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ÉLECTIONS QUÉBÉCOISES : VOLETS NATIONAL ET MONTRÉALAIS

Le 15 novembre 2008

Destinataires : Action démocratique du Québec, Parti libéral du Québec, Parti québécois, Québec solidaire, Parti Vert, Parti indépendantiste

Mesdames, Messieurs,

Nous vous invitons à nous faire connaître d’ici le 25 novembre les mesures que vous entendez prendre pour corriger les situations suivantes de manière à ce que les droits linguistiques fondamentaux de tous les Québécois soient respectés et que le français soit la langue d’usage public commune.

Le monde de l’éducation

1) Le nombre d’élèves fréquentant les écoles anglaises privées et non subventionnées sans détenir de certificat d’admissibilité à l’enseignement en anglais ne cesse d’augmenter.

2) L’élève qui fréquente l’école de langue anglaise à Montréal a deux fois plus de chances d’obtenir son certificat d’études secondaires que celui qui va à l’école de langue française.

3) Plus de la moitié des étudiants allophones s’inscrivent aux cégeps anglophones. De nombreux étudiants francophones en font autant, si bien que dans l’ensemble, le libre-choix de la langue des études collégiales ne profite qu’aux cégeps anglophones.

4) Il y a un lien démontré entre la langue des études collégiales et universitaires et la langue de travail: ceux qui étudient en anglais sont susceptibles de travailler en anglais.

5) Des études démontrent que les universités québécoises de langue française sont sous-financées par rapport aux universités de langue anglaise.

La langue de travail

1) L’usage du français au travail n’est pas encore généralisé : dans la région métropolitaine de Montréal, le pourcentage d’allophones qui travaillent surtout en français n’est que de 45%.

2) L’anglais demeure trop souvent la langue de travail au Québec. Cette pratique d’exclusion ou de discrimination prive de nombreux Québécois et Québécoises de leur droit de travailler et de leur droit de travailler en français. Un très grand nombre d’offres d’emploi exigent la connaissance de l’anglais, alors que la Charte affirme pourtant clairement que « les travailleurs ont le droit d’exercer leurs activités en français. »

3) Moins de 20 % des comités de francisation sont actifs dans les grandes entreprises de plus de 100 employés.

4) Les entreprises de moins de 50 employés ne sont toujours pas tenues d’avoir un programme de francisation .

5) Les allophones unilingues anglais ont toujours des revenus supérieurs aux allophones parlant français, soit 27 216 $ contre 21 233 $ pour les hommes et 18 996 $ contre 15 551 $ pour les femmes. (C.D. Howe)

Consommation

1) Un grand nombre de commerces ont toujours des pratiques d’embauche irrespectueuses de leur clientèle, embauchant du personnel incapable de recevoir et de servir le public en français.

2) Presque toutes les grandes entreprises ont toujours des pratiques anglicisantes pour le Québec: leurs publicités (circulaires, affiches) sont bilingues au Québec alors qu’elles sont unilingues anglaises au Canada anglais.

3) Un grand nombre d’entreprises n’ont toujours pas de version française de leur site Web ou ont une version abrégée ou encore infériorisent et bafouent leurs clients du Québec en les accueillant dans une page d’accueil unilingue anglaise avec une « minuscule » icône française souvent difficile ou impossible à trouver.

4) Un nombre croissant d’entreprises refusent de respecter le contexte culturel du Québec en imposant des noms d’entreprise en anglais : Toys R Us, Payless Shoe Source, Future Shop, Wall Mart, Best Buy, Canadian Tire, Burger King, Colour Your World, Second Cup, East Side Mario, etc.

Culture

1) La Loi du cinéma est de moins en moins en mesure de promouvoir et de protéger l’identité québécoise, puisque les écrans des salles de cinéma projettent de plus en plus de films étrangers non accessibles en français ou qui ne le sont que tardivement.

2) Télé-Québec ne peut remplir adéquatement sa mission de télé publique, culturelle et éducative de langue française avec ses faibles cotes d’écoute et son budget insuffisant.

3) On voit de plus en plus d’artistes québécois de la chanson créer et développer leur répertoire uniquement en anglais, ou presque, sans égard aux marchés francophones et non anglophones du Québec, du Canada, de la francophonie ou d’ailleurs dans le monde.

4) Le CRTC autorise de plus en plus l’anglicisation et l’américanisation des ondes québécoises. Les câblodistributeurs et les compagnies de diffusion par satellite diffusent 3 ou 4 fois plus de stations de radio et de télévision de langue anglaise que de langue française. Cette discrimination avantage les stations étrangères de langue anglaise (surtout des États-Unis) au détriment des stations de langue française, ce qui favorise l’érosion culturelle.

Identité québécoise

1) De trop nombreux résidants du Québec, surtout en Outaouais, trafiquent leur identité pour se déclarer Ontariens afin de ne pas payer d’impôt au Québec, obligeant ainsi l’ensemble des autres contribuables de toutes les régions du Québec à payer leur part.

2) Même si le Québec favorise l’immigration francophone, on n’exige pas de tous les immigrants venus s’installer au Québec qu’ils sachent parler français ni avant de s’établir, ni avant d’obtenir un emploi, ni avant de devenir citoyens canadiens.

3) La connaissance du français demeure optionnelle au Québec, y compris parmi les gens qui y sont établis de longue date. À Gatineau et dans sa banlieue, un quart des jeunes adultes de langue maternelle anglaise ne savent pas du tout parler français. L’ignorance ou la méconnaissance du français de certains obligent un grand nombre de personnes autour d’eux à parler anglais, notamment au travail.

4) L’ignorance ou la méconnaissance du français est un facteur de division de la société québécoise. Les gens qui ne savent pas parler français se sentent moins québécois et participent peu à la construction de l’identité québécoise. Ils vivent dans leur univers, bien branchés sur Ottawa ou Toronto. C’est une sorte d’apartheid linguistique et culturel.

5) La langue française est dévalorisée dans certains domaines, notamment dans les sciences. On enfonce dans l’esprit des Québécois l’idée que leur langue nationale est insuffisante et que l’anglais est nécessaire pour accéder à la connaissance. Le Québec n’a pas de stratégie efficace pour rehausser la place du français dans le monde de la recherche et dans le milieu universitaire.

Santé et services sociaux

1) Le gouvernement du Québec a choisi de construire deux grands centres hospitaliers universitaires d’importances égales à Montréal : l’un qui fonctionnera en anglais et l’autre en français. Compte tenu du poids démographique de la population de langue maternelle anglaise au Québec, soit 8 %, l’État québécois consacrera ainsi une somme disproportionnée à former en anglais des médecins qui travailleront la plupart du temps en anglais lorsqu’ils n’iront pas tout bonnement pratiquer la médecine hors du Québec.

2) La décision de financer la construction de deux centres hospitaliers à Montréal aura pour effet de siphonner à Montréal une partie disproportionnée des dépenses en matière de santé, alors que certaines régions, notamment l’Outaouais, souffrent cruellement d’installations insuffisantes et d’une pénurie de médecins et d’infirmières.

3) Selon les témoignages de patients, la santé des Québécois serait menacée dans les hôpitaux anglophones du Québec, les services de santé n’y étant pas disponibles en tout temps en français.

Services publics et gouvernementaux

1) Le gouvernement du Québec adopte lui-même des pratiques humiliantes, infériorisantes et banalisantes à l’endroit des Québécois. Par exemple, un grand nombre de messages d’accueil des boîtes vocales gouvernementales offrent en premier l’accès au message en anglais avant que le message en français n’ait été entièrement entendu.

2) Dans ses communications écrites avec les autres gouvernements et avec les personnes morales établies au Québec, il n’est pas rare de voir l’Administration gouvernementale utiliser l’anglais bien que la Charte stipule le contraire : « l’Administration utilise la langue officielle. »

Au plaisir de vous lire,

Le président,

Jean-Paul Perreault

Impératif français
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