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FRANCOSPHÈRE

La francophonie est diffuse : c’est le français tel qu’il est répandu dans le
monde et l’adhésion à des valeurs véhiculées par la langue et la culture
françaises. Senghor parlait d’un « humanisme intégral autour de la terre ». Une
« Francosphère ».

La Francophonie, organisée dans l’O.I.F. (Organisation internationale de la
Francophonie), sise à Paris, est aujourd’hui une communauté volontaire de 63
gouvernements.

I) Langue française dans la « mondialisation » et la « globalization » :

La francophonie diffuse et la Francophonie organisée affirment toutes deux
dans la mondialisation (phénomène neutre en soi) une conception de l’homme et
des relations internationales opposée aussi bien à la « globalization »
américaine qu’aux replis identitaires. Elles sont refus de la prépondérance du
matérialisme et d’un « choc des civilisations », présenté par Huntington comme
inéluctable, voire souhaitable. Elles sont humanisme, respect des civilisations
différentes, et dialogue des cultures. Solidarité se voulant privilégiée et
exemplaire. Chance de maintenir et faire vivre la diversité linguistique et
culturelle. Réponse à une attente, chance pour le monde et la France (i).

Chance non encore saisie. Malgré les discours. Malgré la réussite du Sommet
francophone d’octobre 2002 à Beyrouth. Malgré l’attitude de la France dans la
guerre américaine à l’Irak et son affirmation que les états-Unis ne sont qu’une
des formes de l’ « Occident », mais non son « Etat-phare ».

En réalité : l’idée d’une communauté francophone dérange. Elle fait peur. Non
électoralement payante, elle remet en cause une résignation dominante. Elle
suppose que Sisyphe retrouve le courage de hisser son rocher. Cela vaut pour le
Québec et la Wallonie-Bruxelles.

La France a une attitude somnambulique. Prédisposée par son histoire et sa
tradition d’universalisme humaniste, elle retrouve par moments ses voie et voix
propres. Elle est alors capable de soutenir l’enjeu du Sommet de Beyrouth, le
droit international et le multilatéralisme. Son gouvernement a pu repousser,
dans l’affaire irakienne, et son peuple le 29 mai 2005 lors du referendum sur la
« Constitution européenne », la tentation huntingtonienne de
l’assimilation-fusion dans un Occident-Empire qui n’est pas le sien. Puis, vite
retombée dans un demi-sommeil, elle voit ses « élites » s’effrayer de son
sursaut. Elle laisse alors chez elle des pans entiers de son activité créatrice
passer à la langue et aux modes anglo-américaines. Elle tolère que l’Union
européenne, au mépris de ses propres textes, traite en anglais avec les
entreprises privées et les services publics français, que l’UE exige une
adaptation des législations linguistiques nationales au nom de la libre
circulation des produits et de l’idéologie ultra-libérale dominante du grand
marché. Elle a toléré que Bruxelles impose à des pays francophones d’Afrique un
traitement en anglais de leurs problèmes de développement, et aux pays européens
candidats à l’adhésion de présenter à la Commission leurs dossiers uniquement en
anglais. Elle laisse s’effriter sa politique d’aide et de coopération, faite
largement de solidarité privilégiée avec les pays membres de la Francophonie.
Enfin, elle laisse s’étioler son action culturelle extérieure, les magnifiques
réseaux privés et publics d’instituts et centres culturels, d’établissements
scolaires, universitaires , de soins et de recherche, de foyers de l’Alliance
française soutenus surtout par les étrangers, de la Mission laïque, de
l’Alliance israélite universelle, des missions catholiques et protestantes, qui
répondent à une forte « demande de France » partout constatée…

En fait, il s’agit pour la France de se retrouver. De s’éveiller et s’ouvrir
à la chance qu’elle a de redevenir, avec tous les éléments épars de la «
Francosphère », un moteur au service de l’humanisme dans le monde. De concevoir
et mettre en oeuvre une véritable politique de la Francophonie, communauté fondée
sur l’égalité de dignité.

Si la France, d’abord « fille aînée de l’Eglise » puis « mère des révolutions
» est une nation fondée beaucoup moins sur une ethnie que sur une langue, une
culture et un ensemble multiculturel en commun, si elle est une sorte de «
République universaliste », une conception de l’homme, un message d’humanisme,
une « voix dans le monde », une politique étrangère, elle ne peut être impériale
ni impérialiste, ni, à l’inverse, consentir à son absorption dans quelque empire
du moment. Tout se tient : la souveraineté recouvrée permettra une vraie
politique du français et de la Francophonie. Et une telle politique recouvrée
conditionnera le plein exercice d’une souveraineté renouvelée, et d’abord de la
« fierté de porter un projet d’humanité ».

Aucune des deux démarches n’est un préalable au succès de l’autre. Les deux
doivent être conduites de concert.

La politique française doit « marcher sur ses deux jambes ».

II) Le recouvrement de la souveraineté politique :

Il suppose en premier lieu d’importantes mesures proprement françaises de
redressement : refaire un Etat, une Justice, une Education nationale (savoirs
fondamentaux, histoire et littérature, civisme…), une politique économique et
sociale, un grand effort pour la recherche et l’innovation, etc.

La France doit se distinguer d’un « Occident » américain et anglo-saxon qui
n’est pas le sien, qui la nie et devient pour elle, comme l’U.E., trop étroit,
dépassé, dangereux pour le monde.

Il suppose le refus par la France de toute organisation fédérale d’une Europe
qui doit rester un continent de diversité et de plurilinguisme, non inféodé, de
coopérations à la carte, renforcées en tant que de besoin entre Etats
souverains.

L’Europe fédérale, imposée plus que proposée, tend en effet à devenir un
prolongement des Etats-Unis, une « Euraméricanie », qui s’applique à réduire les
états nationaux. Par le haut, y compris par la langue d’empire qui vampirise les
créativités nationales. Par la dilution de la personnalité européenne au moyen
d’élargissements hâtifs, injustifiés, qui la font confondre avec l’OTAN
(Turquie…). Et par le bas, en faveur d’une Europe des régions ressuscitant des
langues et féodalités régionales. Elle tend à diviser pour régner, avec le liant
de l’anglo-américain.

Il suppose aussi, au coeur de cette attitude générale, la mise en oeuvre de
politiques du français et de la Francophonie.

III) Une politique linguistique française de souveraineté :

  • La France doit réinstaller sa langue dans toutes les fonctions vitales de
    son activité nationale d’où elle disparaît actuellement (sciences, brevets,
    sièges français d’entreprises mondialisées, media, publicité, voire des
    administrations).
     
  • Ensuite, ses langues régionales doivent pouvoir vivre là où elles sont
    spontanément demandées, ne serait-ce que par cohérence avec notre campagne pour
    la diversité culturelle dans le monde. Avec deux garde-fous : qu’elles ne soient
    ni langues officielles ni véhiculaires principales de l’enseignement obligatoire
    sur le territoire de la République.
     
  • Le plurilinguisme commence aussi par l’enseignement des langues étrangères
    dans les établissements scolaires et universitaires. Il faut sortir du «
    tout-à-l’anglais » réducteur. Tout jeune Français scolarisé doit d’abord
    acquérir une solide maîtrise du français, puis apprendre dans le secondaire deux
    langues étrangères, en commençant, comme le recommande Claude Hagège, par une
    autre langue que l’anglais dans lequel on finit toujours par tomber de nos
    jours. L’enjeu est autant actuel qu’au Québec.
     
  • Devant les empiètements de l’U.E. en faveur de l’anglais en France, il
    suffirait à notre gouvernement de :
     
  • rappeler avec force que l’Europe est diversité, d’abord linguistique et
    culturelle, et que sa nature interdit qu’on lui impose une langue commune puis
    unique (exemple du Protocole de Londres sur les brevets européens, dont il faut
    empêcher la ratification) ;
     
  • signifier à Bruxelles que ni la France ni aucun autre membre, n’a signé
    aucune renonciation au plurilinguisme dans les traités, et qu’elle ne tolèrera
    plus ses ingérences dans sa législation linguistique ;
     
  • enjoindre à ses services publics de renvoyer à Bruxelles, comme à toutes
    institutions internationales où le français est langue officielle et de travail,
    tous documents qui leur parviennent en anglais uniquement.

Enfin, comme nos associations et des parlementaires amis le demandent depuis
1992, la Francophonie devrait être ancrée dans notre Constitution, avec notre
formule affinée par Maurice Schumann : « La République participe à la
construction d’un espace francophone de solidarité et de coopération »
.

Symbole fort de la volonté de ne pas enfermer la France dans une « Union »
trop étroite, tatillonne et stérilisante.

Une éventuelle « PESC » ne saurait entraver le développement des relations
des pays membres avec le grand large, et d’abord leurs ensembles géoculturels
tels l’Hispanophonie et la Francophonie ;

Il s’agit de donner à la Francophonie un « contenu de Communauté » auquel
l’appartenance à l’Union ne saurait faire obstacle : des préférences en matière
de circulation de personnes, biens et services culturels, de propriété
intellectuelle, ainsi que des formes adaptées de citoyenneté.

L’affirmation claire de ces exigences, et de leur force constitutionnelle,
pourrait couper l’élan des fédéralistes. Elles restent compatibles avec le
traité de Rome.

IV) La solidarité culturelle et politique à développer entre les pays et
communautés de langue maternelle française :

Dans l’opposition pluri-séculaire entre la rose anglaise et le lys français,
entre les conceptions du monde, fondamentalement différentes, anglo-saxonne
d’une part et "francophone" d’autre part, la phase transitoire actuelle marque
partout , au Québec comme en France, un recul de notre langue.

A cet égard, nous sommes en difficulté chez nous, avec la complicité de trop
de nos élites poussant la France à l’anglais et à l’entrée dans l’Empire
euraméricain avec le statut de belle province touristique.

Au Québec, on dit à la "Belle Province" qu’on l’aime d’autant plus volontiers
qu’elle fait mine de se résigner à demeurer province et à s’assimiler à
l’anglais, par le biais d’un bilinguisme très poussé.

Dans ce qui est encore la Belgique, où les Flamands semblent vouloir
constituer leur Etat (aussi viable et fort que le sont le Danemark, la Slovaquie
et la Tchéquie, ou que le serait le Québec!), la querelle entre les deux nations
fait le jeu de l’anglais et des intérêts anglo-saxons.

En Suisse, juxtaposition de quatre jardins soigneusement enclos, c’est de
plus en plus en anglais que les voisins de langues différentes se parlent par
dessus les haies ; et le français est érodé dans le Jura bernois.

C’est l’ensemble de la francophonie maternelle qui se trouve en situation de
Résistance.

Elle doit donc rassembler dans l’action toutes ses forces pour se redresser.

D’abord les forces de ses sociétés civiles, puisque les gouvernements des
pays membres sont encore abouliques. Par les sociétés civiles, il faut rappeler
l’histoire (par exemple celle de l’Amérique du Nord française : nettoyage
ethnique du « Grand Dérangement » de 1755, politique d’assimilation des «
Canadiens français », vol du referendum québécois de 1995), populariser l’idée
de solidarité entre toutes les communautés de langue maternelle française.

Celles qui sont hors de France doivent être invitées à soutenir les tenants
du maintien de la souveraineté de la France. Nos associations et mouvements
français doivent affirmer, d’abord dans le discours, puis dans l’action, leur
appui à la souveraineté linguistique, culturelle, politique, du Québec, à charge
pour lui d’aider à son tour les minorités francophones du Canada anglais à
maintenir leur langue et leur culture.

Nos associations et mouvements français doivent apporter aux Wallons, et
éventuellement aux Bruxellois, l’assurance qu’en cas d’éclatement de la Belgique
par suite d’une prise d’indépendance de la Flandre, la France respecterait,
encouragerait, le choix – qui incomberait à eux seuls – des relations à établir
avec elle : alliance privilégiée d’Etats indépendants, confédération, ou réunion
à la République avec un statut régional adapté.

V) Une politique française de « francosphère » :

Les façades et domaines maritimes de la France, l’existence des DOM-TOM dans
tous les grands océans et celle d’une francophonie présente sur tous les
continents, rendent nécessaire que la France n’oublie pas son « grand large ».
La politique étrangère de la France doit continuer à « marcher sur les deux
jambes » : d’une part une Europe (ouverte !…) ; d’autre part le grand large et
sa partie en français.

Cela suppose de retrouver les orientations invétérées de sa politique
extérieure, avec ses implications internes, en révélant des vérités occultées,
en conjurant des peurs, et en adoptant des principes et orientations clairs.

Une première peur : celle qui assimile la coopération en Francophonie à un
gaspillage d’aide à des « rois nègres » parasites et corrompus et à leurs
comparses français dans nos entreprises et partis politiques. On peut répondre à
cette crainte justifiée que c’est d’abord à nous qu’il appartient de veiller à
éviter les détournements.

Une deuxième peur : celle qui associe la Francophonie et l’ouverture de nos
frontières à une immigration incontrôlée de noirs, de jaunes, d’arabes, de
musulmans… A cela plusieurs réponses :

  • Ce n’est pas la Francophonie qui renforce aujourd’hui les flux
    d’immigrants, mais à la fois la persistance d’une demande par nos entreprises de
    main d’oeuvre à bon marché d’où qu’elle vienne, l’indulgence des autorités à
    l’égard des importateurs et passeurs, et l’inadaptation – pour la France – des
    contrôles « Schengen ». Ainsi l’entrée de « roms » qui ne parlent pas français
    n’a rien à voir avec l’appartenance officielle de la Roumanie à la Francophonie.

     
  • Les Sri-Lankais, Turcs, Chinois, Kurdes, Afghans…qui entrent nombreux ne
    viennent pas de pays adhérents.
     
  • Appartiennent à la Francophonie plusieurs pays d’Europe centrale et
    orientale en même temps membres de l’Union européenne ou candidats à l’entrée :
    Pologne, Lituanie, Slovénie, Bulgarie, Roumanie : dans ces cas, l’immigration
    francophone est une immigration européenne d’autant plus facilement assimilable…

     
  • Les élites africaines auxquelles nous rendons plus difficile l’entrée en
    France sont aspirées ailleurs.
     
  • La France est depuis longtemps une terre d’immigration, ce qui la rapproche
    de pays dynamiques tels le Brésil et…les états-Unis. Francophonie ou non, cela
    continuera.
     
  • Dans ces conditions, une politique d’immigration négociée, non pas avec
    Bruxelles – à déposséder de cet instrument essentiel de politique – mais avec
    nos partenaires de la Francophonie, permettrait, en fixant, sur une base de
    réciprocité ou de contreparties, les conditions de libre circulation et
    d’établissement des personnes, de définir les catégories d’immigrants admis en
    fonction de leurs pays d’origine, de leurs niveaux de qualification et de leur
    connaissance du français, ainsi que de nos propres capacités d’accueillir
    décemment. En somme : une politique volontariste et sélective (pas forcément de
    drainage de cerveaux), qui conduit à remettre en cause l’espace Schengen.

Une politique qui permette l’indispensable maîtrise des flux d’entrée et
favorise l’intégration et l’assimilation fondée sur un meilleur « dialogue des
cultures », dans une laïcité véritable de la part des autorités, en France même,
notamment dans les banlieues. Le dialogue des cultures commence en effet à
l’intérieur d’une France qui, déjà multiraciale, a intérêt à en faire une
richesse plutôt qu’un handicap.

Après avoir « balayé devant sa porte », la France devra, en concertation
étroite avec ses partenaires au sein de la communauté francophone, donner un
contenu au dialogue des cultures dans le sillage du Sommet de 2002 à Beyrouth,
et surtout à la solidarité et à la coopération pour le développement humain,
économique et culturel. Cela suppose que les membres les plus riches décident
ensemble d’augmenter fortement le volume, la pertinence et l’efficacité de leur
aide bilatérale et multilatérale au développement, tant au Sud qu’à l’Est.

Cela suppose aussi que, sans revenir à une conception de la Francophonie trop
étroitement fondée sur la langue en partage, il faudra corriger la dérive
récente vers une sorte d’ « ONU bis ». Des pays y ont été admis qui ont beaucoup
moins de « titres de francophonie » et de liens avec le français que ne
pourraient en revendiquer le Brésil ou la Russie, voire la Grande Bretagne,
ou…les Etats-Unis ! A la différence de l’Hispanophonie, de la Lusophonie et…du
Commonwealth, la Francophonie ne se réduit pas au cercle ou club d’une métropole
entourée de ses anciennes colonies : en effet moins de la moitié des membres de
l’O.I.F. ont été administrés par la France au cours de leur histoire : c’est
bien. Il est flatteur aussi que l’on souhaite entrer en Francophonie et non pas
en sortir. Mais un équilibre reste à trouver : trop distendre les liens avec la
langue française serait s’éloigner des valeurs qu’elle véhicule, diluer sa
cohérence et son originalité, diminuer son audience.

Il faut concevoir une politique au-delà de la Francophonie. Elle suppose une
reprise forte de notre effort de diffusion à l’étranger par les instituts et
centres culturels, écoles et filières universitaires et de recherche, d’appui
aux Alliances françaises, aux missions religieuses et laïques, oeuvres
d’éducation et de soins…

VI) Propositions françaises pour une politique de la Francophonie par
l’O.I.F. :

  • Renforcer dans l’O.I.F. le Haut Conseil de la Francophonie en un véritable
    laboratoire d’idées
    menant les nécessaires recherches sur le fait francophone et
    la Francosphère, sur les façons de maîtriser le triangle surgi dans le débat
    mondial : « identité-culture-communication », sur la « laïcité de cohabitation »
    (Wolton), sur des présentations consensuelles des conflits, des guerres, des
    diverses colonisations ayant marqué les histoires nationales des pays
    francophones, sur les formes et contenus de communication, sur la production de
    l’innovation culturelle, sur les lieux, voies, moyens, occasions, de rencontres
    et de dialogue, tant à l’intérieur de la Francosphère qu’entre elle et les
    autres ensembles géolinguistiques et géoculturels : arabophonie, hispanophonie,
    lusophonie … ;
     
  • tenir compte de l’irruption des dimensions de culture et de communication
    dans la troisième mondialisation, et définir, asseoir, pratiquer, le « dialogue
    des cultures », en recourant aux ressources d’une laïcité véritable ;
     
  • conjuguer logique intergouvernementale et logique ONG et altermondialiste,
    et mobiliser les « sociétés civiles », les ONG et les militants des associations
    de promotion du français et de la Francophonie : leur donner un rôle de réelle
    consultation, un pouvoir véritable de proposition, dans les institutions de
    l’O.I.F. , d’abord au sein de la future Maison de la Francophonie à Paris et de
    son annexe au château de Villers-Cotterêts dans sa vocation de haut lieu de la
    diversité linguistique et culturelle du monde ;
     
  • affirmer en droit et en fait une priorité très forte aux pays membres de la
    Francophonie dans l’attribution – à accroître – des crédits bilatéraux et
    multilatéraux d’aide au développement ;
     
  • recentrer la mise en oeuvre des moyens de l’O.I.F. et de ses opérateurs sur
    l’éducation et la culture, la coopération interuniversitaire, la fourniture
    massive de livres en français gratuits ou à très bon marché (qui manquent
    cruellement, surtout en Afrique !), sur la jeunesse et la justice ;
     
  • proposer la création d’un corps de « volontaires de l’aide au développement
    en Francophonie » et les modalités pratiques et financières de cette création ;

     
  • élaborer des recommandations viables sur les autres moyens de renforcer le
    sentiment d’appartenance à une communauté francophone : « citoyenneté
    francophone adaptée », « passeport francophone » avec de réels avantages
    négociés y afférents, « club francophone des grandes entreprises mondialisées »
    et renforcement corrélatif du FFA (Forum francophone des Affaires), etc. ;
     
  • mettre fin, notamment lors des salons du livre, à la distinction entre «
    auteurs français » et « auteurs francophones », et diffuser la notion d’ «
    auteurs de langue française » ;
     
  • adopter en commun dès le prochain Sommet une recommandation aux
    gouvernements membres de mettre, dans toutes leurs interventions publiques et
    télévisées, le drapeau de la Francophonie en évidence à côté de leur drapeau
    national chaque fois qu’ils l’accompagnent déjà d’un autre (du drapeau européen
    en France; de la feuille d’érable canadienne au Québec …);
     
  • obtenir des 62 gouvernements partenaires du gouvernement français dans la
    communauté francophone à laquelle ils ont souhaité adhérer, de bien vouloir
    donner chez eux à la langue française, dans leur enseignement, leurs médias et
    leurs communications officielles et diplomatiques, un statut de droit et de fait
    au moins équivalent à celui qu’ils accordent à toute autre langue étrangère sur
    leur sol : clause dite « de la langue étrangère la plus favorisée » ;
     
  • obtenir des gouvernements partenaires dans la communauté francophone, très
    impliquée dans la récente Convention de l’Unesco sur la diversité culturelle, de
    la ratifier au plus vite;
     
  • adopter une recommandation appuyant la proposition de M. Maurice Druon,
    Secrétaire Perpétuel honoraire de l’Académie française, et de hautes
    personnalités européennes et francophones, de réserver au français le rôle de
    langue de référence juridique dans les institutions européennes ;
     
  • obtenir un engagement des Etats membres à la fois de l’O.I.F. et de l’Union
    européenne qui reçoivent de « Bruxelles » des documents de travail uniquement en
    anglais de refuser de les traiter tant qu’une version en français ne leur est
    pas parvenue, en stricte application de la réglementation européenne en vigueur
    ;
     
  • obtenir, en liaison avec l’Hispanophonie et la Lusophonie, des Etats ACP
    membres de ces ensembles linguistiques et de la Francophonie qu’ils exigent de
    Bruxelles le traitement de leurs dossiers d’aide au développement dans les
    langues de ces ensembles.

(1) Chance soulignée avec force dans d’importants ouvrages
parus récemment : « Les défis de la Francophonie » (de Arnaud, Guillou et Salon
; Max Milo éditeur), « Alerte francophone » (de Gilder et Salon ; A. Franel éd),
« Francophonie puissance » (de Guillou ; Ellipses), « Pourquoi veulent-ils tuer
le français ? » (de Lecherbonnier ; Albin Michel), « Combat pour le français »
(de Hagège ; Odile Jacob), « Demain la Francophonie » (de Wolton ; Flammarion)…

Albert Salon, Président du FFI-France. Paris, le 02/07//2006.

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