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LES ÉCOLES DE LANGUE FRANÇAISE EN ONTARIO

Dans une même livraison du Droit (04 / 09 / 02) on lisait en manchette: « Langues officielles, c’est l’agonie », et les pages 20 et 21 étaient entièrement (publi-reportage) consacrées à faire l’historique et l’éloge des écoles catholiques de langue française de l’Ontario. Depuis des années, combien d’argent les deux réseaux de langue française, le public et le catholique, ont-ils dépensé à se faire concurrence pour attirer une clientèle qui diminue d’année en année ? Si tous les fonds étaient centralisés pour promouvoir l’éducation de langue française, l’efficacité de ces campagnes en serait augmentée. Tant qu’on mêlera langue et religion, tant qu’on maintiendra la même vieille mentalité canadienne-française catholique où « la langue est gardienne de la foi » (et non de la culture), on continuera à dépérir et à littéralement à se suicider à petit feu.

En réalité, la langue anglaise serait beaucoup plus « gardienne de la foi » catholique en Ontario que le français, car il doit y avoir au moins trois fois plus de catholiques anglophones que de francophones; probablement aussi plus d’italophones et de lusophones (Portugais). Comme toujours, c’est du pouvoir d’une élite qui contrôle une structure dont il s’agit. Se diviser n’a jamais fait avancer une cause. La seule façon pour les francophones de l’Ontario de limiter les dégâts, c’est de se rendre compte que les deux tiers de la relève viennent de l’immigration: les Libanais, Africains, Haïtiens, Slaves, Français, Belges, Suisses, Québécois etc, pour qui l’important c’est la langue car ils sont de diverses religions ou sans affiliation religieuse. Je connais des Vietnamiens qui voulaient envoyer leurs enfants à l’école française à Ottawa: il y en avait une près de chez-eux, mais catholique donc, plutôt que de les envoyer à l’autre bout de la ville, ils les ont placés à l’école anglaise de leur voisinage. Il y a sans doute des centaines, des milliers de cas semblables en Ontario.

La religion est affaire de famille, l’école, affaire publique. Les deux systèmes de langue française doivent être fusionnés en un seul, laïc et donc ouvert à tous les nouveaux venus sans qui la survie du français n’est pas du tout assurée. Le repli sur le passé peut être une forme de suicide. Les gens ont embarqué pour Montfort parce que c’était un hôpital francophone et non pour défendre la foi catholique.

Comme aurait dit Duplessis: « Arrêtons nos luttes « flaticides » (sic) ».

Claude Morisset
clamor_bibliofolie@hotmail.com

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