les films, les disques? Toutes les cultures comportent un bassin d’unilingues qui font vivre leur langue. L’idée n’est pas de partir en guerre de façon ringarde contre cette langue québécoise et internationale qu’est l’anglais, mais de rappeler les conditions d’une relation réaliste et féconde avec elle, dans un contexte où l’anglais prend davantage de place. Le problème du Québec n’est pas que ses citoyens ne sont pas bilingues – ils le sont déjà beaucoup -, mais qu’ils sont prisonniers d’une dynamique d’échec, tentés par la médiocrité et l’abdication.

Notes biographiques :
Christian_DufourChristian Dufour est un avocat, un politologue et un chercheur québécois. Il enseigne à l’École nationale d’administration publique (ENAP) à Montréal et analyse l’actualité politique dans les médias écrits et électroniques. Ses recherches portent sur le fédéralisme canadien, la réforme des institutions de même que le rôle de l’État en matière identitaire. Sympathique au nationalisme québécois, il a publié plusieurs ouvrages et dirigé la Revue canadienne de science politique en 2002 et 2003. Dufour a été critique de la série de télévision « Le Canada: une histoire populaire », tout en écrivant sur Céline Dion comme phénomène identitaire. Il s’est également opposé à un mode de scrutin proportionnel qui menacerait selon lui l’alternance politique et diminuerait le pouvoir de la majorité francophone, alors que le Québec n’est ni souverain ni société distincte.

Son premier livre, Le Défi québécois (1989), était un plaidoyer en faveur de l’Accord du lac Meech, en même temps qu’une analyse de l’impact de la Conquête sur l’évolution de la politique canadienne. Plus récemment, Le Défi français -regards croisés sur la France et le Québec (2006) posa la question de l’avenir des sociétés de langue française dans un univers marqué par la révolution technologique, la montée du terrorisme et l’accélération de la mondialisation. Intitulé Les Québécois et l’anglais – le retour du mouton, le plus récent ouvrage de Christian Dufour est paru en 2008. Il critique chez un nombre croissant de francophones une telle valorisation de l’anglais et du bilinguisme qu’on en vient dans les faits à remettre en cause le crucial principe de la claire prédominance du français sans exclusion de l’anglais au Québec .

Essais politiques publiés

  • Les Québécois et l’anglais – le retour du mouton, 2008.
  • Le Défi français – regards croisés sur la France et le Québec, 2006.
  • Lettre aux souverainistes québécois et aux fédéralistes canadiens qui sont restés fidèles au Québec, 2000.
  • La Rupture tranquille, 1992.
  • Le Défi québécois, 1989 (en anglais “A Canadian Challenge – Le Défi québécois”).

Communiqué à l’occasion de la publication du livre « Les Québécois et l’anglais – Le retour du mouton » :

À l’heure de cette ouverture au monde prônée par les politiciens et l’élite intellectuelle, s’il est un sujet qui ne laisse personne indifférent, c’est bien celui de l’anglais et de ce qu’il représente sur le plan identitaire au Québec. La vieille relation d’amour-haine que les francophones entretiennent avec cette langue définitivement pas comme les autres est plus actuelle que jamais. « La claire prédominance du français sans exclusion de l’anglais deviendra éventuellement un enjeu politique plus important que la lutte entre fédéralistes et souverainistes », estime le politologue bien connu Christian Dufour, qui vient de publier un livre-choc sur la question chez Les Éditeurs réunis.

« Ce livre est un signal d’alarme, ce livre est un coup de poing… Dans l’avenir, ce sont moins les immigrants et les anglophones qui poseront problème qu’une partie des francophones eux-mêmes, y compris des souverainistes et des jeunes, tentés d’abdiquer l’essentiel sous le couvert d’ouverture au monde, de mondialisation ou de soi-disant réalisme. » Accessible au grand public, personnel et provocant, Les Québécois et l’anglais – Le retour du mouton traite la question de façon constructive, proposant des pistes de solutions et donnant au moins huit raisons pourquoi il serait déraisonnable, voire suicidaire, que l’ensemble des Québécois se fixent comme priorité de devenir bilingues. Quatre d’entre elles justifient à elles seules la plus grande des réserves : la perte d’incitation à apprendre le français chez les immigrants, le rétrécissement du marché pour des produits culturels en français, le fait que les francophones sont déjà très bilingues et le rapport véritablement unique des Québécois avec l’anglais.

Selon Christian Dufour, l’idée n’est pas de partir en guerre de façon ringarde contre cette langue québécoise et internationale incontournable qu’est l’anglais, mais de rappeler les conditions d’une relation réaliste et féconde avec elle, dans un contexte où l’anglais prend davantage de place. L’auteur illustre son propos par des exemples concrets sur les plans collectif et individuel, de Céline Dion à Pauline Marois en passant par monsieur et madame Tout-le-monde. Il termine par douze propositions, dont le remplacement de la présidente de l’Office québécois de la langue française. D’autres propositions ont trait au domaine scolaire et à l’administration publique, à l’adoption d’une approche citoyenne en matière linguistique alors que, sans renoncer à la préférence pour les mesures incitatives, la collectivité doit se redonner le droit d’imposer la claire prédominance du français quand c’est nécessaire.

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