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LANGUE DE TRAVAIL

Ça prend un pauvre traducteur qui, en rentrant du travail, passe une partie de la nuit à analyser les données du recensement de 2006 sur la langue de travail avec une simple feuille de calcul pour faire ce qu’aucun journaliste du Québec n’a pris le temps de faire. Les petits copains de Radio-Canada et de Gesca ont repris en choeur servilement le refrain que leur a montré Statistique Canada: le français progresse, rendormez-vous bonnes gens.

Il y en a qui sont payés cher pour ne pas chercher, pour censurer et pour mentir. Vous ne lirez certainement pas les présentes lignes dans La Presse, « et aucun journaliste de la radio et de la télé fédérales ne va vous en parler. » C’est certain. Mais venons-en aux faits, qui tiennent dans un tout petit tableau (fichier JPEG ci-joint).

Contrairement à ce que Derome et ses journaleux au service du régime ont essayé de vous raconter hier soir, en chantant une fois de plus les louanges soporifiques de ce qui reste de la loi 101, c’est l’anglais qui progresse le plus au Québec comme langue de travail, et non le français. La progression de l’anglais est exactement deux fois plus grande que celle du français (1,2 point de pourcentage pour l’anglais comparativement à 0,6 point de pourcentage pour le français). Pire encore, le nombre de personnes qui, au Québec, peuvent travailler en français seulement, a baissé de presque 1 point de pourcentage.

Alors, au Lac-Saint-Jean, ils ont compris: inutile de perdre son temps à apprendre le français. Mieux vaut passer tout de suite à l’anglais. Les institutions françaises à la sauce Marois s’en viennent: du français partout, mais toujours assaisonné d’une bonne dose d’anglais. Au bout d’un certain temps, on ne sait même plus quelle langue on parle. C’est fou comme on devient intelligent. Pareil comme dans les bureaux fédéraux.

Regardez bien Pratte nous raconter encore combien le français progresse. Comme dit son avocate, il a droit à son opinion. Après tout, nous vivons dans une démocratie. Quoi de plus normal que de donner aux êtres supérieurs le droit d’étaler leur grande sagesse pour guider les pauvres ignares dans l’exercice de leur liberté?

Bernard Desgagné
Gatineau, Québec

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