Veuillez trouver, ci-dessous, un extrait du discours de Nicolas Sarkozy, le 9
mars à Caen.
Il me semblait important de le porter à votre connaissance car c’est une
réponse indirecte à notre lettre aux candidats.
Je m’engage, bien entendu à vous faire un communiqué similaire si un autre
candidat à la présidence de la République fait également des déclarations
relatives à son projet politique pour la langue française et la francophonie.
Marceau Déchamps
vice-président
Défense de la langue française
http://www.langue-francaise.org
Extrait du discours de Caen, 9 mars 2007, de Nicolas Sarkozy
"La France cest une langue, une langue quelle met à la disposition de tous
les hommes. Le Français disait Rivarol ce nest plus la langue française, cest
la langue humaine.
Le Français cest lâme de la France, cest son esprit, cest sa culture,
cest sa pensée, cest sa liberté. Cest le droit de penser autrement que selon
la pensée dominante. La diversité linguistique cest la condition de la
diversité culturelle et du droit des peuples à disposer deux-mêmes. La langue
nest pas une marchandise, la langue nest pas une technique.
Lobsession dune langue unique au prétexte de lefficacité est un leurre qui
masque les effets de domination de la pensée unique dont la langue unique est
lantichambre. Mais lefficacité nest même pas prouvée : la Renaissance où tout
le monde sest mis à penser et à écrire dans sa langue nationale fut plus
féconde pour la pensée humaine que les longs siècles de domination exclusive du
latin, comme si la créativité était bel et bien inséparable de la diversité.
Nous avons le devoir pour nos enfants, pour lavenir de la civilisation
mondiale, pour la défense dune certaine idée de lhomme, de promouvoir la
langue française.
Si je suis élu, je mettrai la francophonie au rang des priorités
diplomatiques de la France. Je renforcerai tout à la fois le dispositif de
laction culturelle de la France à létranger et laide à la création, parce que
cest par la création que le Français rayonne.
Je veillerai à ce que dans les entreprises installées sur le territoire
français la langue de travail soit le Français dès lors quil ny a aucune
nécessité économique ou commerciale qui oblige à sexprimer dans une autre
langue.
Je me battrai pour que dans les instances européennes et à lONU le Français
continue dêtre employé. Ce sera naturellement une obligation absolue pour tout
représentant de la France dans des organisations internationales.
Surtout je me battrai pour que soit généralisé partout en Europe
lenseignement de deux langues étrangères parce que cest la seule façon
efficace pour que lhégémonie de langlais soit battue en brèche.
Mais le patrimoine linguistique de la France, ce nest pas seulement le
Français, cest aussi lextraordinaire richesse de ses langues régionales. Il
suffit de se souvenir de luvre immense de Mistral pour prendre conscience de
lappauvrissement que constituerait la disparition de toutes ces langues très
anciennes qui ont concouru à la formation de la langue française et qui
continuent à vivre en partie en elle.
Je souhaite que leur enseignement soit correctement pris en charge par
léducation nationale.
logique de confrontation avec le Français que cherchent à faire prévaloir
certains indépendantistes qui veulent en finir avec lunité française que nous
avons mis si longtemps à construire et qui reste le bien le plus précieux mais
aussi le plus fragile que nous ayons à léguer à nos enfants.
Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la charte européenne des langues
régionales, non pas parce que je conteste les langues régionales, quau
contraire je veux soutenir et développer, mais parce que je ne veux pas que
demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des
minorités différente de la nôtre puisse décider quune langue régionale doit
être considérée comme langue de la République au même titre que le français.
Car au-delà de la lettre des textes il y a la dynamique des interprétations
et des jurisprudences qui peut aller très loin. Jai la conviction quen France,
terre de liberté, aucune minorité nest opprimée et quil nest donc pas
nécessaire de donner à des juges européens le droit de se prononcer sur un sujet
qui est consubstantiel à notre pacte national et na absolument rien à voir avec
la construction de lEurope."