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ÇA Y EST!

Ça y’est ! l’anglicisation de la France en marche ! au détriment du français bien sûr, et de la fonction du maître d’école…

Cédric Laudet
cedriclaudet@neuf.fr

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Article d’Aude Sérès extrait du journal Le Figaro du 1er février 2008

Le plan Darcos pour améliorer l’anglais à l’école
http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/02/02/01001-20080202ARTFIG00149-
le-plan-darcos-pour-ameliorer-l-anglais-a-l-ecole-.php

Aude Sérès
01/02/2008

Des élèves de CM1 de l’école d’Élancourt (Yvelines) expérimentent une nouvelle méthode d’enseignement de l’anglais par visioconférence avec un professeur basé à Oxford.
Face aux résultats plutôt médiocres des élèves, le ministère veut développer les visioconférences qui permettent de converser avec des anglophones.
Apprendre l’anglais à distance avec un véritable anglophone. Telle est la piste qu’explore l’Éducation nationale face à la disparité de l’enseignement des langues à partir du CE1, obligatoire depuis cette année.

Hier, le ministère a dévoilé la liste des 40 sites pilotes qui vont tester ce mode d’enseignement, à l’image de ce qui se déroule à Élancourt, dans les Yvelines (lire ci-contre). À la rentrée prochaine, le dispositif sera étendu dans 1 000 écoles, en complément d’un cours traditionnel en classe.

L’apprentissage d’une langue vivante est obligatoire depuis 2002 en CM2 et s’est étendu progressivement. Mais les disparités d’enseignements sont encore nombreuses. Face à une matière qu’ils jugent indispensable, de nombreux parents font part de leur mécontentement. À l’image d’Isabelle, maman parisienne d’une élève de CE1, qui estime que l’intervenant «n’apprend pas grand-chose» à sa fille. «C’est très ludique, mais cela pourrait être plus poussé», explique-t-elle. Même à Paris, où pourtant les intervenants de langue anglaise ne manquent pas, la situation n’est pas forcément brillante. Dans le public de CE2, quelque 97,5 % des élèves du public et 87,2 % des élèves du privé sous contrat bénéficient de l’enseignement d’une langue vivante à raison de deux heures par semaine. Ils sont 97,5 % en CM1 et CM2, où, sans surprise, la langue est à 86 % l’anglais.

Ce sont principalement (à 80 %) les maîtres qui enseignent l’anglais, quelques professeurs de collège aussi. Enfin, les écoles peuvent recruter des intervenants extérieurs (13,9 %). «Mais l’objectif, explique Pascal Jardin, inspecteur général de l’Éducation nationale, est de privilégier une formation dispensée par les maîtres.» D’autant, insiste-t-il, que l’enseignement dans les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) comprend désormais une formation en langues. Anne Courtot, jeune enseignante en CE1 à Montereau, fraîchement émoulue de l’IUFM, est sceptique sur cette formation. «Ce n’est pas suffisant. En particulier, je ne suis pas suffisamment formée en pédagogie linguistique», explique-t-elle. Pourtant, seule de l’école à posséder l’habilitation pour enseigner l’anglais, elle doit jongler avec les horaires et les classes. Gilles Moindrot, secrétaire général du Snuipp, estime quant à lui qu’il faut «renforcer l’effort de formation continue en anglais».

En voyant arriver les élèves de primaire, les professeurs de collège sont parfois sévères. «Certes, on a l’impression qu’ils en savent plus qu’il y a dix ans, explique l’un d’eux dans la région rouennaise, membre de l’Association des professeurs de langues vivantes. Mais la situation est très disparate. Globalement, ils connaissent un peu de vocabulaire, les couleurs, savent compter mais la construction des phrases est plus aléatoire.» Principal problème souligné par les enseignants : la prononciation, qui, selon de nombreuses études, doit être «mise en place très tôt».

Communiquer très tôt avec les petits Anglais

Pourtant, précisément, le recrutement des «locuteurs natifs» n’est plus la voie privilégiée.

Afin de résoudre ce problème et de donner envie aux enfants d’apprendre l’anglais, certaines écoles ont déjà innové. Depuis sept ans à Brest, Philippe Le Bian, directeur de l’école Sanquer, a mis en place un système de visioconférence avec une classe d’Exter qui s’ajoute aux leçons hebdomadaires d’anglais. « Tous les jours à l’heure du déjeuner, je propose à quatre élèves de dialoguer pendant une demi-heure avec leurs camarades anglais, explique-t-il. En communiquant avec les petits Anglais, ils comprennent mieux pourquoi ils apprennent la langue.» La version Internet des correspondants d’antan… Mais les échanges sont toujours d’actualité : une fois par an, au mois de mai, la classe de CM1 va passer une semaine à Exeter. Le dispositif a fait des émules : une petite douzaine d’écoles du Finistère le pratiquent, ayant investi dans un appareil de visioconférence qui coûte environ 6 000 euros.

La visioconférence est-elle une solution ? Vice-présidente de la fédération de parents d’élèves PEEP, Claudine Caux «s’interroge sur la généralisation du système, notamment en zone rurale qui risque de rester longtemps sous-équipée».

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